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SpaceX attrape un propulseur géant avec des bras mécaniques

Elon Musk veut que SpaceX soit la première entreprise à construire un vaisseau spatial et une fusée réutilisables, pour transporter des hommes sur la Lune et sur Mars
octobre 14, 2024 18:13, Last Updated: octobre 14, 2024 18:15
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Lors de son cinquième vol d’essai de Starship, SpaceX a rattrapé son propulseur géant sur la rampe de lancement avec des bras mécaniques.

Le premier étage de la fusée, le propulseur « Super Heavy », a décollé à 7 h 25 du matin depuis les installations de lancement de SpaceX à Boca Chica, au Texas, envoyant le second étage de la fusée Starship vers l’espace avant de se séparer à une altitude d’environ 64 km pour commencer son retour sur Terre – la partie la plus audacieuse de ce vol d’essai.

Le propulseur Super Heavy a rallumé 3 de ses 33 moteurs Raptor pour ralentir sa descente rapide vers le site de lancement de SpaceX, alors qu’il visait la rampe de lancement et la tour d’où il avait décollé. La tour, plus haute que la Statue de la Liberté (plus de 121 m), est équipée de deux grands bras métalliques à son sommet.

Avec ses moteurs rugissants, le propulseur Super Heavy de 71 m de haut est tombé dans les bras de la tour de lancement, s’accrochant à de minuscules barres saillantes sous les quatre ailerons de la grille avant, qu’il avait utilisés pour se diriger dans l’air.

« La tour a attrapé le propulseur !!! » a écrit le PDG Elon Musk sur X après la tentative réussie.

Les employés de SpaceX ont crié de joie, sautant et frappant du poing en l’air. La NASA s’est jointe à la célébration, l’administrateur Bill Nelson adressant ses félicitations.

La poursuite des essais de Starship préparera le pays à l’atterrissage d’astronautes au pôle sud de la Lune, a souligné M. Nelson. Le nouveau programme Artemis de la NASA fait suite à Apollo, qui a envoyé 12 hommes sur la Lune il y a plus d’un demi-siècle.

La nouvelle méthode d’atterrissage en rattrapage marque la dernière avancée de la campagne de développement de SpaceX, qui procède à des essais jusqu’à l’échec, pour une fusée entièrement réutilisable conçue pour envoyer davantage de marchandises en orbite, transporter des hommes sur la Lune pour le compte de la NASA et, à terme, atteindre Mars, la destination ultime envisagée par Elon Musk.

Le propulseur Super Heavy de Starship est empoigné sur la rampe de lancement de la base spatiale près de Boca Chica, au Texas, le 13 octobre 2024, lors de l’essai du vol 5 de Starship. (Sergio Flores/AFP via Getty Images)

Pendant ce temps, Starship, le deuxième étage de la fusée, lancé par le propulseur d’appoint, a poursuivi son tour du monde, s’élevant à plus de 209 km de haut. Une heure après le décollage, il a effectué un atterrissage contrôlé dans l’océan Indien, complétant ainsi l’exploit de la journée. Les caméras installées sur une bouée à proximité ont montré des flammes jaillissant de l’eau lorsque le vaisseau spatial a touché précisément l’endroit ciblé et a coulé, comme prévu.

SpaceX a annoncé samedi qu’elle poursuivait son ambitieux vol d’essai de la fusée Starship, après avoir reçu le feu vert des autorités chargées de la sécurité aérienne.

L’Administration fédérale de l’aviation (FAA), qui délivre les licences pour les lancements et les rentrées de fusées, a approuvé la mission d’essai de SpaceX samedi. Peu après, SpaceX a annoncé sur X qu’elle se préparait à lancer le Starship dimanche matin, une « fenêtre de lancement de 30 minutes s’ouvrant à 7 heures du matin ».

