L’ancien Premier ministre japonais Taro Aso a appelé la communauté internationale à « se réveiller » face à la montée des menaces dans le détroit de Taïwan qui sépare l’île de la Chine, mardi lors d’un forum sur la sécurité à Taipei.
« La chose la plus importante pour nous maintenant est qu’il n’y ait pas de guerre dans la région, y compris dans le détroit de Taiwan », a souligné l’ancien chef de gouvernement japonais dans son intervention devant le forum qui réunit chaque année des experts maritimes et de défense.
« Nous devons nous réveiller maintenant. De Taïwan aux États-Unis et aux autres pays du même bord, il est temps de démontrer notre volonté et notre détermination à nous battre, et notre pouvoir de dissuasion », a-t-il ajouté.
« Une question vitale pour la sécurité du Japon »
L’île démocratique fait face à des incursions quasi-quotidiennes d’avions militaires chinois dans sa zone de défense aérienne et de navires de patrouille depuis la visite à Taïwan en août 2022 de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine, qui a suscité l’ire de Pékin. En avril dernier, la Chine a organisé trois jours d’exercices militaires simulant un blocus de l’île en réponse à la rencontre en Californie entre le nouveau président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, et la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.
En tant que proche voisin de Taïwan, le Japon « doit être le premier à exprimer notre position et aussi à envoyer un message clair à la communauté internationale, y compris la Chine », a poursuivi Taro Aso. « Le maintien d’un ordre libre et ouvert basé sur des valeurs universelles, spécialement dans la région Indo-Pacifique, est une question vitale pour la sécurité du Japon », selon M. Aso. Proche allié de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, M. Aso est toujours considéré comme un poids-lourd au sein du parti libéral démocrate japonais.
Combattre « l’expansion de l’autoritarisme »
La présidente Tsai Ing-wen a quant à elle déclaré devant le forum que ces tensions régionales traduisaient des « frictions entre régimes autoritaires et démocratiques », qui arrivaient à un « point critique ».
« Les régimes autoritaires sont devenus plus agressifs et affirmatifs, il sont aussi plus convaincus que leur modèle alternatif est meilleur que la démocratie », a affirmé la présidente taïwanaise, en assurant que son gouvernement était déterminé à combattre « l’expansion de l’autoritarisme ».
« Nous ne recherchons pas la confrontation militaire et souhaitons une coexistence pacifique, stable et profitable avec nos voisins, mais Taïwan est toujours prête à défendre sa démocratie et son mode de vie », a-t-elle souligné.
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