Si Félix a un peu joué avec ses nerfs, Alexis a fait « mumuse » avec son adversaire et les frères Lebrun, dans une ambiance de tonnerre, poursuivent leur route aux Jeux olympiques, en ralliant les 8e de finale du simple hommes, lundi.
« Féfé », qui concentre les espoirs d’une médaille française en raison de son statut de tête de série n°3 qui lui évite les cadors chinois avant les demi-finales, s’est imposé, non sans trembler (11-4, 11-7, 11-8, 4-11, 13-15, 11-8), au dépens du Suédois Anton Kallberg (25e).
Une rencontre qui semblait être une formalité durant les trois premiers sets, avant que le Suédois ne se rebiffe et fasse douter le jeune Français de 17 ans.
Félix : j’aurais préféré qu’il y ait quatre à zéro
« J’aurais préféré qu’il y ait quatre à zéro, mais c’est sûr que d’avoir des matchs difficiles, ça peut aider aussi à bien gérer les moments de stress », a-t-il réagi.
Le cadet des Lebrun a d’abord impressionné, remportant la manche initiale en inscrivant dix points d’affilée. Une tornade, qui a sérieusement émoussé Kallberg, déboussolé et vite distancé.
Mais le Suédois, encore 13e mondial il y a quelques semaines, a montré du caractère et de la résistance, faisant de la promenade de santé de Félix, un parcours du combattant.
Redoublant d’agressivité, Kallberg a pris la quatrième manche, puis la cinquième, en effaçant trois balles de matches du Tricolore.
« Ç’a été dur de conclure. Forcément, la pression est montée, j’ai essayé de montrer plus mes émotions, de ne pas trop penser à ce qui s’était passé », a-t-il convenu.
Félix, levant le poing, a alors cherché le soutien d’un public chaud bouillant, mais qui sentait la climatisation souffler dans son dos.
Place au bras de fer tétanisant. Un mal pour un bien, pour Lebrun qui a su alors montrer de quel bois il est fait, parvenant à conclure sur sa sixième balle de match, avant de s’écrouler de joie et de soulagement, aussi.
Son prochain adversaire sera certainement l’Allemand Dimitrij Ovtcharov (14e), ancien N.1 mondial et sextuple médaillé olympique – un client donc – sauf si le Brésilien Vitor Ishiy (85e) crée la surprise.
Alexis, a été plus mordant et létal en quatre sets secs
Alexis, lui, a été plus mordant et létal, écartant sans ménagement le Croate Tomislav Pucar en quatre sets secs 11-9, 11-3, 11-6, 11-9.
« Je gagne et avec la manière en plus, j’ai grave kiffé », s’est-il exclamé, « plein d’étoiles dans les yeux ».
Au lendemain d’une entrée en matière aisée face à l’Argentin Santiago Lorenzo (80e), le niveau devait monter d’un cran. Mais l’écart était trop grand entre le pongiste français de 20 ans, 16e mondial, et son adversaire 53e.
Après un premier set enlevé en bataillant un peu, Alexis a sérieusement accéléré la cadence dans le suivant, tandis que l’affichage du score tombait en panne.
Et comme les points en sa faveur ont défilé très vite, difficile de suivre le rythme, sinon en consultant les pancartes en carton présentées à l’ancienne, par le préposé à la table de marque.
L’incident informatique n’a pas eu le temps d’être résolu avant qu' »Alex » ne fasse qu’une bouchée, tel un lion en cage, de sa victime du soir, s’offrant pour la peine le plus beau point de la partie, au terme d’un rallye zinzin, dans un boucan d’enfer.
L’aîné des Lebrun devrait ensuite se mesurer au Brésilien Hugo Calderano, 6e mondial, probablement le joueur le plus puissant du circuit avec lui, et sérieux prétendant à une médaille, sauf si l’Espagnol Alvaro Robles (34e) crée la sensation.
« Hugo est super fort, c’est vrai que maintenant je vais être un peu plus dans la position d’outsider on va dire. Mais je pense que je suis vraiment capable de lui poser des soucis et je n’ai pas envie de m’arrêter là », a-t-il prévenu.
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