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Russie : les députés votent la ratification du traité stratégique avec la Corée du Nord

octobre 24, 2024 13:10, Last Updated: octobre 24, 2024 13:24
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Les députés russes ont voté jeudi à l’unanimité la ratification du « traité sur le partenariat stratégique global » avec la Corée du Nord, au moment où les Occidentaux disent disposer de preuves sur l’envoi de milliers de soldats nord-coréens en Russie.

Ils y voient le risque d’une escalade majeure dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, après 32 mois de combats à haute intensité.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a prévenu jeudi que son pays ne resterait « pas les bras croisés » face à un déploiement de troupes nord-coréennes en Russie, une « provocation qui menace la sécurité mondiale ».

Au total, 397 députés de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, ont voté en faveur du texte qui doit être examiné le 6 novembre par la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, avant d’être signé par le président Vladimir Poutine.

Ce « traité de partenariat stratégique global » entre la Russie et la Corée du Nord avait été signé le 19 juin durant une rare visite du président Poutine à Pyongyang, illustration du rapprochement accéléré entre les deux pays.

Le 20 juin 2024, à Pyongyang, en Corée du nord. (Photo KIM WON JIN/AFP via Getty Images)

Le traité prévoit notamment en son article 4 « une aide militaire immédiate » en cas d’agression armée de pays tiers.

L’armée ukrainienne contrôle plusieurs centaines de kilomètres carrés du territoire russe depuis son offensive surprise déclenchée début août dans la région de Koursk. Dans l’est de l’Ukraine, les troupes russes continuent de progresser.

Selon le texte, « si l’une des parties subit une attaque armée de la part d’un État ou d’un groupe d’États quelconque et se retrouve ainsi en état de guerre, l’autre partie accordera immédiatement une aide militaire ou autre par tous les moyens à sa disposition, conformément à l’article 51 du Statut de l’ONU et aux législations russe et nord-coréenne ».

Un renfort d’effectifs militaires

La Corée du Nord a nié fournir à la Russie des forces pour son offensive en Ukraine, un représentant de Pyongyang à l’ONU parlant de « rumeur sans fondement ». La Russie n’a pas confirmé la présence de soldats nord-coréens sur son territoire.

Lundi, le Kremlin avait annoncé son intention de poursuivre « le développement de cette coopération » avec la Corée du Nord qui « ne devrait inquiéter personne » car « elle n’est pas dirigée contre des pays tiers ».

Mais selon Washington, « entre le début et la mi-octobre, la Corée du Nord a déplacé au moins 3000 soldats » dans l’est de la Russie, confirmant des informations fournies par la Corée du Sud. Les renseignements sud-coréens avaient, eux, assuré la semaine dernière que la Corée du Nord avait décidé d’envoyer jusqu’à 12.000 soldats pour aider la Russie.

Selon un porte-parole de la Maison Blanche, les soldats qui seraient, selon Washington, en Russie « ont voyagé par bateau de la région de Wonsan en Corée du Nord jusqu’à Vladivostok, en Russie, et rejoint plusieurs sites d’entraînement militaire russes dans l’est de la Russie, où ils suivent actuellement une formation ».

Les États-Unis ne savent pas s’ils vont combattre aux côtés de l’armée russe en Ukraine, a-t-il dit, tout en estimant qu’il s’agissait d’une « possibilité très inquiétante ». Si c’est le cas, ces soldats seront des « cibles militaires légitimes », a-t-il prévenu.

Les autres engagements de ce traité

Appelant à la mise en place d’« un système international multipolaire », formule utilisée régulièrement par Moscou pour contrer ce qu’elle appelle « l’hégémonie » des États-Unis, le traité prévoit des « efforts visant à minimiser l’impact » des possibles sanctions économiques qui peuvent être introduites par des pays tiers.

La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis que Moscou a lancé son assaut contre l’Ukraine en février 2022.

Pyongyang est également accusé par les Occidentaux de fournir quantités d’obus et de missiles à l’armée russe.

Le traité prévoit également « des efforts en vue d’une croissance des échanges commerciaux » et « visant à minimiser l’impact » des sanctions économiques visant les deux pays.

Le vote de la Douma intervient le jour de la clôture à Kazan, en Russie, du sommet des Brics, groupe de neuf pays parfois présentés comme du « Sud global ».

(Photo ALEXANDER ZEMLIANICHENKO/POOL/AFP via Getty Images)

Les neuf pays des Brics pèsent pour près de la moitié de la population mondiale et près du tiers du PIB de la planète: Chine, Inde, Russie, Afrique du Sud, Brésil, Ethiopie, Iran, Egypte et Emirats arabes unis.

En multipliant les rencontres bilatérales, Vladimir Poutine s’est employé à y faire la démonstration de l’échec de la politique d’isolement diplomatique et de sanctions économiques visant son pays.

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