Lors de l’essai précédent, au mois de juin, le véhicule a effectué sa première mission d’essai complète autour du globe sans perdre ni le vaisseau Starship ni ses propulseurs d’appoint Super Heavy. L’étage Super Heavy a atteint les objectifs de sa mission, plongeant dans les eaux du golfe du Mexique peu après le décollage, après une séparation réussie du vaisseau Starship, qui a alors enclenché ses propres moteurs pour s’élancer plus loin dans l’espace.

Le vaisseau a effectué un atterrissage en douceur dans l’océan Indien comme prévu, avait déclaré Musk à l’époque, « malgré la perte de nombreuses pièces et d’un volet endommagé ».

Le quatrième vol du vaisseau a duré environ une heure.

Pour le cinquième vol d’essai, le vaisseau a reçu des améliorations importantes : une refonte complète de son bouclier thermique.

« Les techniciens de SpaceX ont passé plus de 12.000 heures à remplacer l’ensemble du système de protection thermique par des plaques de nouvelle génération, une couche ablative de secours et des protections supplémentaires placées entre les structures des volets », a expliqué l’entreprise. « Cet effort massif, conjugué à des mises à jour des opérations du vaisseau et du logiciel de rentrée et d’atterrissage, permettra d’améliorer le vol précédent et de permettre à Starship d’atterrir en douceur dans la zone cible de l’océan Indien. »

La fusée Falcon 9 Polaris Dawn de SpaceX décolle du complexe de lancement 39A du Centre spatial Kennedy de la NASA le 10 septembre 2024 à Cap Canaveral, en Floride. (Joe Raedle/Getty Images)

Retards de la FAA

Malgré des retards antérieurs, l’approbation de la FAA a été délivrée samedi plus tôt que prévu. L’autorité de régulation avait précédemment indiqué à SpaceX que sa licence de lancement ne lui serait pas accordée avant la fin du mois de novembre en raison des modifications apportées au profil de vol de Starship qui nécessitaient un « examen plus approfondi » impliquant que d’autres agences soient consultées sur l’impact du vol sur l’environnement.

SpaceX a critiqué l’agence, affirmant que le processus inefficace des formalités administratives et les « analyses environnementales superflues » pour les lancements de fusées « menacent directement la position de l’Amérique en tant que leader dans l’espace ». SpaceX a déclaré qu’elle était prête pour son cinquième vol d’essai depuis la première semaine d’août.

« Il s’agira d’une opération singulièrement novatrice dans l’histoire de la fusée », a souligné l’entreprise à propos des plans pour le cinquième essai, qui devait avoir lieu en septembre.

« SpaceX fait tout ce qui est en son pouvoir pour chaque vol pour garantir que si nous acceptons de prendre des risques vis-à-vis de notre propre matériel, nous ne faisons aucun compromis lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité du public. »

Les deux premiers vols d’essai de Starship-Super Heavy, en avril et novembre 2023, se sont soldés par l’explosion des deux étages. Le premier essai raté a laissé un cratère dans l’aire de lancement à Boca Chica Beach et l’explosion qui en a résulté a projeté des débris, notamment du béton, à des milliers de mètres. Le troisième essai, qui a eu lieu en mars, a atteint l’espace, améliorant ainsi les objectifs précédents de la société, mais le vaisseau spatial a disparu lors de son retour. SpaceX a perdu le contact avec le vaisseau spatial alors qu’il s’approchait de l’océan Indien.

La NASA a déjà commandé deux vaisseaux Starship et prévoit d’envoyer des astronautes sur la Lune dans le courant de la décennie, conformément au programme Artemis. Chaque équipage lunaire utilisera la fusée et la capsule de la NASA pour quitter la Terre, mais rejoindra le vaisseau Starship en orbite lunaire pour revenir sur Terre.

Elon Musk prévoit que Starship remplacera à terme le cheval de bataille de l’entreprise, la fusée réutilisable Falcon 9 à deux étages. L’activité de lancement de SpaceX permet déjà d’envoyer dans l’espace la plupart des satellites du monde et d’autres charges utiles commerciales.

Avec Reuters et l’Associated Press (AP)

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