« Saisissez cette chance », lance mardi Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, à une commerçante du XVIIe arrondissement de Paris, deux jours avant le lancement d’un fonds qui aidera à subventionner les travaux de mise en accessibilité des établissements de proximité.
Fadila Khattabi et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, se sont rendues dans quatre commerces de proximité de cet arrondissement parisien pour inciter les commerçants à se servir du dispositif.
Sur 800.000 établissements recevant du public de catégorie 5 – hôtels, cafés, restaurants, commerces… –, « 560.000 ne sont pas accessibles » aujourd’hui, précise Olivia Grégoire, alors qu’environ « un français sur six est en situation de handicap ».
Le gouvernement lance jeudi le « fonds accessibilité à destination des établissements de proximité », doté de 300 millions d’euros sur cinq ans, pour « accompagner les commerçants » dans la mise en œuvre de « travaux de mise en accessibilité ».
50% du coût des travaux à la charge de l’État
L’État prendra en charge 50% du coût des travaux, dans la limite de 20.000 euros, avec une priorité aux établissements des villes accueillant des épreuves olympiques, mais toutes les PME/TPE (petites et moyennes entreprises/très petites entreprises) relevant de la catégorie concernée peuvent demander la subvention.
Il leur suffira de déposer un dossier sur le site de l’Agence des services et de paiement (ASP), puis une fois le devis réalisé, 30% de l’aide de l’État leur sera versée pour « enclencher les travaux », et ils recevront le reste une fois qu’ils les auront terminés.
Face à l’inquiétude d’une commerçante peu à l’aise avec l’informatique, Mme Grégoire a tenté de la rassurer en lui disant que le dossier en ligne sera « très simplifié », et qu’une aide d’accompagnement allant jusqu’à 500 euros pourrait être versée pour réaliser le diagnostic et compléter le dossier.
Le dispositif lancé jeudi
Si certains commerçants estiment avoir déjà fait des efforts en termes d’accessibilité, en disposant des portes automatiques ou en ayant installé un système de rampe à l’entrée par exemple, les ministres insistent sur le fait qu’« il y a aussi des handicaps qui ne se voient pas ».
« La prise en charge concerne aussi les handicaps invisibles liées à la déficience visuelle ou auditive », a relevé Mme Grégoire, recommandant par exemple d’utiliser le braille pour les cartes de restaurants ou les étiquettes en magasins. « Les associations nous reprochent de ne pas être à la hauteur des enjeux, reconnaît Fadila Khattabi. Aujourd’hui, l’État se mobilise, et on insiste pour que les commerçants saisissent cette opportunité. Nous n’avons pas envie d’en arriver là mais l’étape d’après pourrait être de sanctionner ».
Ce dispositif, qui sera lancé jeudi, fait partie du fonds de 1,5 milliard d’euros annoncé au printemps par le président de la République, Emmanuel Macron, pour permettre de rendre plus accessibles les lieux publics.
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