Le cas d’une jeune suédoise a fait les gros titres des médias du monde entier le 23 février. Rescapée d’un territoire contrôlé par les forces kurdes de l’État islamique, l’adolescente se confie dans une interview.
S’exprimant auprès de K24, chaîne de télévision kurde basée en Irak, la jeune fille a confié les raisons de son départ pour la Syrie.
Dans cet entretien, Marlin Stivani Nivarlain déclare avoir quitté l’école à 14 ans, peu de temps avant sa rencontre avec son actuel petit-ami.
« Au début, il était gentil avec moi, mais après il s’est mis à parler de Daech et à regarder des vidéos tournées par le groupe terroriste », annonce Marlin.
« Je ne connaissais rien, ni de l’Islam, ni de l’État islamique », confie-t-elle.
Marlin raconte qu’après un certain temps, son petit-ami est venu lui faire une proposition.
Il a dit qu’il voulait rejoindre Daech. Je lui ai répondu “pas de problème“, car je ne savais pas ce que signifiait Daech, ni ce qu’était l’Islam.
— Marlin Stivani Nivarlain
« Il a dit qu’il voulait rejoindre Daech », explique-t-elle.
« Je lui ai répondu “pas de problème“, car je ne savais pas ce que signifiait Daech ni ce qu’était l’Islam. »
Une fois pris la décision pour ce dangereux voyage, Marlin et son petit-ami sont partis le 31 mai 2015.
Ils ont d’abord voyagé en train, de la Suède au Danemark, puis se sont rendus en Allemagne, avant de passer par la Slovaquie, puis la Hongrie, suite à quoi ils se sont rendus en Serbie. Là-bas, toujours selon Marlin, ils ont fait de l’auto-stop pour se rendre en Bulgarie, où ils ont pris un bus jusqu’à la frontière turque. Après avoir franchi la frontière turque, un bus les a conduit jusqu’à la frontière syrienne, qu’ils ont franchie.
Arrivés en Syrie, ils se sont eux-même remis à l’État islamique.
« Daech nous a conduit en bus, avec d’autres hommes et femmes, vers Mossoul, en Irak », a-t-elle indiqué.
Le groupe terroriste avait pris la ville de Mossoul, au nombre de 2,5 millions d’habitants, en juin 2014.
Dans la maison, nous n’avions rien, ni électricité, ni eau. Rien.
— Marlin Stivani Nivarlain
« Puis j’ai eu une maison : dedans nous n’avions rien, ni électricité, ni eau. Rien. »
« Sans argent non plus, c’était vraiment dur. »
Marlin a constaté que la vie y était complètement différente de la Suède, où comparé à Mossoul, « on avait tout ».
De là est venu son désir de retourner en Suède. Après s’être procuré un téléphone, Marlin a appelé sa mère, lui disant qu’elle voulait rentrer à la maison.
Sa mère a alors contacté les autorités suédoises, qui se sont mises en rapport avec le Conseil de Sécurité de la région kurde.
L’adolescente a pu être récupérée et, attendant son transfert vers la Suède, aurait déclaré être impatiente de retrouver les siens et « une vie heureuse ». Elle a finalement pu rejoindre la Suède le 25 février, grâce à un travail de coopération entre les forces kurdes du contre-terrorisme et la Suède.
Elle devra maintenant s’adapter aussi à sa « nouvelle vie » de mère-adolescente après avoir donné naissance à un garçon, en Irak. La jeune fille aujourd’hui âgée de 15 ans était enceinte de son petit-ami avant leur départ en Syrie.
Les pays européens tentent depuis plusieurs années d’enrayer ce phénomène d’engagement au sein des rangs de groupes islamiques en Syrie ou en Irak. L’État islamique possède un mode de recrutement en ligne bien rodé, efficace à l’égard de personnes vulnérables. L’Union européenne a affirmé que des milliers de citoyens européens avait rejoint les rangs des terroristes de Daech en Syrie.
Europol a émis un avertissement début février, estimant à 5.000 le nombre d’Européens étant revenus de Syrie, après avoir été entraînés dans des camps terroristes.
Article en anglais : Rescued Swedish Teen Speaks About Life Under ISIS and Why She Traveled to Syria
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