Nouvelle passe d’armes entre Cyril Hanouna et La France insoumise : le premier veut poursuivre la seconde en justice à cause d’une affiche le mettant en scène qui a déclenché des accusations d’antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale.
« C’est une caricature qui nous ramène aux heures les plus sombres. (…) Il n’y a aucun doute, c’est fait sciemment », a estimé l’animateur dans son émission sur Europe 1 mercredi.
« Nous préparons des actions judiciaires », a pour sa part déclaré à l’AFP son avocat, Stéphane Hasbanian. Il a invoqué l’« atteinte à l’image » et a dit réfléchir à « d’autres actions liées à l’antisémitisme ».
« On va faire une action en justice, on a énormément de chances de gagner », a assuré Cyril Hanouna, dans son émission Touche pas à mon poste (TPMP). « Ça va très bien, ça me touche pas du tout. Ça me touche, pour tous les Juifs de France », a-t-il dit, qualifiant LFI de « bien pire que l’extrême droite ».
Le parallèle avec un film antisémite de l’époque nazie
Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de LFI, qui l’a retiré. Il montre le visage de Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive, au-dessus des messages « Manifestations contre l’extrême droite ses idées… et ses relais ! » et « Partout en France 22 mars ».
« Ce qui pose énormément de problèmes, c’est qu’ils aient trafiqué mes traits pour qu’ils correspondent » à l’affiche d’un film antisémite de 1940, a accusé l’animateur.
Après la publication de l’image par LFI, nombre d’internautes ont fait un parallèle avec l’affiche du film nazi Le juif éternel (Le péril juif), un film de propagande présenté comme un documentaire et tourné en Pologne sous occupation.
Des « accusations nauséabondes »
Sollicitée par l’AFP, LFI a dénoncé des « accusations nauséabondes » qu’elle impute « essentiellement » à des « militants d’extrême droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD ».
LFI a indiqué avoir remplacé le visuel pour « mettre un terme » à ces accusations, en niant toute « signification antisémite ».
Le mouvement fait valoir que sa campagne pour manifester le 22 mars comprend des « visuels avec plusieurs personnalités médiatiques », comme le présentateur de CNews Pascal Praud, « qui contribuent au relais des idées d’extrême droite ».
Cette affiche a toutefois suscité l’indignation, alors que plusieurs élus de LFI ont par le passé fait l’objet d’accusations d’antisémitisme, qu’ils ont toujours rejetées.
« LFI recycle l’iconographie antijuive », a estimé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) sur X.
« Mille autres images auraient pu représenter l’extrême droite. LFI a choisi un juif et lui a fait nez crochu », a réagi l’UEJF (Union des étudiants juifs de France).
« Pas besoin de beaucoup connaître l’Histoire pour savoir que cette iconographie est typiquement antisémite », a renchéri Yonathan Arfi, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France).
« Des cibles dans le dos » de ces personnalités
Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a jugé que le principe même des affiches revenait à « mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités ». « J’espère que ces manifestations pourront être interdites par les préfets », a-t-il déclaré sur CNews.
En mars 2024, la justice avait ordonné à LFI de retirer les visuels d’une campagne utilisant l’image de l’éditorialiste de France Télévisions Nathalie Saint-Cricq, aux opinions présumées contraires au mouvement.
Les relations entre Cyril Hanouna et LFI se sont progressivement tendues ces dernières années, alors que plusieurs figures du mouvement apparaissaient auparavant régulièrement dans ses émissions.
Les tensions ont culminé en novembre 2022, quand l’animateur a injurié en direct le député LFI Louis Boyard, qui avait critiqué Vincent Bolloré, dans « TPMP » sur C8 (groupe Canal+, dans le giron de M. Bolloré).
Cela a valu à la chaîne une amende record de 3,5 millions d’euros de la part de l’Arcom. M. Hanouna, lui, s’est vu infliger une amende de 4000 euros par le tribunal correctionnel de Paris en février.
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