Daniel était un Juif pieux à l’époque du règne du roi Darius.
Darius, le roi de Perse aux alentours du VIe et du Ve siècle av. J.-C., était amical envers les Juifs et a même joué un rôle important dans la reconstruction du Temple de Jérusalem après sa destruction par les Babyloniens.
Le roi Darius admirait Daniel et a cherché à lui donner plus de pouvoir en tant qu’administrateur, ce qui attisa la jalousie des autres administrateurs de la région. En conséquence, les autres administrateurs ont voulu diffamer Daniel, mais ils n’ont pas pu trouver de faille dans son caractère.
Pour discréditer Daniel, les administrateurs ont imaginé un stratagème manipulateur. Ils ont convaincu le roi Darius de créer une loi stipulant que toute personne qui prierait un dieu non reconnu serait jetée dans la fosse aux lions. La loi serait promulguée pendant 30 jours et ne pourrait être modifiée après sa création. Le roi Darius a accepté. Les administrateurs savaient qu’ils ne pouvaient faire du mal à Daniel que s’ils s’attaquaient à sa relation avec Dieu.
Daniel a entendu parler de la nouvelle loi, mais il ne l’a pas du tout laissé influencer ses actions. Il a continué à prier Dieu comme il le faisait auparavant. Les administrateurs se sont réunis pour surprendre Daniel en train de prier Dieu et ils ont signalé au roi Darius que Daniel avait enfreint la nouvelle loi. Le roi Darius a été bouleversé par cette information, mais il ne pouvait rien faire pour protéger Daniel.
Les administrateurs ont fait entrer Daniel dans la fosse aux lions et se sont moqués de lui avant de l’y enfermer.
Le roi Darius s’est inquiété de Daniel toute la nuit et, aux premières lueurs du jour, il a couru pour voir si Daniel était blessé. Darius l’a trouvé indemne. Daniel a expliqué au roi que Dieu avait envoyé des anges pour fermer la gueule des lions, car il était innocent selon la loi dvine.
Le roi Darius s’est réjoui et a libéré Daniel. Puis, il a jeté dans la fosse les administrateurs qui avaient causé des problèmes. Les lions les ont dévorés.
Daniel dans la fosse aux lions de Peter Paul Rubens
Pierre Paul Rubens, considéré comme l’un des plus grands peintres de l’histoire de l’art occidental, a peint pendant la Contre-Réforme de l’Église catholique romaine. À cette époque, l’Église, dans sa lutte contre le protestantisme, célébrait les premiers martyrs chrétiens afin de tirer les fidèles de leur sommeil spirituel.
Rubens, un fervent catholique, a joué son propre rôle dans la Contre-Réforme. La peinture de Daniel dans la fosse aux lions est une occasion qu’il a saisie pour inspirer d’autres catholiques par l’esprit des martyrs bibliques.
Rubens a peint Daniel comme la seule figure humaine de la composition. Il est assis à droite, les jambes croisées et les mains jointes en prière. Une lumière subtile brille sur le côté gauche de sa tête et il regarde avec admiration l’ouverture de l’antre.
Neuf lions entourent Daniel, mais ils ne semblent pas s’intéresser à lui. Certains lions dorment, d’autres se reposent, deux semblent jouer, et un bâille. Le moindre de leurs soucis semble être Daniel, qui est en sécurité malgré les ossements humains éparpillés dans la tanière.
La droiture de la loi divine
En apparence, l’histoire de Daniel et de la fosse aux lions représente simplement la puissance de la foi en Dieu. Daniel a gardé sa foi en Dieu bien qu’il ait été attaqué par des personnes en position de pouvoir. Sa foi a provoqué un miracle, le sauvant d’une mort atroce. Mais cette histoire peut avoir d’autres significations.
Tout d’abord, commençons par étudier deux sortes de lois. Le roi est la personne la plus puissante et la plus riche de la région. Il a le pouvoir de créer des lois quand il les trouve agréables et de les démanteler quand il les trouve désagréables.
