Grand sportif et en bonne santé, Yoann Berranger a pourtant bien failli mourir durant un footing avec des amis à Pacé en en Ille-et-Vilaine, le dimanche 20 novembre 2022. S’il est en vie, c’est grâce à une remarquable chaîne de solidarité.
Début janvier 2023, le sportif, accompagné de sa femme et de son fils, a rencontré pour la première fois ses sauveurs lors d’une réunion symbolique organisée avec le maire de la ville. L’occasion de revivre ce sauvetage in extremis.
Ce jour-là, comme tous les dimanches, il part courir une dizaine de kilomètres avec deux amis. « Au bout de 8,5 km, je me suis senti mal, j’avais la tête qui tournait, se souvient ce chef d’entreprise de 46 ans, qui pratique du sport trois à quatre fois par semaine. Ensuite, le disjoncteur a sauté… », se rappelle Yoann sur Actu Rennes.
« Une décharge de stress immense »
Instant de panique pour ses amis. L’un d’eux, Nicolas, non-formé aux gestes de premiers secours, essaye comme il peut de réaliser un massage cardiaque, en appuyant avec ses mains sur la poitrine de Yoann. « Je savais qu’il fallait suivre le tempo de Staying Alive (rester en vie, Ndlr) des Bee Gees. Ne me demandez pas comment je m’en suis souvenu… », confie t-il.
Son geste permet à son ami de reprendre conscience par deux fois, avant de repartir. Nicolas appelle alors le CODIS, centre de réception unique des appels 18 et 112, qui le guide pour poursuivre le massage cardiaque. Alors que le temps passe et que son ami se rapproche lentement de la mort, Jérémy traverse le parc en sprintant en quête d’un défibrillateur.
Le parc est désert en ce dimanche matin, mais Jérémy tombe rapidement sur un groupe de quatre hommes. Tous sont en train de jouer au football, à environ un kilomètre du lieu de l’accident. Coup de chance inespéré : il s’agit de quatre gendarmes, en plein entraînement physique.
Très vite, les gardiens de la paix réalisent la gravité de la situation. Ils savent exactement où se trouvent le défibrillateur, foncent chercher l’appareil, avant d’arriver aux côtés du joggeur inconscient. « On a ressenti une décharge de stress immense », se souvient l’un des trois militaires.
Aucune séquelle de sa mésaventure
Les gendarmes avec le défibrillateur arrivent en même temps que les pompiers. « Nous avons repris le massage cardiaque de manière plus forte, pendant quatre minutes exactement », explique le lieutenant Jean-Baptiste Nassivera, nouveau commandant de la brigade de gendarmerie de Pacé. Sept minutes s’étaient déjà écoulées entre le début du massage cardiaque de Nicolas et l’arrivée des gendarmes.
Après 11 minutes de massage cardiaque au total, l’homme revient enfin à la vie grâce à la décharge du défibrillateur. S’adressant à Yoann, le sauveteur lance : « Quand vous vous êtes réveillé, vous nous avez dit « Ah, je suis pas en forme, je me sens fatigué » ». « Ah oui je m’en souviens, oui, je m’en souviens bien », confirme le Rennais, sain et sauf.
Après une semaine d’hospitalisation et trois semaines de rééducation, le joggeur rennais ne garde aujourd’hui aucune séquelle de sa mésaventure.
La rencontre terminée, la famille Berranger quitte la mairie pour retrouver son habitation. Tous sont au guidon d’un vélo. Casque sur la tête, Yoann est prudemment suivi par son fils Sacha et sa femme Julie. Comme une note d’espoir pour cette nouvelle année 2023.
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