La Commission Européenne a rappelé la France à ses obligations par un avis : le gouvernement a trois mois pour faire cesser cette pratique – soit jusqu’à début octobre – ainsi que le piégeage par des filets et matoles dans le Sud-Ouest.
Alors que la Commission européenne exhorte la France à « mettre fin à la chasse illégale et de réexaminer ses méthodes de captures d’oiseaux », dont la chasse à la glu, le vendredi 7 août, Matignon a indiqué avoir reçu une délégation de chasseurs, dont Marc Meissel président de la fédération régionale de chasse PACA, Alain Pérea député de la 2e circonscription de l’Aude et d’associations de chasse. Il s’agissait d’une « réunion au niveau du cabinet », sans le Premier ministre Jean Castex, a précisé cette source, sans plus de détails.
Les chasseurs avaient dénoncé ces dernières semaines la volonté, selon eux, de la nouvelle ministre de l’Écologie Barbara Pompili de mettre fin à la chasse à la glu, et avaient annoncé une manifestation le 8 août près du Fort de Brégançon où Emmanuel Macron passe ses vacances – mais finalement annulée.
« C’était une réunion d’écoute et d’échange » car « c’est toujours mieux si le dialogue a lieu autour d’une table plutôt que dans la rue », a commenté Matignon à l’issue de la réunion. « La demande des chasseurs concernait une peur de la baisse des quotas, objectif redit par la ministre (Pompili) pour se conformer aux exigences européennes », a ajouté cette source, qui indique qu’une décision sera prise « d’ici la fin du mois ».
« On est restés dans le vague »
Côté chasseurs, « on aurait aimé sortir de Matignon avec une position ferme du cabinet » mais « on n’a pas eu de réponse claire et précise comme on l’espérait, on est restés dans le vague », a déclaré Marc Meissel. « Si on diminue le quota (de 42 500 oiseaux) par deux, ça permettra à chaque chasseur de prendre deux ou trois grives, ce qui est ridicule et les gars ne pratiqueront pas », a-t-il souligné, menaçant de « reprendre les actions » en cas de mécontentement.
Les cinq projets d’arrêtés sur cette chasse à la glu (« capture des grives et merles noirs destinés à servir d’appelants ») qui avaient été mis en consultation publique du 2 juin au 17 juillet prévoyaient pour l’ensemble des cinq départements de PACA concernés un maintien des quotas à un total de 42 500 pour la saison 2020-2021. Ces méthodes non sélectives de chasse sont interdites par une directive de 2009 sur la protection des oiseaux, sauf sur dérogations selon des conditions strictes « qui ne sont pas remplies » par la France.
Début août, le président de la Fédération nationale des chasseurs Willy Schraen, a assuré sur Franceinfo ne pas penser que « ceux qui pratiquent cette chasse à la glu soient des voyous » mais seulement « des gens qui ont des valeurs » et « sont heureux d’attraper quelques oiseaux ».
La chasse à la glu pointé du doigt par la Commission européenne
Le 4 juillet dernier, la Commission européenne avait une nouvelle fois demandé à la France de mettre fin « à la chasse illégale et de réexaminer ses méthodes de capture d’oiseaux », pointant du doigt notamment la chasse à la glu, pour les grives, et aux filets, pour les alouettes. Paris dispose d’un délai de trois mois à compter du 2 juillet pour répondre aux points soulevés par la Commission. À défaut, elle pourrait décider de saisir la Cour de justice de l’Union européenne.
Malgré une lettre de mise en demeure envoyée en juillet 2019, la France « n’a pas pas pris les mesures nécessaires pour mettre ces pratiques de chasse et de capture en conformité avec le droit de l’Union », avait dénoncé Bruxelles qui est donc passé à l’étape suivante, l’avis motivé.
Interrogée le 4 août sur RMC, la nouvelle secrétaire d’État à la biodiversité Bérangère Abba a indiqué que le gouvernement allait prendre « au cas par cas : il faut voir quelles espèces sont concernées, quelles pratiques, et sans hystériser, avancer sereinement sur ces sujets ».
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