INTERNATIONAL

Un rendez-vous Poutine et Zelensky pour raviver la paix en Ukraine

décembre 6, 2019 13:34, Last Updated: décembre 6, 2019 13:56
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Les présidents russe et ukrainien se rencontrent lundi à Paris, un premier rendez-vous sous chaperonnage franco-allemand, pour relancer les pourparlers de paix sur l’est de l’Ukraine, seul conflit armé actif d’Europe.

Après trois ans de paralysie des négociations au plus haut niveau, le vétéran Vladimir Poutine y serrera la main pour la première fois de Volodymyr Zelensky, un ancien comédien arrivé au pouvoir en mai.

Si personne n’attend de percée dès lundi, la reprise des discussions est vue avec optimisme, tant le président français Emmanuel Macron, avec la chancelière allemande Angela Merkel, a bataillé pour raviver la mise en oeuvre des accords de paix de Minsk datant d’il y a environ cinq ans.

Ce sera l’occasion aussi pour Paris d’évaluer les chances de l’ambition de M. Macron de relancer des relations russo-européennes, quasi-paralysées depuis l’annexion de la Crimée ukrainienne par Moscou en 2014, suivie du conflit dans l’est de l’Ukraine.

« Honnêtement, je ne sais pas si ce sera un succès, mais la première victoire est que cette rencontre ait lieu », a jugé cette semaine devant la presse à Kiev Volodymyr Zelensky.

Un premier pas

Pour le chercheur Mark Galeotti, du centre de réflexion londonien sur la défense et la sécurité RUSI, « l’ambiance est en train de changer, c’est un premier pas », relevant que « les Russes envoient beaucoup de signaux montrant qu’ils sont dans de meilleures dispositions ». 

La guerre entre Kiev et des séparatistes pro-russes a fait plus de 13.000 morts en plus de cinq ans. L’Occident et l’Ukraine accusent Moscou de financer et d’armer les rebelles, ce que la Russie nie, affirmant jouer un rôle politico-humanitaire pour protéger les populations locales.

Les négociations à Paris avec MMM. Poutine, Zelensky, Macron et Mme Merkel, un format baptisé « Normandie », vont se concentrer sur le contenu des accords de Minsk: cessez-le-feu immédiat, retrait des armes lourdes, restauration du contrôle de Kiev sur la frontière avec la Russie, autonomie accrue pour les territoires sous contrôle séparatiste.

Si le texte de Minsk a mis fin aux combats les plus graves, les aspects politiques n’ont jamais avancé, alors que M. Poutine et le prédécesseur de M. Zelensky, Petro Porochenko, entretenaient des relations exécrables.

Une certaine détente visible

Depuis le changement de président en Ukraine, une certaine détente se fait sentir: un échange de 70 prisonniers, dont des figures très symboliques, a pu avoir lieu, les troupes des belligérants ont reculé dans trois petits secteurs de la ligne de front et des navires de guerre ukrainiens saisis par la Russie ont été rendus.

Vladimir Poutine a par ailleurs dépeint son homologue comme « sincère » et « sympathique ».

Volodymyr Zelensky a dit vouloir que les pourparlers se focalisent sur trois points : un nouvel échange de prisonniers, la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu durable, et le démantèlement de tout groupe armé « illégalement » en territoire ukrainien. Comprendre les séparatistes pro-russes et leurs parrains russes.

Vladimir Poutine s’est montré lui plus circonspect sur ses intentions, mais Moscou a pour priorité d’avancer sur la question de l’autonomie et de la tenue d’élections dans les régions de Donetsk et Lougansk.

Le transit du gaz russe via l’Ukraine vers l’Europe

Un autre sujet qui pourrait être abordé est la question du transit du gaz russe via l’Ukraine vers l’Europe, afin d’éviter une coupure des approvisionnements au Nouvel An.

La tâche sera ardue pour M. Zelensky, qui est pris entre sa promesse de ne pas « capituler » face à Poutine et son souhait de mettre fin vite au conflit.

Ses opposants, qu’ils soient nationalistes ou favorables à son prédécesseur, ont promis de l’empêcher de faire toute concession majeure.

Par ailleurs, son alliance cruciale avec son allié américain est fragilisée par le scandale qui vaut au président Donald Trump une procédure de destitution.

Il est suspecté d’avoir fait un chantage à l’aide militaire au président Zelensky dans le but d’écarter un rival en vue de la présidentielle de 2020.

 

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