L’intellectuel musulman Tariq Ramadan est arrivé mardi matin au tribunal de Paris pour son premier interrogatoire depuis son incarcération pour viols en février, une audition qui pourrait conduire à sa mise en examen pour des agressions sur une troisième femme.
Détenu à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes en raison de sa sclérose en plaques, l’islamologue suisse de 55 ans, qui nie les accusations, est arrivé peu après 10H00 au tribunal, a-t-on appris de sources concordantes.
Mis en examen le 2 février pour deux viols, dont un sur personne vulnérable, Tariq Ramadan est visé depuis le mois de mars par la plainte d’une troisième femme.
Il sera interrogé mardi pour la première fois sur les accusations de cette quadragénaire, pour lesquelles le parquet de Paris a requis sa mise en examen.
L’audition pourrait s’étaler sur deux jours, selon des sources proches du dossier.
En Suisse, une quatrième femme a porté plainte et son témoignage doit encore être versé au dossier français.
L’enquête, démarrée en octobre, reposait initialement sur les accusations d’anciennes admiratrices du prédicateur –la militante laïque et ancienne salafiste Henda Ayari et une femme connue sous le pseudonyme de « Christelle »– qui ont décrit des rapports sexuels forcés d’une grande violence.
En garde à vue, Tariq Ramadan a reconnu les avoir rencontrées en public, une seule fois chacune, mais a nié tout rapport sexuel.
S’appuyant sur une expertise médicale, qui a jugé que son traitement pouvait être suivi en prison, la cour d’appel de Paris avait rejeté le mois dernier sa première demande de mise en liberté.
C.V. avec AFP