Les équipes de secours sont parvenues à cinq mètres des 41 ouvriers piégés depuis plus de deux semaines dans un tunnel routier en construction qui s’est effondré dans le Nord de l’Inde, a annoncé mardi le gouvernement local, espérant les libérer «bientôt».
Un tuyau d’acier devant permettre le passage des hommes « a été introduit jusqu’à 52 mètres à l’intérieur du tunnel, et il devrait percer (les décombres) à 57 mètres (…) L’opération de sauvetage devrait être bientôt terminée », a déclaré le ministre en chef de l’État himalayen d’Uttarakhand, Pushkar Singh Dhami, aux journalistes sur place.
Après des revers répétés, des ingénieurs militaires et des mineurs travaillent manuellement à percer la roche et les décombres pour dégager le tronçon final et atteindre les hommes emprisonnés depuis 17 jours. Une équipe de trois personnes se relaye pour creuser et insérer les dernières parties du tube d’acier juste assez large pour laisser passer un homme et permettre l’évacuation des ouvriers.
Quand l’un creuse, un deuxième évacue les débris à la main et le troisième les place dans un chariot qui rejoint ensuite la sortie, a expliqué mardi Rajput Rai, un expert du forage, cité par l’agence Press Trust of India. Les hommes doivent aussi découper un enchevêtrement de tiges métalliques qui fait obstacle à leur progression.
Chris Cooper, un expert des tunnels qui conseille l’équipe de secours, s’était dit lundi optimiste. « Ça dépend de comment se comporte le terrain », a-t-il déclaré. Mais « nous sommes confiants de pouvoir y arriver ».
Une opération d’excavation complexe
Depuis l’effondrement du tunnel le 12 novembre, les efforts de sauvetage ont été compliqués et ralentis par les chutes de débris et des pannes successives des foreuses, engins cruciaux pour secourir les ouvriers. Un autre forage vertical a aussi été entamé depuis le sommet de la colline boisée surplombant le tunnel, une opération d’excavation complexe au-dessus des hommes dans une zone qui a déjà subi un effondrement.
Les hommes survivent depuis plus de deux semaines grâce à l’acheminement d’air, de nourriture, d’eau et d’électricité via un conduit par lequel une caméra endoscopique a été introduite. Cette caméra a permis à leurs familles de les voir la semaine dernière, pour la première fois depuis l’effondrement du tunnel.
« Notre seule force vient de Dieu, car c’est notre dernier espoir », a déclaré par téléphone à l’AFP Musarrat Jahan, mère de trois enfants, dont le mari Mohd Sabah Ahmad, bloqué à l’intérieur, est un travailleur migrant venu de l’État indien du Bihar (Est). Bien qu’ils soient piégés, les ouvriers disposent de beaucoup d’espace dans le tunnel, la zone située à l’intérieur mesurant 8,5 mètres de haut sur quelque deux kilomètres de long.
Le tunnel de Silkyara s’inscrit dans le cadre du projet autoroutier Char Dham, cher au Premier ministre Narendra Modi, conçu pour améliorer les liaisons avec quatre sites hindous parmi les plus importants du pays et aussi avec les régions frontalières de la Chine.
En janvier, des crues soudaines ont tué au moins 200 personnes dans l’Uttarakhand. Des experts ont en partie imputé cette catastrophe à un développement excessif dans cet État himalayen, sujet à de fréquents glissements de terrain.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.