L’avocat chinois des droits de l’homme Ren Quanniu a révélé plus de détails sur la décision des autorités locales de lui retirer sa licence.
Sur un post Twitter le 5 janvier, il a expliqué que le ministère de la Justice de la province du Henan lui avait signifié un avis affirmant qu’il avait violé une loi du tribunal deux ans auparavant, lors du procès de Zhang Minglang, un pratiquant de Falun Gong.
Le Falun Gong, appelé aussi Falun Dafa, est une très ancienne méthode de qigong, comprenant des exercices de méditation et des enseignements moraux, basée sur les principes d’Authenticité, de Bienveillance et de Tolérance. Face à la popularité croissante du Falun Gong en Chine continentale, le régime chinois, craignant que cette pratique ne menace son règne, a lancé une vaste campagne de répression en juillet 1999.
Selon le centre d’information du Falun Dafa, des millions de pratiquants de Falun Gong ont depuis été détenus dans des prisons, des camps de travaux forcés et d’autres installations en Chine. Des centaines de milliers de personnes ont été torturées pendant leur incarcération.
L’avocat Ren a représenté M. Zhang lorsque ce dernier a été arrêté pour sa croyance en décembre 2017.
L’avis de révocation de sa licence prétendait que Me Ren avait violé l’article 39, point 3 des « Mesures administratives pour la pratique du droit », qui stipule qu’un avocat ne peut pas « rejeter la définition d’une organisation hérétique par l’État », et que le comportement de Me Ren était « flagrant » et « gravement préjudiciable » à la profession d’avocat.
Le régime chinois a qualifié le Falun Gong et de nombreuses autres religions minoritaires « d’organisations hérétiques » dans sa propagande visant à diffamer ses pratiquants.
Sur Twitter, Me Ren a complètement réfuté ces affirmations, déclarant qu’il n’y a pas de lois classant le Falun Gong comme un groupe hérétique, il ne lui était donc pas possible de rejeter cette définition.
Me Ren a ajouté qu’il n’avait jamais été informé de l’enquête menée par le ministère de la Justice à son sujet.
Cas antérieurs
Selon Minghui.org, un site web américain qui suit la persécution du Falun Gong en Chine, M. Zhang avait 82 ans lorsqu’il a été jugé le 7 novembre 2018.
M. Zhang a été accusé de « violation de la loi en utilisant une organisation hérétique ».
M. Zhang a plaidé non coupable. Au cours du procès, Me Ren a fait valoir que son client n’avait causé aucun préjudice à la société et qu’il n’y avait aucune base légale pour l’accusation.
« Les pratiquants de Falun Gong, qu’ils pratiquent en groupe au coin de la rue ou sur les places publiques, ou qu’ils pratiquent seuls chez eux, ne mettent pas les autres en danger et n’interfèrent pas avec la vie, le travail ou les études de qui que ce soit. S’ils ne gênent ni ne dérangent les autres et – tout comme les danseurs folkloriques qui se rassemblent le matin et le soir, et qui ont le droit de se réunir et de pratiquer des exercices à l’extérieur – alors pourquoi les pratiquants de Falun Gong n’ont-ils pas la liberté de pratiquer leur croyance », a dit Me Ren devant le tribunal.
Après 12 heures, le juge a ajourné le procès sans verdict. Quelques mois plus tard, le 7 janvier 2019, M. Zhang a été condamné à cinq ans de prison.
La licence de Me Ren a été révoquée peu après avoir défendu un client dans l’affaire des 12 Hongkongais qui ont été arrêtés par les gardes-côtes chinois alors qu’ils tentaient de fuir vers Taïwan pour obtenir l’asile politique.
Il a représenté Wong Wai-yin, qui faisait partie des huit personnes condamnées à sept mois par un tribunal de la ville de Shenzhen pour avoir « franchi illégalement la frontière ».
Me Ren représentait également la journaliste Zhang Zhan, qui a été arrêtée pour avoir couvert l’épidémie initiale de la COVID-19 dans la ville de Wuhan l’année dernière. Elle a récemment été condamnée à quatre ans de prison.
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