ANIMAUX

Un lionceau de quelques mois, sauvé d’un influenceur « abusif » sur les réseaux sociaux, est emmené dans un sanctuaire en Afrique

août 2, 2024 17:29, Last Updated: août 3, 2024 17:05
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Pythagore jette un coup d’œil nerveux en direction de l’enclos voisin où il sentait que le lionceau nouvellement arrivé avait été placé. Ils allaient faire connaissance pour commencer en étant rapprochés l’un de l’autre. Ils finiraient, comme l’espèrent leurs soigneurs, par devenir des partenaires de vie dans le sanctuaire d’Afrique du Sud.

À la connaissance des sauveteurs, les lionceaux sont frère et sœur.

Les deux lionceaux ont subi divers traumatismes, mais ont fini par rejoindre le Drakenstein Lion Park après avoir été séparés sur leur lieu de naissance, au Liban, puis sauvés de la captivité à l’âge d’environ 4 mois. Pythagore, ou Pi, a peut-être connu plus d’épreuves et de tribulations que sa sœur Freya. Aujourd’hui, à la fin de leur long voyage pour atteindre leur foyer définitif, commence un nouveau voyage de guérison et, beaucoup l’espèrent, d’épanouissement.

Pi le lionceau au sanctuaire (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

Les faits entourant l’origine des lionceaux sont rares, se limitant à ce qui est apparu sur les médias sociaux et à ce que leurs sauveteurs ont appris en les mettant hors de danger et en les confiant à leurs soins. Pi a été le premier à faire surface, et la vidéo de lui aux côtés de ses ravisseurs, apparue en ligne le 5 mars, a alarmé Maggie Shaarawi, d’Animals Lebanon. On y voit Pi traîné hors d’une caisse en bois par une chaîne autour du cou, grognant, tandis que son ravisseur tente de le saisir par le collet.

La deuxième vidéo de Pi est apparue le 8 mars, lorsque le lionceau disparaît mystérieusement de la garde de son ravisseur pour réapparaître ailleurs. On y voit Pi dans une boîte en carton, la bouche scotchée, tandis qu’une foule de gens le regardent, le caressent et le filment avec leur téléphone, riant aux éclats en lui tirant les oreilles.

Pi fait ses premiers pas sur l’herbe. (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

Quelques minutes après avoir vu cette vidéo, Mme Shaarawi a appelé le ministre de l’Agriculture et l’a supplié de l’accompagner pour confisquer Pi, après avoir appelé un juge pour obtenir l’autorisation de le placer sous leur garde. Les autorités et Mme Shaarawi se sont précipitées sur les lieux, à Tripoli, ont retiré le scotch et confisqué l’animal avant de le faire examiner et de le placer dans une caisse pour qu’il soit mis à l’abri. Dans sa caisse, on voit Pi grogner dans une démonstration fragile de férocité après le traumatisme. L’auteur des faits a été placé en détention.

Une condition devait être remplie pour que Pi soit retenu : Mme Shaarawi devait s’engager à s’occuper de lui.

« Je ne pensais qu’à une chose : la bouche scotchée du lionceau, entouré de gens », a-t-elle confié dans une vidéo diffusée par l’organisation.

Animals Lebanon travaille depuis longtemps en partenariat avec le Drakenstein Lion Park en Afrique du Sud, qu’elle considère comme un sanctuaire authentique dans un pays, où beaucoup prétendent gérer des sanctuaires, mais mènent en réalité des opérations d’élevage ou offrent aux touristes la possibilité de caresser les animaux. Rien de tout cela n’est autorisé à Drakenstein. Le sanctuaire serait – comme ce fut le cas pour 19 lions sauvés par Animals Lebanon avant lui – la fin heureuse dont Pi avait besoin.

