Dans une interview cinglante faite avec le New York Post, une ancienne salariée d’Amazon compare les entrepôts de l’entreprise à des ateliers d’exploitation menés par les robots, tel un culte.
Maureen Donnelly, 46 ans, a commencé à travailler pour le géant de la vente de détail, au centre de traitement des commandes, situé à Staten Island, dans l’État de New York, en septembre 2018. Elle affirme avoir été forcée de démissionner après seulement un mois en raison des conditions de travail déplorables.
L’ancienne technicienne médicale d’urgence et commis de salle de rédaction a déclaré à la publication qu’elle n’avait « pas peur de travailler fort » et qu’elle avait occupé un certain nombre d’emplois physiquement exigeants dans le passé.
Cependant, Mme Donnelly a déclaré qu’à ses débuts chez Amazon, on lui a dit de se contenter « de faire son travail » et qu’elle s’est vite rendu compte qu’il n’y avait aucun « esprit d’équipe » chez les employés.
« J’ai vite appris que la seule différence entre un entrepôt Amazon et un atelier d’exploitation du tiers-monde, ce sont les robots. Chez Amazon, vous êtes entourés de robots et ils sont mieux traités que les humains », dit-elle.
Mme Donnelly a commencé à travailler pour la multinationale après avoir réussi un examen en ligne, qui comprenait l’organisation de boîtes à l’arrière d’un camion et une session d’intégration au Hilton Garden Inn avec 50 ou 60 autres travailleurs de Staten Island, de Brooklyn et du New Jersey.
Elle a raconté qu’elle avait initialement été enchantée à l’idée de commencer le travail après avoir pris connaissance des avantages qui comprenaient : des actions, des avantages sociaux complets, des rabais employés, des semaines de travail de quatre jours, peu d’heures supplémentaires obligatoires et un salaire respectable de 16 $ et quelques sous de l’heure.
L’ancienne employée s’est vue confiée le rôle de « stower » et était responsable du stockage des étagères et d’avertir lors des passages des rayonnages mobiles menés par les « robots carrés oranges » qui transportent des rayonnages jaunes hauts de 2,4 mètres sur le plancher de l’entrepôt, entre les travailleurs.
Cependant, l’immensité de l’entrepôt de Staten Island de quatre étages, assez grand pour accueillir 18 terrains de football à l’intérieur, a rapidement posé problème pour elle et ses collègues de travail.
Mme Donnelly affirme qu’elle avait « juste assez de temps pour avaler un demi-sandwich au beurre d’arachide et de prendre quelques gorgées de soda » et de « fumer une cigarette » pendant sa pause repas de 30 min, car ça lui prenait 15 min simplement pour se rendre à la salle à manger à pied.
Elle rapporte qu’il faisait si chaud dans l’entrepôt qu’on pouvait croire qu’il y faisait une température de « 150 degrés ». Ainsi, les gestionnaires encourageaient les employés de l’entrepôt à boire régulièrement de l’eau de peur qu’ils ne s’évanouissent et chutent de la ligne.
Malgré cela, Mme Donnelly souligne qu’une gestionnaire lui a déjà coupé cinq minutes de pause alors qu’elle avait quitté son quart de travail plus tôt pour se rendre aux toilettes. Par la suite, elle a commencé à éviter d’aller aux toilettes avant l’heure prévue de pause.
Elle a dit que les employés avaient demandé aux patrons s’ils pouvaient avoir des ventilateurs dans l’entrepôt, mais ceux-ci ont été refusés, car les robots qui les côtoyaient « ne fonctionnaient pas bien à basse température ».
Mme Donnelly a déclaré à la publication que malgré « des centaines de robots zigzaguant à chaque étage », c’était un délit passible de renvoi si un travailleur humain se trouvait dans le chemin d’un robot.
Une politique d’interdiction de téléphone à l’étage a également causé des problèmes aux parents avec de jeunes enfants, selon Mme Donnelly. Elle explique qu’une mère monoparentale dans la trentaine, avec une fille de 5 ans, n’avait aucun numéro d’urgence à donner à ceux qui gardaient sa fille ou à l’école de l’enfant.
Enfin, les travailleurs ont été forcés de participer à des exercices de gymnastique suédoise pendant 10 minutes par jour, ce qui, selon Mme Donnelly, lui a donné l’impression d’être enrôlée dans l’armée plutôt que chez Amazon.
Après avoir été incapable d’atteindre ses « prévisions » de stocker 12 articles par minute, d’être forcée à travailler des quarts pénibles de 12 heures dans la chaleur accablante avec peu de pauses, Mme Donnelly a démissionné.
« Le travail a écrasé mon esprit et a paralysé le corps. Je passais près de 12 heures par jour sans personne à qui parler pour plus de cinq minutes. Je ne dormais pas bien. Je devenais irritable avec ma famille », a-t-elle indiqué à la publication.
« Mes genoux me faisaient mal. J’avais constamment mal au dos et aux épaules. Ma hanche gauche avait des élancements. Après chaque quart de travail, je devais soigner mes chevilles gonflées, qui étaient devenues trois fois plus grosses qu’à l’habitude. »
Les revendications de Mme Donnelly viennent après qu’une centaine de travailleurs et sympathisants se sont rassemblés devant l’entrepôt de Staten Island, la semaine dernière, pour protester contre les conditions de travail s’étant détériorées à l’approche de Noël et de Hanoukka, selon eux.
Dans un reportage vidéo de Fox5, on pouvait voir des manifestants exiger qu’un directeur d’entrepôt accepte une pétition signée par 600 personnes qui demande des pauses de travail plus longues et plus d’autobus dédiés à l’établissement.
La manifestation a également mis en lumière de nouvelles données montrant que le taux d’accident et de blessures au travail était trois fois plus élevé chez les travailleurs de l’installation comparativement à la moyenne nationale, pour un travail d’entrepôt similaire.
The Epoch Times a contacté Amazon pour obtenir des commentaires.
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