Le 23 novembre, le fondateur de FTX, Sam Bankman-Fried, a indiqué sur Twitter qu’il prendrait la parole lors d’un prochain sommet du New York Times.
« Je m’exprimerai avec @andrewrsorkin lors du sommet @dealbook mercredi prochain (30 novembre) », a posté Sam Bankman-Fried sur Twitter.
Andrew Ross Sorkin, fondateur et rédacteur en chef de DealBook au New York Times, a également confirmé qu’il interviewerait Sam Bankman-Fried.
« Il y a beaucoup de questions importantes à poser et qui demandent des réponses », a posté le co‑présentateur de CNBC. « Rien n’est interdit. J’ai hâte d’y être… »
Le sommet annuel DealBook du journal doit avoir lieu le 30 novembre à New York. Selon la page Web du sommet, il y aura une longue liste d’intervenants et d’interviewés importants, comme le président ukrainien Volodymyr Zelensky, l’ancien vice‑président Mike Pence, la secrétaire au Trésor Janet Yellen, le PDG de BlackRock Larry Fink et le maire de New York Eric Adams.
Le journal a confirmé que Sam Bankman-Fried ne sera pas présent en personne à l’événement.
« Pour le moment, nous pensons que Sam Bankman-Fried participera à l’interview depuis les Bahamas », a déclaré à Epoch Times Naseem Amini, responsable de la communication au New York Times.
Elon Musk a remis en question la couverture du New York Times concernant Sam Bankman-Fried.
« C’est un des plus grands manquements en terme d’intégrité journalistique américaine du 21e siècle », a-t-il écrit sur Twitter.
L’annonce n’a pas été des mieux accueillies sur les médias sociaux.
Fintwit, un compte Twitter populaire qui rend compte de l’actualité des marchés financiers, a comparé Sam Bankman-Fried à Bernie Madoff.
« En 2008, Bernie Madoff a été arrêté dans les 24 heures suivant la révélation de sa fraude », a tweeté le compte. « En 2022, une fois sa fraude révélée, Sam Bankman-Fried participera au sommet du New York Times dealbook. »
Un utilisateur populaire de Twitter, @WSBChairman, s’est indigné. Sam Bankman-Fried peut « voler des milliards de dollars et s’exprimer dans un sommet en tant qu’homme libre », ajoutant : « Allez comprendre. »
D’autres ont remis en question la légitimité de cette interview, et son honnêteté.
« Est‑ce que c’est à ce moment‑là que vous allez expliquer pourquoi FTX s’est engagé dans une fraude et a enfreint ses propres conditions de service en prêtant les fonds des clients à votre société de couverture à leur insu et sans leur consentement ? » a demandé l’ambassadeur communautaire de Chainlink. « Ou globalement est ce que ce sera un autre éclairage au gaz permettant de camoufler le problème central de 10 milliards de dollars ? »
Lors d’une interview accordée à CNBC mercredi, Mike Novogratz, le PDG de Galaxy Digital, une société de services financiers et de gestion d’actifs, a soulevé la question de savoir pourquoi Sam Bankman-Fried n’a toujours pas été arrêté.
« Des jeunes se sont introduits dans mon appartement il y a quatre ans, ils ont volé quelques ordinateurs portables, et dans les trois jours, la police de New York les avait arrêtés et ils étaient en prison », a déclaré Mike Novogratz. « Je ne suis peut‑être pas un juge ou un avocat, mais j’ai lu mon contrat et [Sam Bankman-Fried] a certainement fait des choses illégales avec nos monnaies. Et il court les Bahamas, donne des conférences de presse, passe à la télévision. »
Lettre d’excuses au personnel
Récemment l’ex‑PDG a rédigé une lettre aux employés de FTX, s’excusant pour ses « décisions irrationnelles » qui étaient basées sur des circonstances « *** [juron] ».
« Je suis profondément désolé de ce qui s’est passé. Je regrette ce qui vous est arrivé à tous. Et je regrette ce qui est arrivé aux clients. Vous avez donné tout ce que vous pouviez pour FTX, et vous m’avez soutenu moi et l’entreprise », a‑t‑il écrit dans la lettre, obtenue par CNBC. « Je regrette profondément mon échec en matière de surveillance. Rétrospectivement, j’aurais aimé que nous ayons fait beaucoup de choses différemment. »
Sam Bankman-Fried semblait apparemment convaincu qu’il aurait pu éviter la faillite du chapitre en levant des fonds. Il a affirmé affirmant que la possibilité de milliards de dollars de financement est arrivée « huit minutes » après avoir signé sa demande de faillite.
« Entre ces fonds, les milliards de dollars de garanties que l’entreprise détenait encore, et les intérêts que nous avions reçus d’autres parties, je pense que nous aurions probablement pu rendre une grande partie aux clients et sauver l’entreprise », a‑t‑il déclaré.
Dans une interview récente avec Vox, il a maintenu cette position. Il a indiqué que FTX aurait pu éviter la faillite en levant les fonds nécessaires pour maintenir les opérations en cours.
La première audience liée à la faillite de l’entreprise a eu lieu le 22 novembre, révélant comment des millions d’utilisateurs ont été affectés par l’effondrement de l’empire de Sam Bankman-Fried.
John Ray, le PDG nouvellement nommé de FTX, a déclaré qu’il n’avait jamais été témoin d’un tel « échec aussi complet » des mécanismes de contrôle au sein d’une entreprise et d’une « absence aussi totale d’informations financières dignes de confiance ».
« Jamais dans ma carrière, je n’ai vu un échec aussi complet des contrôles de l’entreprise et une absence aussi totale d’informations financières fiables », a déclaré John Ray dans sa déposition auprès du tribunal des faillites pour le district du Delaware. « De l’intégrité compromise des systèmes et de la surveillance réglementaire défectueuse à l’étranger, à la concentration du contrôle entre les mains d’un très petit groupe d’individus inexpérimentés, peu avertis et potentiellement corrompus, cette situation est sans précédent. »
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