MOYEN-ORIENT

Trêve à Gaza : les Israëliens impatients de connaître le sort de Kfir Bibas, enlevé à l’âge de huit mois avec sa famille

janvier 18, 2025 10:00, Last Updated: janvier 18, 2025 12:39
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Kfir Bibas, avec son duvet de cheveux roux et son doudou éléphant rose, n’avait pas neuf mois le 7 octobre quand des commandos du mouvement terroriste islamiste Hamas l’ont enlevé à Nir Oz, un kibboutz du sud d’Israël, proche de la bande de Gaza.

C’est dans ce village agricole que le plus jeune des quelque 250 otages emmenés de force par le Hamas et ses alliés dans le petit territoire palestinien, aurait dû, le 18 janvier, fêter son deuxième anniversaire.

Ofri Bibas Levi, la belle-sœur de l’otage israélienne Shiri Bibas enlevée lors de l’attaque du 7 octobre, tient une photo de Shiri Bibas avec son fils Kfir, le 26 février 2024. (Photo JALAA MAREY/AFP via Getty Images)

Le mouvement islamiste a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère. Les autorités israéliennes ne l’ont pas confirmée. Leurs proches s’accrochent à l’espoir qu’ils sont en vie.

Anniversaire symbolique

L’an passé, ils avaient organisé un anniversaire symbolique. Si Kfir et les siens avaient été là, il y aurait eu « de la musique, des rires, de la famille et des amis, et pas des bruits d’avions et de tirs », lâchait Yossi Schneider, un parent, lors d’une visite organisée pour la presse par le Collectif de familles d’otages, « Bring them home now » (« Ramenez-les maintenant à la maison »).

La bande de Gaza est à moins de trois kilomètres, et un panache de fumée noire se dégage des faubourgs de Khan Younès, épicentre des opérations de l’armée israélienne depuis plusieurs semaines.

Nir Oz a été le théâtre d’une des attaques les plus sanglantes menées le 7 octobre depuis la bande de Gaza par le Hamas. Des milliers de terroristes ont pénétré dans les défenses frontalières d’Israël, parfois en les survolant en parapente, pour perpétrer un attentat meurtrier. Ils ont tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils juifs, mais aussi des Israéliens non juifs et des ouvriers agricoles étrangers.

Les attaquants ont surpassé les troupes présentes dans les bases, dont les effectifs étaient réduits, un samedi, jour du shabbat juif, qui était également un jour férié juif.

Les terroristes ont gravement endommagé certaines communautés, comme les kibboutz de Kfar Aza et de Be’eri, en assassinant des familles entières, y compris des chiens, en violant des personnes, en décapitant des personnes et en mettant le feu à des bâtiments et à des corps.

Ils ont tué plus de 300 participants au festival de musique Nova, un événement promouvant la paix et l’amour sur un site proche de la frontière. Ils ont pris 250 otages et en ont blessé des milliers. »

Sur les quelque 400 habitants de Nir Oz, une communauté très soudée, environ un quart a été soit tué soit enlevé après des heures de tirs et de violences. Parmi eux, Kfir Bibas, Ariel, son frère de quatre ans, et leurs parents Yarden et Shiri Bibas.

Les images la montrant le visage tordu par la terreur devant ses ravisseurs, serrant dans ses bras les deux enfants, fut une des incarnations de la violence des attaques qui traumatisent Israël.

Les quatre noms de la famille Bibas figurent sur la liste des 33 otages libérables – morts ou vivants, selon le Parisien. Ces derniers seront libérés à partir de dimanche ou lundi, au cours de la première phase de l’accord étalée sur 42 jours.

Ces dernières 24 heures, le groupe Bring Bibas Back a invité sur les réseaux sociaux les Israéliens à se rendre ce samedi à 20 heures sur la « place des Otages », à Tel-Aviv, pour marquer le deuxième anniversaire de Kfir dans la bande de Gaza, d’après le quotidien national. « En guise de soutien à Kfir, dont tout le monde connaît la célèbre photo avec son éléphant rose, nous vous demandons de venir avec un jouet de votre enfance, ont écrit les sympathisants. À la lumière de l’incertitude et jusqu’à ce que notre famille bien-aimée et tous les otages soient de retour chez eux, nous continuons ! »

« En soutien au petit garçon roux, les israéliens ont même accroché des ballons oranges aux rétroviseurs des voitures, en attendant de voir Kfir Bibas être libéré et renvoyé dans son pays », révèle Cnews.

Ne pas se laisser aller à la spéculation

Mais la famille de Kfir Bibas a appelé à ne pas se laisser aller à la spéculation, selon le Times of Israël. « Nous sommes au courant des informations selon lesquelles tous les membres de notre famille sont inclus dans la première phase de l’accord et que Shiri et les enfants seront parmi les premiers à être libérés », a déclaré la famille dans son communiqué. « Nous avons acquis suffisamment d’expérience et de déceptions et l’histoire ne s’arrêtera donc pas tant que nos proches n’auront pas franchi la frontière. »

L’an passé, la veille de l’anniversaire de Kfir Bibas, le collectif « Bring them home now » avait tenu à faire visiter la crèche de Kfir aujourd’hui déserte qui accueillait avant le 7 octobre douze bébés. Il montrait son lit au drap blanc imprimé de ballons bleus dans un petit bâtiment surplombé d’une chape de béton antimissiles.

Des manifestants brandissent des pancartes et des photos lors d’un rassemblement à Tel Aviv le 5 août 2024 pour marquer le cinquième anniversaire d’Ariel Bibas, retenu en otage à Gaza, et pour appeler à sa libération et à celle de sa famille. (Photo GIL COHEN-MAGEN/AFP via Getty Images)

La famille de Kfir Bibas est revenue plusieurs fois dans la crèche, à la recherche du doudou éléphant, introuvable. « Depuis le 7 octobre, on cherche un doudou comme celui-là », avait dit M. Schneider. Ariel, le frère de Kfir, adore les super-héros. Il avait demandé à la crèche que soit écrit sous une image de Batman « Je vole et je sauve des gens coincés dans une crevasse ». « C’est comme une prophétie », avait-il ajouté.

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