SpaceSail, l’une des entreprises chinoises de satellites qui s’apprête à concurrencer Starlink d’Elon Musk, a signé son premier accord avec le Brésil, a annoncé l’entreprise le 20 novembre lors de la visite d’État du dirigeant chinois Xi Jinping dans ce pays d’Amérique du Sud.
Selon un communiqué publié par SpaceSail, également appelée Shanghai Yuanxin Satellite Technology Ltd., contrôlée par l’État, la société de satellites en orbite terrestre basse (LEO) a signé mercredi un mémorandum avec l’entreprise publique de télécommunications brésilienne Telebras pour fournir des services de communication par satellite dans le pays.
Les principaux actionnaires de SpaceSail incluent un certain nombre d’entreprises publiques ou de fonds d’investissement, comme Shanghai Alliance Investment Ltd, China Telecommunications Corporation et une filiale de Shanghai Media Group.
L’accord signé mercredi est l’un des nombreux qui ont été signés lors des rencontres de Xi avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à la résidence présidentielle, suite au sommet du Groupe des 20 principales économies, qui s’est tenu cette semaine à Rio de Janeiro.
Les satellites LEO fonctionnent à des altitudes allant jusqu’à 1200 miles (1931 km) et tournent autour de la Terre environ 16 fois par jour.
Leur altitude plus basse signifie que les signaux vers et depuis la Terre peuvent être transmis beaucoup plus rapidement que ceux des autres satellites, ce qui leur permet de fournir un accès à Internet à haut débit dans des zones reculées, en mer, en temps de guerre ou en cas de catastrophe naturelle.
Starlink, exploité par SpaceX et propriétaire de la plus grande constellation de satellites LEO au monde, a commencé à lancer des satellites opérationnels en 2019. Au 21 novembre, elle avait lancé 7344 satellites, dont 6676 restent en orbite et 6634 fonctionnent, selon le décompte de l’astronome Jonathan McDowell, qui suit la constellation.
L’entreprise compte aujourd’hui plus de 4 millions d’utilisateurs dans plus de 100 pays. Elle prévoit de lancer jusqu’à 42.000 satellites, d’après un rapport publié en 2019 par le magazine spécialisé Space News selon l’examen des demandes en cours de l’entreprise.
L’accord de SpaceSail fait suite à la suspension temporaire par la Cour suprême du Brésil des comptes bancaires de Starlink dans le pays afin d’obliger Musk à payer des amendes dans un différend entre le tribunal et la plateforme de médias sociaux X, dont le milliardaire est également propriétaire.
Le ministre brésilien des communications, Juscelino Filho, a déclaré à CNN Brésil que l’accord s’inscrivait dans le cadre d’un effort visant à garantir que « la société brésilienne puisse avoir le choix entre plusieurs sociétés offrant le service qui est essentiel et fondamental pour la population d’aujourd’hui, notamment dans les zones reculées ».
La Constellation SpaceSail, ou Constellation « Qianfan » en chinois, compte désormais 36 satellites, lancés le 6 août et le 15 octobre.
SpaceSail a déclaré qu’elle commencerait à fournir des services internet mondiaux en 2025 et a entamé des pourparlers avec plus de 30 pays.
L’entreprise prévoit de lancer 648 satellites d’ici la fin de 2025 et plus de 150.000 satellites d’ici 2030.
Des plans de 10.000 satellites
En avril 2020, Pékin a accéléré son soutien à l’industrie chinoise des réseaux Internet par satellite, en l’élevant au rang d’infrastructure de développement national.
SpaceSail est l’une des trois grandes entreprises chinoises visant à concurrencer Starlink. L’entreprise chinoise se dispute un espace et des fréquences radio limités – gérés par l’Union internationale des télécommunications (UIT), une agence des Nations unies, suivant le principe du « premier arrivé, premier servi » – et le marché mondial.
Dans un discours prononcé au début du mois lors de la conférence mondiale 2024 sur le développement de la 6G, Lu Ben, vice-président principal de SpaceSail, a déclaré qu’il y avait théoriquement de la place pour placer 60.000 satellites LEO en orbite, alors que des pays ont présenté des demandes pour en lancer plus de 100.000.
Epoch Times n’a pas pu vérifier ces chiffres en toute indépendance.
Selon le média d’État chinois Xinhua, en septembre, le régime chinois avait soumis à l’UIT des demandes pour quelque 51.300 satellites, dont trois « plans de 10.000 satellites ».
Outre SpaceSail, le régime a déposé deux demandes en 2020 pour le compte de China Satellite Network Group, une entreprise publique créée en 2021, qui prévoit de lancer 12.992 satellites pour sa Constellation GW. Une autre demande a été déposée en mai de cette année pour LandSpace, qui compte mettre en orbite 10.000 satellites formant la Constellation Honghu.
Par ailleurs, le 7 septembre, Zhejiang Time and Space Daoyu Technology Co. Ltd. a lancé avec succès 20 satellites LEO destinés à sa constellation Geesatcom, que l’entreprise chinoise espère porter à 5676 satellites.
Avec Reuters
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.