Un TGV Colmar-Paris a déraillé jeudi matin à une trentaine de kilomètres au nord de Strasbourg, un accident qui a fait un blessé en « urgence absolue », le conducteur, et 21 autres en « urgence relative », la plupart très légèrement touchés.
Le conducteur, victime d’un « enfoncement du thorax », a été hospitalisé en « urgence absolu », a indiqué le directeur de cabinet de la préfète du Bas-Rhin, Dominique Schuffenecker, qui s’est rendue sur les lieux de l’accident. Celui-ci, survenu à Ingenheim, près de Saverne, est sans doute dû à un spectaculaire glissement de terrain.
Le conducteur a été évacué par hélicoptère mais son pronostic vital n’est pas engagé, selon la SNCF. Le chef de bord, qui souffre d’un traumatisme dorsal, a également été « pris en charge », a-t-elle ajouté, précisant qu’un passager avait été « légèrement blessé au visage ».
Selon M. Schuffenecker, les blessés sont généralement « vraiment légers », victimes de « contusions » ou choqués psychologiquement.
L’accident, qui a endommagé l’avant de la motrice, s’est produit vers 07h45, alors que 348 passagers étaient à bord de ce train qui devait rallier la Gare de l’Est à Paris depuis Colmar, via la capitale alsacienne, selon un communiqué de la préfecture.
Il s’est produit alors que le train roulait à 270 km/h, selon la SNCF. « La voie a bougé sous le TGV », a indiqué lors du point presse Stéphanie Dommange, directrice régionale TER Grand Est.
Des photos montrent un large et spectaculaire glissement de terrain en bordure de la voie sur laquelle circulait le train accidenté ainsi que les voies déformées.
La motrice ainsi que les quatre voitures de têtes ont déraillé, selon un porte-parole de la SNCF. Mais « le conducteur a réussi à actionner le dispositif de freinage d’urgence afin de mettre en sécurité les voyageurs », a-t-il indiqué.
Dans deux communiqués distincts, Sud Rail et la CFDT Cheminots, ont pointé un possible lien avec les abondantes précipitations sur la région.
« Cet accident doit interroger (…) sur les moyens permettant de sécuriser les ouvrages en terre particulièrement sensibles aux aléas climatiques et de contrôler l’état de la voie en temps réel », a estimé la CFDT.
Les voies, notamment celles à grande vitesse, font l’objet « d’un entretien très régulier » et sont « faites pour résister à la pluie », a toutefois assuré Mme Dommange.
« J’adresse mon soutien aux blessés et salue le sang-froid des équipes de la @SNCF et de secours. Nous avons saisi le BEA pour déterminer les circonstances de l’accident », a indiqué dans un tweet la ministre de la Transition écologique, également chargée des Transports, Elisabeth Borne.
Le parquet de Strasbourg a ouvert une enquête pour blessures involontaires, confiée à la gendarmerie.
D’importants moyens ont rapidement été déployés : près d’une centaine de pompiers, autant de gendarmes ainsi que le Samu ainsi que deux hélicoptères. La préfecture a également activé le plan nombreuses victimes (NOVI).
La circulation des trains a été déviée dans les deux sens, entraînant des retards mais les voyageurs victimes de l’accident « pourront continuer leur parcours dans les meilleures conditions et les meilleurs délais », selon la SNCF.
Plusieurs passagers ont été conduits par bus à la salle polyvalente voisine d’Ingenheim, où une cellule d’aide médico-psychologique a été mise en place.
« Le choc était très violent (…) On se tenait à nos tablettes pour ne pas être projetés vers l’avant », a témoigné auprès de l’AFP Abba Perez. « C’était violent d’un point de vue sonore, on ne comprenait pas ce qui arrivait », a-t-il ajouté.
« Il y a eu un choc, de la fumée, on a eu un petit peu peur », a expliqué de son côté Julien, universitaire strasbourgeois. « Tout le monde était très calme, il n’y a eu aucun problème, c’était très bien géré ».
Un TGV avait déjà déraillé en 2015 dans le Bas-Rhin, lorsqu’une rame d’essai effectuant le dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse Paris-Strasbourg avait déraillé à Eckwersheim, faisant 11 morts parmi les 53 personnes à bord.
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