Non pas une fois, mais deux fois cette saison, les observateurs du ciel norvégien ont été ravis par un spectacle rarissime d’aurores boréales affichant des teintes inhabituelles de rose et de violet, se fondant dans un orange encore plus rare. Les photos étonnantes de ces aurores boréales leur confèrent une toute autre dimension, inhabituelle et grandiose.
« Mon travail consiste à réaliser le rêve des gens qui veulent voir les aurores boréales », explique Markus à Epoch Times. « Le monde entier est pour moi un endroit fantastique qui mérite d’être sauvegardé par des photos. Ce qui a commencé comme un passe-temps et s’est vite transformé en une profession. »
L’attente qui a précédé le moment du départ était très excitante. « Je travaille beaucoup avec des images satellites pour repérer le ciel le plus propice et dégagé, et j’ai vu qu’une belle ouverture se profilait depuis l’est. Nous avons aussitôt quitté la ville en voiture pour atteindre le lieu dédié, mais à l’arrivée, il y avait encore un peu trop de nuages. Après avoir attendu 10‑15 minutes, le ciel s’est parfaitement dégagé, et c’est seulement à ce moment‑là que le grand spectacle rose s’est produit. »
Certains de ce qu’il avait amenés pleuraient, d’autres riaient, d’autres encore criaient et d’autres restaient bouche bée devant ce spectacle sublime.
« Même pour moi, ce spectacle était vraiment étrange – C’étaient les roses les plus intenses que j’avais jamais vu et ce malgré 1300‑1400 aurores boréales à mon actif en dix ans, c’était du jamais vu ! »
Markus compare cette expérience au rituel shamanique de l’ayahuasca. (L’ayahuasca, est une décoction hallucinogène originaire d’Amérique du Sud.)
« Peu importe les mots, ils ne suffiront jamais à décrire l’impression que ce spectacle m’a laissé. »
« Même après avoir examiné les photos, on ne pouvait pas expliquer ce phénomène. Peu après ce magnifique spectacle, les nuages ont recouvert le ciel. On avait vraiment l’impression que quelqu’un avait dévoilé le ciel pour nous, juste pour que nous puissions vivre ce phénomène fantastique. »
Markus a partagé ses photos de ces aurores du 2 novembre sur Facebook, en commentant : « Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle les aurores sont devenues roses‑orange, car je n’avais jamais vu cela auparavant… Lorsque les cieux se sont illuminés, ce fut une surprise totale pour nous. »
Les photos de Markus ont été reprises par de grands médias partout dans le monde, elles ont été présentées à la télévision japonaise du matin. Aussi incroyable que cela paraisse, l’aurore rose s’est reproduite le 10 décembre, ce qui lui a valu d’être photographiée une deuxième fois.
« Je ne me considère pas comme quelqu’un de croyant, mais parfois, en assistant à d’intenses spectacles d’aurores boréales, je m’en rapproche. J’ai eu quatre à cinq ‘moments d’épiphanie’ dans ma vie – devenir papa, une éclipse solaire complète, faire du kayak entouré d’une énorme quantité de baleines, aimer une femme – et les aurores boréales qui sont placées très haut sur cette liste. »
Les excursions de Markus en quête d’aurores boréales nécessitent une préparation méticuleuse : prévoir la météo, calculer les chances d’avoir un ciel clair et dégagé, se prémunir contre le froid souvent glacial.
« Nous emportons toujours des combinaisons thermiques, des bottes, des trépieds, des coussins chauffants, de la nourriture, des plats tout préparés, des boissons chaudes, des chapeaux et des gants », explique Markus. « J’ai été en tournée quelques fois par ‑36°C, il s’agit donc de bien se préparer à ces conditions extrêmes. Même dans ce cas, le froid peut être insupportable pour certaines personnes. »
Mais le froid est un « petit prix à payer » pour des vues aussi magnifiques, poursuit‑il.
Le Soleil émet régulièrement des particules dans l’espace. Celles‑ci mettent huit minutes à arriver sur la Terre. Lors de tempêtes solaires, leur nombre est plus important, ce qui déclenche des aurores boréales. Lorsque ces particules chargées d’énergie pénètrent dans l’atmosphère terrestre, elles entrent en contact avec le champ magnétique qui les orientent vers les pôles. Ce contact est parfois amplifié par les tempêtes géomagnétiques. Au contact du champs électromagnétique, ces particules relâchent des rayons X, et la couleur verte est due à la présence d’oxygène de notre atmosphère. Selon le Royal Museums Greenwich, les rares aurores boréales roses résultent de l’interaction entre les particules d’énergie du soleil et l’azote présent dans l’atmosphère à quelque 95 km au‑dessus de la surface de la planète.
Markus a reçu son premier « vrai » appareil photo en 2008 et s’est progressivement tourné vers la photographie des aurores. Aujourd’hui, il utilise un appareil photo Canon 5DM4, qui offre une excellente restitution des tons rouges, et des objectifs Sigma, qui sont bien adaptés aux observations d’aurores à faible luminosité. Il cherche à capturer ces phénomènes impressionnants d’une manière originale et intrigante.
« Comme je dois sortir et guider des groupes presque tous les jours, je peux facilement trouver les occasions de m’y mettre. » Il avoue que la concurrence est rude, et qu’il y a beaucoup d’autres photographes dédiés aux aurores boréales.
Markus dirige des excursions autour de Tromsø, dans le nord de la Norvège, ainsi que dans les Alpes de Lyngen, à Senja, à Lofoten et dans le nord de la Laponie. Il prend des photos presque tous les soirs, de début septembre à fin mars. C’est la meilleure période pour observer les aurores, lorsque le ciel est suffisamment sombre.
Markus est heureux que son travail soit si bien accueilli.
« j’ai l’impression que ça a contribué à illuminer la vie de certaines personnes, ce qui me fait chaud au cœur. Montrer aux gens un phénomène naturel qui les rends heureux, c’est une des principales satisfactions de mon travail. »
« Certaines des photos que j’ai prises ont émus des dizaines de millions de personnes, apporter de la joie à tous ces gens est une expérience vraiment marquante. »
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