Suite à la tentative d’intrusion de manifestants dans un théâtre parisien où se trouvait Emmanuel Macron, le journaliste Taha Bouhafs a été placé en garde à vue.
Le journaliste Taha Bouhafs âgé de 22 ans, qui avait signalé sur Twitter la présence d’Emmanuel Macron vendredi dans un théâtre parisien en relayant un appel à perturber la soirée, a été placé en garde à vue dans la nuit.
Il avait été interpellé vendredi 17 janvier au soir à l’issue de la représentation, brièvement perturbée par une tentative d’intrusion de manifestants dans le théâtre, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites. Le Président Macron, qui était présent avec son épouse, a été « sécurisé » pendant quelques minutes puis est retourné voir la pièce jusqu’au bout, selon son entourage.
Avant le début de la représentation, M. Bouhafs avait écrit sur Twitter : « Je suis actuellement au théâtre des bouffes du Nord (Métro La Chapelle). 3 rangées derrière le président de la République. Des militants sont quelque part dans le coin et appelle tout le monde à rappliquer. Quelque chose se prépare… la soirée risque d’être mouvementée ».
« La sécu me regarde bizarre là »
M. Bouhafs avait ensuite demandé à ses dizaines de milliers d’abonnés s’il devait ou non lancer ses chaussures sur le président, à l’image du célèbre geste d’un journaliste irakien contre le Président américain George W. Bush en 2008. « Je plaisante (…) la sécu me regarde bizarre là », avait-il ensuite précisé.
L’arrestation de M. Bouhafs, qui filme les mouvements sociaux pour le site d’information Là-bas si j’y suis a suscité des réactions politiques.
« Ce qu’il s’est passé aux #BouffesduNord est inacceptable, inadmissible. Lorsqu’on cherche à s’en prendre au président de la République, on cherche à atteindre l’institution. Ne nous habituons pas à ces manifestations de violence à l’encontre de la démocratie », a rétorqué la députée et porte-parole LREM Célia de Lavergne.
Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de violenter un couple à Paris le 1er mai 2018, avait déjà été placé en garde à vue en juin alors qu’il couvrait une manifestation en banlieue parisienne, s’attirant le soutien d’une partie de la profession. Il doit être jugé le 22 février à Créteil pour « outrage et rébellion ».
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