Pi était très nerveux à l’arrivée de sa sœur au sanctuaire. (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

La grande difficulté a été de réunir suffisamment d’argent pour permettre à Pi de s’en sortir. Mme Shaarawi a demandé l’équivalent de 10.000 euros en ligne. Pi avait besoin d’une caisse spéciale pour être expédié en Afrique du Sud et confié aux soins de leurs partenaires du sanctuaire des lions, afin de vivre de beaux jours dans des installations en plein air en compagnie d’autres lions, sans doute parce qu’il est presque impossible de relâcher dans la nature des lions nés en captivité.

Deux mois après son séjour chez Mme Shaarawi, le 24 avril, Pi a été expédié vers son nouveau foyer, car ils avaient trouvé un financement. C’était émouvant de voir Pi marcher dans l’herbe pour la première fois, qu’il entende le bruit du vent sur ses oreilles, un bruit qu’il n’avait jamais entendu auparavant, de sentir les rayons du soleil sur sa fourrure et l’herbe sous ses pattes. Le traumatisme l’avait rendu craintif, mais il avait senti la gentillesse de Mme Shaarawi et, lorsqu’elle est arrivée avec lui, il a cherché son étreinte.

Pi sera bientôt réuni avec sa sœur Freya. (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

« Pythagore a été sauvé d’un influenceur de médias sociaux qui l’avait acheté pour l’utiliser comme accessoire afin d’accroître son audience », a expliqué à Epoch Times, Shane Hart, directeur adjoint du Drakenstein Lion Park. « Cet influenceur l’a soumis à d’épouvantables sévices alors qu’il était emprisonné. »

Avec le temps, Pi se sentira plus à l’aise. Pour qu’il se sente chez lui, des peluches familières ont été laissées dans son enclos, ce qui facilitera sa transition. Désormais, la vie sera meilleure. Il est chez lui.

Bientôt, il aura une compagne.

Peu de temps après que Pi a été sauvé de la captivité, sa sœur Freya a été envoyée à Animals Lebanon par un zoo inquiet pour son bien-être. On sait peu de choses sur ses anciens propriétaires, si ce n’est qu’ils voulaient qu’elle « vive sa vie dans l’environnement le plus naturel possible au sanctuaire [Drakenstein] », a dit M. Hart en parlant de l’histoire de Freya. « Nos amis d’Animals Lebanon se sont occupés d’elle jusqu’à ce qu’elle puisse être transférée chez nous dans une cage de voyage spécialement conçue à cet effet. »

Le souhait de l’ancien propriétaire d’envoyer Freya en Afrique du Sud s’est rapidement réalisé.

Freya lors de son transport vers le sanctuaire (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

« Freya était épuisée par son voyage lorsqu’elle est arrivée, mais elle s’est rapidement montrée très sûre d’elle », a raconté M. Hart. « Pi, avec qui elle sera jumelée lorsqu’ils seront tous deux prêts, était beaucoup plus nerveux qu’elle à son arrivée. »

Âgée aujourd’hui de 7 mois, soit le même âge que Pi, Freya a vu sa condition physique s’améliorer depuis qu’elle vit à l’extérieur. Elle est plus petite que Pi, mais le rattrape rapidement. Comme c’est l’hiver en Afrique du Sud, un enclos à l’épreuve des intempéries a été aménagé pour Freya, avec plusieurs coussins et jouets familiers placés à l’intérieur pour qu’elle se sente à l’aise.

Freya dans le transport et à son arrivée au sanctuaire (Avec l’aimable autorisation du Drakenstein Lion Park)

« Mardi [23 juillet], nous l’avons placée dans un enclos plus grand au milieu du sanctuaire, à côté de l’enclos de Pi, afin qu’elle s’habitue à la présence d’autres lions dans des enclos voisins », a ajouté M. Hart. « Cela lui permettra également d’apprendre à faire connaissance avec Pi en vue d’une éventuelle rencontre. »

« Notre objectif est de faire vivre Freya et Pi ensemble pacifiquement dans le même enclos, mais cela prendra du temps et dépendra entièrement de leurs progrès individuels. Nous lui prodiguerons les mêmes excellents soins que ceux que nous prodiguons à nos autres rescapés tout au long de sa vie. »

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