Un ancien fonctionnaire chinois est venu confirmer le crime des prélèvements forcés d’organes commis par le régime communiste, en s’appuyant sur sa propre expérience en Chine.
Du Wen, ancien directeur exécutif du Bureau de conseil juridique du gouvernement de la région autonome de Mongolie intérieure, a été emprisonné à tort par le Parti communiste chinois (PCC) pendant 12 ans avant de partir à l’étranger et de s’installer en Belgique en 2023.
J’avais l’habitude de dire : « Où sont les preuves ? Les preuves sont là ! » a affirmé M. Du à propos des publicités pour les transplantations d’organes qui ont été vues à l’extérieur des principaux hôpitaux de Pékin.
« Chaque annonce est une preuve. Chaque appel téléphonique est une preuve : des organes sont ouvertement achetés et vendus », a-t-il déclaré à l’édition en langue chinoise d’Epoch Times le 16 décembre.
« [Les publicités disent], ‘Si vous ne parvenez pas à obtenir un organe compatible, appelez ce numéro et nous vous trouverons un organe compatible.’ Si vous payez suffisamment, ils prendront une personne vivante, prélèveront les organes et vous les vendront », a assuré M. Du.
« Ils ont tout un système d’organisation, avec des médecins et tout le reste […]. Il s’agit de prélèvement d’organes à grande échelle sur des personnes vivantes. »
Le système de prélèvement forcé d’organes du PCC, qui consiste à tuer un grand nombre de personnes dans un but lucratif, existe en Chine depuis les années 1990. En 2019, le China Tribunal, un tribunal indépendant basé à Londres, a conclu à l’unanimité que des prisonniers de conscience ont été et continuent d’être tués en Chine pour leurs organes « à une échelle significative ».
Au cours des deux dernières décennies, les principales victimes du prélèvement forcé d’organes ont été les pratiquants de Falun Gong, ou Falun Dafa, une méthode d’exercices de méditation et une pratique spirituelle fondées sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance.
Cette année, la question du prélèvement forcé d’organes a fait l’objet d’une attention accrue, le premier survivant connu s’étant réfugié aux États-Unis s’est manifesté.
Trois étapes vers la vérité
En ce qui concerne les efforts déployés depuis près de 20 ans par les pratiquants de Falun Gong pour réclamer la fin du prélèvement forcé d’organes par le PCC, M. Du a avoué qu’il avait vécu un processus en trois étapes pour comprendre ce qui s’était passé.
La première étape a été l’incrédulité.
« En tant que personne normale, je n’y croyais pas. Un prélèvement d’organes sur des personnes vivantes ? Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas y croire parce que ce n’est pas quelque chose qu’un être humain ferait – c’est quelque chose que seules des brutes feraient », a-t-il exprimé.
« J’avais entendu cette histoire depuis longtemps, [mais je continuais] à penser que les pratiquants de Falun Gong l’avaient inventée. »
Les condamnés à mort
La deuxième étape a consisté à croire que le PCC prélevait des organes sur les condamnés à mort.
Du Wen a passé 6 ans dans un centre de détention, au cours desquels il a vu 32 personnes sortir de leur cellule après avoir été condamnées à mort. Parfois, il aidait ces condamnés à mort à rédiger des formulaires de don d’organes.
Un jour, Du Wen et un condamné à mort devaient être entendus en même temps.
Du Wen a demandé à un officier de justice : « Comment la peine de mort est-elle appliquée aujourd’hui ? Dans le passé, les condamnés à mort par balle devaient payer les balles. J’ai entendu dire que maintenant [la peine de mort] est appliquée par injection. Doivent-ils payer pour l’injection ? »
L’officier de justice a répondu que l’injection coûtait 2800 yuans (368 euros), mais que le condamné à mort n’avait plus besoin de payer.
Du Wen a demandé pourquoi. L’officier a répondu qu’il suffisait d’injecter de l’anesthésie et de prélever les organes, et que la personne mourait, de sorte qu’il n’y avait plus besoin d’injections.
« C’est à ce moment-là que j’ai compris que le prélèvement d’organes sur des personnes vivantes existait bel et bien », a reconnu Du Wen. « La police m’a clairement dit de ne pas penser à la question des organes. [Ils prendront tous vos organes […] et il n’y aura pas de compensation pour vous. C’est comme si vous ne faisiez que rendre à la société ce qu’elle vous a donné. »
Après avoir été libéré de prison, Du Wen a interrogé un vieil ami du système judiciaire, qui lui a également dit que les condamnés à mort ne recevaient plus d’injection.
« Le médecin médico-légal contacte un hôpital connecté, et les médecins viennent simplement sur place pour prélever les organes. Ensuite, [le corps] est incinéré. La famille ne voit pas le corps, elle n’y est pas autorisée, seules les cendres lui sont montrées. »
Des détenus fortunés ayant bénéficié d’une greffe
C’est à ce moment-là que Du Wen a atteint le troisième stade de compréhension – il a finalement compris que le PCC était effectivement impliqué dans le prélèvement d’organes sur les pratiquants du Falun Gong.
« J’ai rencontré des détenus fortunés qui avaient subi des greffes d’organes, principalement du foie et des reins. Certains ont dépensé 3 millions de yuans (390.000 euros), d’autres 2 millions (260.000 euros), et le moins cher 900.000 yuans (118.000 euros) ».
Du Wen leur a demandé comment ils avaient obtenu les greffes, et on lui a répondu : « Quelqu’un vous aide à organiser la transplantation, quelqu’un vend les organes, vous payez l’argent et vous ne vous occupez de rien d’autre. »
Selon lui, « l’ampleur du phénomène dépasse de loin ce que les personnes extérieures peuvent imaginer, car dans une seule petite section de [leur] prison, tant de personnes ont subi des greffes de foie et de rein ».
« D’où viennent ces organes ? Combien d’entre eux ont été réellement des dons ? » a-t-il demandé.
La différence de prix des organes est due à la différence d’âge des sources d’organes, d’après ce que Du Wen a appris après être sorti de prison.
« C’est une logique très simple – les organes des pratiquants de Falun Gong sont en meilleure santé parce qu’ils ne fument pas et ne boivent pas », a-t-il déclaré. « Un autre facteur est l’âge ; il n’est pas bon que la personne soit trop jeune, et les organes des enfants ne fonctionnent pas non plus. Les meilleurs organes proviennent de personnes âgées de 16 à 22ans. »
Du Wen ajoute que cela crée le problème du « meurtre à la demande ».
« Si la compatibilité des organes d’un prisonnier est établie, que son crime soit léger ou grave, il est toujours condamné à la peine de mort », a-t-il dévoilé.
M. Du, qui a également travaillé dans les médias, raconte qu’une femme lui a dit qu’après une opération de stérilisation des ovaires, elle s’était aperçue qu’il lui manquait un rein.
« Elle m’a demandé si je pouvais l’aider. Je lui ai répondu qu’il fallait absolument que cela soit signalé, et que si ce n’était pas le cas, je contacterais les médias. Tout en discutant, je lui ai demandé de préparer le diagnostic de l’hôpital et d’autres documents, mais cette personne a ensuite disparu et je n’ai jamais pu la retrouver », se souvient-il.
« Cela s’est produit l’année dernière juste avant que je quitte la Chine », a-t-il ajouté.
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