Azzedine Hedna, 64 ans, était l’échafaudeur de Notre-Dame de Paris. Il s’est éteint avant même d’avoir terminé le chantier, dans la nuit du 8 au 9 novembre dernier. Plusieurs hommages ont été rendus à cet homme, dont la bonne humeur et la gentillesse touchait tous ceux qu’il approchait.
Très apprécié de tous, Azzedine Hedna comptait prendre sa retraite une fois le chantier de Notre-Dame terminé. Mais il n’aura pas eu le temps d’en profiter, ni de voir l’inauguration de l’édifice, qui avait été ravagée par un incendie en 2019. Ce Marocain, père de deux enfants et grand-père de deux petites filles, sera inhumé ce jeudi sur sa terre natale.
« C’était plus qu’un salarié, il était comme un frère »
Ainsi que le relate Le Parisien, la triste nouvelle a notamment été annoncée par Philippe Jost, nommé président de l’établissement public pour la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris par Emmanuel Macron en septembre 2023 pour succéder au général Jean-Louis Georgelin, brutalement décédé en août de cette même année.
« Terrassé dans la nuit de vendredi à samedi à son domicile par un grave accident de santé, il n’a pu être sauvé », a déclaré Philippe Jost, ajoutant que le sexagénaire « incarnait véritablement l’état d’esprit de cette magnifique aventure humaine du relèvement de la cathédrale, état d’esprit d’engagement, d’unité, de solidarité, de proximité et de fierté ».
Azzedine Hedna, qui travaillait depuis plus de cinq ans sur ce chantier, avait commencé en tant qu’intérimaire. Il avait ensuite été embauché par l’entreprise Europe Échafaudage et passait le plus clair de son temps à rendre service. Didier Cuiset, son patron, a indiqué qu’Azzedine « était plus qu’un salarié ». « Il était comme un frère. Le gars joyeux du chantier qui respirait le bonheur. »
« Notre Dame, c’est la fierté de ma vie »
« Il était tellement heureux d’être là », a également souligné auprès de nos confrères Marie Parant, la restauratrice des peintures murales de la cathédrale. L’homme ne se lassait d’ailleurs pas de répéter à cette dernière que Notre Dame était « la fierté de [sa] vie ».
« C’était le point d’orgue de sa carrière, son dernier chantier », a appuyé Ludovic Lebeau, le directeur général adjoint de l’établissement public en charge de la restauration de l’édifice, ajoutant que Azzedine Hedna avait un « immense attachement à la France ».
Il ne restait qu’un petit mois avant la réouverture du monument, après quoi, en janvier, le sexagénaire prévoyait de prendre sa retraite, bien méritée. « Notre-Dame, c’était pour lui la consécration d’une vie de travail commencée à 14 ans », a fait remarquer au quotidien francilien Hakim, le frère du défunt, qui lui aussi œuvre sur ce chantier en tant qu’électricien.
« C’est grâce à des hommes comme lui que Notre-Dame va retrouver son éclat »
Mais, comme l’a souligné son employeur, Azzedine Hedna était avant tout un homme très apprécié de toutes les personnes travaillant avec lui, ayant toujours un mot gentil envers chacun. Dorothée Chaoui-Derieux, dont le rôle principal est de coordonner toutes les opérations d’archéologie à Paris, a indiqué qu’en perdant l’un des siens, c’est « toute la grande famille de Notre-Dame qui est endeuillée ».
Et Azzedine Hedna se liait d’amitié avec tout le monde, y compris avec des personnalités. C’est ainsi qu’il avait posé avec la ministre de la Culture, Rachida Dati. Celle-ci a présenté ses condoléances à sa famille dans un message posté sur X ce 10 novembre. « Nous n’oublierons pas que c’est grâce à des hommes comme lui que Notre-Dame va retrouver son éclat », a écrit la ministre, le qualifiant d’« artisan du renouveau de Notre-Dame ».
L’échafaudeur avait également noué des liens avec le général Jean-Louis Georgelin, qui l’avait même invité à assister à un défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées. Il avait aussi croisé le chemin de Michel Izard, reporter sur TF1, qui lui a adressé un bel hommage sur Facebook. « Enthousiaste, volontaire, bienveillant. Il était une figure du chantier », a-t-il écrit ce 9 novembre, mentionnant qu’il était également l’« un de ces hommes de l’ombre à qui la reconstruction doit beaucoup ».
« On le voit ici à 96 mètres à côté du coq sur la plateforme qu’il avait contribué à ériger avec les autres échafaudeurs », a-t-il poursuivi, commentant la photo publiée sur son réseau social et assurant qu’à travers elle, on devine « son émotion, sa modestie et sa fierté ». « On sent aussi la gravité du moment pour lui. Sous ses pieds il y a le vertige du chemin parcouru depuis son enfance dans la campagne marocaine qu’il adorait jusqu’au sommet de la cathédrale Notre-Dame de Paris qu’il vénérait », a conclu le journaliste, pensant à tous ses proches et « à toutes celles et ceux qui », comme lui, « l’aimaient ». Un « hommage à caractère privé » sera rendu ce mercredi 13 novembre en fin d’après-midi à la base vie du chantier de Notre-Dame.
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