Pourtant, les administrateurs ont facilement manipulé le roi Darius pour créer une nouvelle loi dans le seul but de nuire à Daniel. La loi, en fait, était fondée sur la jalousie des justes, et cette loi comportait le décret selon lequel elle était immuable. Par conséquent, le roi ne pouvait pas empêcher qu’un être humain innocent ne subisse de préjudice. La loi empêchait le roi d’agir comme une bonne personne.
Mais il existe une autre loi, plus élevée : la loi de Dieu.
Bien que la loi du roi n’apparaisse pas clairement dans le tableau, la loi de Dieu y figure. La vérité de la loi de Dieu semble être liée à la compassion envers les justes. La foi de Daniel était forte ; elle était si forte que la loi du roi – une loi humaine qui tentait de faire obstacle à la loi de Dieu – n’a pas affecté Daniel.
Au lieu de suivre une loi humaine, Daniel a choisi de suivre la loi divine. La loi de Dieu était capable d’atteindre là où le pouvoir et la richesse du roi ne le pouvaient pas. Elle a permis à Daniel, un modèle de droiture, de rester en sécurité.
Le maître du désir bestial
Revenons au tableau pour étudier une deuxième signification possible.
Les lions peuvent représenter nos désirs bestiaux, c’est-à-dire les désirs de la chair. Ces lions sont comme des tentations tapies qui attendent de nous dévorer dès que nous ne sommes pas résolument justes.
Par définition, les prisonniers ne sont pas libres, et la fosse aux lions était l’endroit où les prisonniers étaient envoyés pour mourir. Les ossements qui jonchent le sol de la fosse rappellent aux gens quii regardent le tableau le sort des prisonniers précédents.
Si les lions représentent effectivement les désirs bestiaux, Daniel doit alors faire un choix. S’il choisit les tentations que les lions représentent, il rejoindra leurs précédentes victimes. En revanche, s’il choisit la loi divine, il transcendera le monde et sera libre, où qu’il soit.
Daniel lève les yeux avec vénération au-delà de la fosse aux lions. A-t-il gardé son esprit et son cœur sur Dieu et a-t-il ainsi transcendé la fosse qui l’emprisonne ? Cela signifie-t-il qu’il est vraiment libre malgré son emprisonnement ?
Les lions se comportent comme s’ils n’étaient même pas conscients de la présence de Daniel. La tentation se dissipe-t-elle en présence d’un cœur et d’un esprit qui réfléchissent à Dieu, et est-ce là la véritable source de sa liberté ?
Il est intéressant de noter que le roi n’est pas libre d’empêcher l’exécution de sa loi, alors que Daniel semble libre malgré son emprisonnement dans la fosse aux lions. Parfois, nos lois humaines permettent des choses qui ne conviennent pas à un comportement juste. Cette illusion de liberté, c’est-à-dire l’idée que nous sommes libres lorsque nous cédons à la tentation simplement parce que nos lois le permettent, nous empêche-t-elle d’être réellement libres ?
Nous ne pouvons pas être des personnes vertueuses sans être des personnes libres, car l’action vertueuse implique notre capacité innée à choisir entre ce que nous croyons être bien et mal. Sommes-nous, comme le roi Darius, en train de créer des lois qui nous empêchent d’être bons envers nos semblables ? Devons-nous, comme Daniel, maîtriser nos désirs bestiaux avec la loi divine si nous voulons connaître la vraie liberté ?
Les arts traditionnels contiennent souvent des représentations et des symboles spirituels dont la signification peut être perdue pour nos esprits modernes. Dans notre série « Atteindre l’intérieur : ce que l’art traditionnel offre comme réflexion sur nous-mêmes », nous interprétons les arts visuels d’une manière qui peut être moralement perspicace pour nous aujourd’hui. Nous ne prétendons pas fournir des réponses absolues aux questions auxquelles les générations ont été confrontées, mais nous espérons que nos questions inspireront un voyage de réflexion dans le but de devenir des êtres humains plus authentiques, plus compatissants et plus courageux.
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