L’Angleterre, vice-championne du monde, a remporté samedi à Londres son cinquième Grand Chelem d’affilée dans le Tournoi des six nations féminin, en battant la France (38-33) dont la belle remontée en deuxième période lui permet de rester ambitieuse avant le prochain Mondial… en Angleterre.
Menées 33-0 à la mi-temps devant une affluence record de 58.498 spectateurs à Twickenham, les coéquipières d’Audrey Forlani, qui terminent la compétition à la deuxième place comme l’an dernier, ont fait preuve de caractère en marquant cinq essais après la pause.
« C’est hyper-encourageant pour la suite. Il n’y a pas beaucoup d’équipes qui auraient réussi à retourner la situation comme on l’a fait, donc c’est positif », a estimé après la rencontre la centre Gabrielle Vernier, encore une fois l’une des meilleures françaises sur la pelouse.
Méconnaissables pendant la première période, pénalisées par les cartons jaunes coup sur coup de leur demie d’ouverture Jessy Trémoulière, qui faisait ses adieux à sa carrière internationale après 78 sélections en Bleu, puis de leur pilier Rose Bernadou, les Françaises ont subi, encaissant cinq essais.
Mais au retour des vestiaires, elles ont montré un tout autre visage, se lâchant enfin, jusqu’à croire à la toute fin à un possible renversement de situation.
« Ce qu’on a dit, nous les leaders de jeu, a expliqué la troisième ligne et ex-capitaine Gaëlle Hermet, c’est qu’il ne faut jamais se décourager, se démobiliser » mais « être solidaires ».
Pour résumer, les Françaises, médaillées de bronze au Mondial en Nouvelle-Zélande à l’automne, ont existé dix minutes en début de rencontre et il leur a peut-être manqué dix minutes à la fin pour l’emporter.
Douzième défaite d’affilée face aux « Red Roses »
Cette douzième défaite d’affilée face aux « Red Roses », si elle laisse un goût amer aux protégées de David Ortiz et Gaëlle Mignot, pour leur premier Tournoi à la tête des Françaises, est néanmoins de « bon augure » pour la suite selon Trémoulière.
« C’est ce que je leur ai dit à la fin: +ce sont dans les défaites que l’on apprend le plus+. L’année prochaine, j’espère que le score sera en faveur de la France », a-t-elle lancé.
Pour Mignot, ce qu’il faut retenir malgré la « mauvaise spirale » vécue en première période, « c’est qu’on est train de construire quelque chose, de très important: un état d’esprit ».
Après une dizaine de minutes durant lesquelles les Bleues ont campé dans les 22 mètres anglais mais sans marquer, elles ont subi, encaissant les essais alors que la défense avait jusqu’à présent été l’une de leurs marques de fabrique.
Puis, contre le cours du jeu, les « Red Roses » ont fini par lancer leur redoutable machine, leur troisième ligne et capitaine Marlie Packer confirmant par la même occasion sa place en tête du classement des marqueuses (7 essais).
Le rouleau compresseur enclenché, les Anglaises ont ensuite enchaîné, faisant résonner un doux « Swing low, sweet chariot » dans les gradins ensoleillés de Twickenham.
A la mi-temps, l’addition semblait très – trop – salée (33-0) pour la France pour espérer un « come back ». Mais au retour des vestiaires, c’est une toute autre équipe qui s’est présentée.
« De la déception mais aussi de l’ambition pour la suite »
A la mi-temps, « on leur a dit d’être actrices de leur événement, de prendre le jeu à leur compte, de tenir le ballon et de jouer comme on sait le faire. Petit à petit, on a dévoilé notre vrai visage pendant cette deuxième période », a souligné pour sa part Ortiz en conférence de presse.
Souhaitant faire oublier sa première période désastreuse, la formation tricolore s’est enfin lâchée, montrant enfin de quoi elle avait été capable durant ce Tournoi, en signant cinq essais, quand l’Angleterre n’en marquait qu’un, jusqu’au dernier juste avant la sirène, mais trop tard.
« Aujourd’hui, a conclu la talonneuse Agathe Sochat, on a montré qui on était, ce qu’on avait au fond des tripes, donc il y a de la déception mais aussi de l’ambition pour la suite ».
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