Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend jeudi sur la ligne de front du conflit avec les séparatistes prorusses de l’est du pays, où les heurts armés se multiplient, sur fond de tensions accrues avec Moscou.
« En tant que commandant en chef suprême, je veux être avec nos soldats dans les moments difficiles » et « aller sur lieux de l’escalade », a écrit M. Zelensky sur Twitter, peu après que la présidence eut annoncé un déplacement sur des positions où des militaires ukrainiens « ont été tués et blessés » récemment.
Ce déplacement intervient alors que Kiev accuse Moscou de masser des troupes à la frontières et les séparatistes de provoquer des incidents armés meurtriers quasi-quotidiens.
L’Ukraine a perdu 50 militaires sur la ligne de front
Jeudi encore, un militaire ukrainien a succombé à ses blessures portant à 25 le nombre de soldats tués depuis le début de l’année, selon le ministère de la Défense. En 2020, l’Ukraine a perdu 50 militaires sur la ligne de front, selon la présidence.
Kiev et ses alliées occidentaux s’inquiètent du fait que Moscou, considérée comme le parrain militaire des séparatistes, rassemble soldats et matériel à ses frontières, ainsi que dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie.
Les autorités russes affirment que ces mouvements de troupes n’ont rien de menaçant et accusent en retour l’Ukraine d’être responsable des heurts sur le front et de vouloir faire définitivement échouer les pourparlers de paix qui sont dans une profonde impasse.
Ces échanges verbaux musclés et la multiplication des affrontements cette année avec les séparatistes prorusses font suite pourtant à une trêve record largement respectée durant la deuxième moitié de 2020.
L’Ukraine a reçu le soutien des États-Unis, du Royaume Uni et de l’Union européenne.
« Agression russe dans l’est de l’Ukraine »
Le Pentagone a aussi annoncé la semaine dernière que les forces américaines en Europe avaient relevé leur niveau d’alerte à la suite des « récentes escalades de l’agression russe dans l’est de l’Ukraine ». Et le président Joe Biden a assuré M. Zelensky de son soutien « indéfectible ».
Dans ce contexte, le président Zelensky a appelé mardi l’Otan à accélérer l’adhésion de son pays afin d’envoyer un « vrai signal » à la Russie.
« L’Otan, c’est la seule voie vers la fin de la guerre » a-t-il écrit dans un tweet adressé au secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, après leur entretien téléphonique.
Le Kremlin, farouchement opposé à l’élargissement de l’Alliance qu’il considère comme son adversaire stratégique, a jugé qu’une telle démarche aggraverait le conflit avec les séparatistes.
Aucune avancée concrète
L’Otan considère cependant que l’accession de l’Ukraine n’est pas à l’ordre du jour.
La guerre dans le Donbass a commencé en avril 2014, peu après l’annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée, dans la foulée d’une révolution pro-occidentale en Ukraine.
Ce conflit a fait depuis plus de 13.000 morts et près d’1,5 million de déplacés. L’intensité des combats a largement baissé après des accords de paix de Minsk conclus début 2015, mais le processus politique n’avance guère depuis.
Les derniers pourparlers de paix, sous médiation de la France et de l’Allemagne, ont réuni à Paris M. Zelensky, la chancelière Angela Merkel et les présidents Emmanuel Macron et Vladimir Poutine en décembre 2019.
Aucune avancée concrète n’a eu lieu depuis et aucun nouveau sommet n’est prévu.
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