Lénine, symbole d’avenir ? C’est du moins l’intime conviction d’un petit parti d’extrême gauche allemand qui a dévoilé samedi une statue du dirigeant communiste à Gelsenkirchen, une initiative pour le moins controversée.
« Avec la crise financière, et cette crise du coronavirus, les jeunes (…) ont compris que ce système capitaliste dans lequel nous vivons n’est tout simplement plus porteur d’avenir », assure Léna, 23 ans, une militante communiste de longue date.
Elle fait partie des quelque 800 personnes, selon les organisateurs -la police n’ayant pas donné d’estimation-, venues assister à l’inauguration de cette statue de métal dans la ville du bassin de la Ruhr, lors d’une cérémonie en forme de kermesse, où flottent drapeaux rouges et odeurs de saucisses grillées. Qui veut s’instruire peut aussi acheter de la littérature communiste.
La pièce de 2,15 mètres de hauteur, initialement coulée en République Tchèque en 1957, devait être inaugurée en mars devant le siège national du parti marxiste-léniniste d’Allemagne (MLPD), mais l’épidémie de Covid-19 a repoussé l’événement.
Lénine ou l’apologie du terrorisme d’État
Lénine « était un penseur en avance sur son temps d’une importance historique mondiale, un combattant de la première heure pour la liberté et la démocratie », affirme la formation communiste. Mais tout le monde ne partage pas son avis. Les autorités politiques avaient essayé, mais en vain, de faire bloquer l’initiative par la justice. « Lénine symbolise la violence, la répression, le terrorisme et des souffrances humaines horribles », avaient dénoncé les partis du conseil général de Gelsenkirchen-Ouest dans une résolution.
En 1906, Vladimir Lénine a écrit dans le magazine Prolétaire qu’il envisageait la lutte armée, visant à « assassiner des gens, des chefs et des subordonnés dans l’armée et la police », ainsi qu’à saisir l’argent des gouvernements et des particuliers. Après avoir pris le pouvoir en 1917, Lénine a mis en pratique ces concepts. Des milliers de personnes s’opposant à son régime ont été arrêtées et un grand nombre d’entre elles ont été torturées et exécutées.
Lénine et ses partisans ont « décidé d’éliminer, par voies légale et physique, toute opposition ou résistance, même passive, à leur pouvoir absolu », explique le Livre noir du communisme publié en 1997. « Cette stratégie ne s’appliquait pas seulement aux groupes ayant des positions politiques différentes, mais aussi aux groupes sociaux comme la noblesse, la classe moyenne, l’intelligentsia et le clergé ainsi qu’à des groupes professionnels comme les officiers de l’armée et la police », mentionne l’ouvrage.
Les intellectuels qui ont survécu à cette purge ont été chassés du pays. En 1922, Lénine a envoyé en exil de nombreux universitaires, journalistes, professeurs, étudiants, philosophes et autres intellectuels russes sur les « bateaux des philosophes ».
Les intellectuels ont été arrêtés, condamnés et ont eu le choix entre l’exécution et l’expulsion. S’ils revenaient, avait averti Lénine, ils seraient fusillés.
En juin 1922, agacé par la lenteur du « nettoyage » des intellectuels, Lénine a écrit à Staline : « Nous allons nettoyer la Russie une fois pour toutes… Tous doivent être balayés de la Russie. Cela doit être fait d’un seul coup. »
La famine de Lénine
De nombreux historiens constatent que la politique de Lénine a été le principal facteur amenant à une terrible famine.
Lénine avait aboli la propriété privée, et les paysans à travers la Russie ont vu l’État s’emparer de leurs biens. Craignant que les paysans essayent de saboter leurs efforts de guerre en privant l’armée de nourriture, Lénine et ses bolcheviks avaient établi des quotas stricts sur la quantité des produits alimentaires devant être confisquée ; quand il s’est rendu compte que ces quotas n’étaient pas atteints, il a donné l’ordre de saisir même les semences.
Les paysans ne pouvaient pas semer de nouvelles cultures et ils se sont retrouvés sans stock de nourriture pour l’hiver. La famine a affligé la Russie en 1921 et 1922. Selon le Hoover Institute, entre 5 et 10 millions de personnes sont morts de faim.
Lénine était absolument ravi. Il a déclaré : « Que les paysans crèvent de faim ». Selon le Livre noir du communisme, un de ses amis s’est plus tard rappelé que Lénine « avait le courage de dire ouvertement que la famine aurait plusieurs conséquences positives ». Il affirmait qu’elle « amènerait plus rapidement au prochain stade, celui du socialisme qui suit nécessairement le capitalisme ».
« La famine ne détruirait pas seulement la foi dans le tsar, mais aussi en Dieu », a-t-il ajouté.
La famine était si atroce que les paysans ont été poussés à recourir à l’impensable, le cannibalisme.
La Croix-Rouge a cité un rapport de la police politique soviétique, qui avait constaté en 1921 : « Les paysans ont mangé tout ce qui pouvait servir de nourriture, les chats, les chiens. À l’heure actuelle, ils sont en train de déterrer les morts pour les manger. »
Les travailleurs humanitaires arrivés des États-Unis et d’Europe en 1921, au pire de la famine, ont constaté que « les rumeurs horribles des saucisses préparées à partir des cadavres humains, bien que démenties officiellement, étaient bien courantes. Sur le marché, parmi les jurons échangés entre des marchandes vulgaires, on a entendu des menaces de faire des saucisses d’une personne ».
L’un d’eux a décrit ce qu’il avait vu : « Les familles tuaient et dévoraient les pères, les grands-pères et les enfants ».
Lénine est mort en 1924, peu de temps après la famine. L’histoire s’est répétée sous Joseph Staline qui a succédé à Lénine et a régné 29 ans sur l’Union soviétique, consolidant son pouvoir par l’arrestation et l’exécution de ses opposants, et provoquant des famines qui ont de nouveau balayé le pays. On estime que le communisme a tué au moins 100 millions de personnes.
On détruit des statues pour les remplacer par d’autres…
La démarche de ce minuscule parti allemand détonne à l’heure où partout dans le monde tombent les statues de figures historiques de l’occident. Le mouvement mondial « Black Lives Matter » qui s’est répandu après la mort de l’afro-américain George Floyd, tué par un policier fin mai, a trouvé aussi un certain écho en Allemagne, avec plusieurs manifestations notamment à Berlin.
Des inconnus ont aussi aspergé une statue d’Otto von Bismark de peinture rouge à Hambourg. Le « chancelier de fer », père de l’unification allemande en 1871, est aussi connu pour avoir accueilli en 1884 la Conférence de Berlin où fut organisé le partage de l’Afrique entre puissances européennes.
Aucun déboulonnage de statues n’a toutefois eu lieu dans le pays, comme en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis ou en Belgique.
Les tentatives de rebaptiser des rues portant les noms de Adolf Lüderitz, un commerçant qui a joué un grand rôle dans la colonisation de la Namibie, ou Carl Peters, un colon actif dans l’est de l’Afrique, ont elles échoué face à la résistance des riverains.
Dans un pays confronté depuis des décennies à son passé nazi, « nous n’avons pas fait beaucoup de progrès avec le colonialisme, auquel ont fait face depuis longtemps la France, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne « , affirme Urte Evert, directrice du musée de la Citadelle à Spandau, un quartier ouest de Berlin où sont exposées de vieilles statues qui, elles, n’ont plus droit à la voie publique.
On estime que le communisme a tué au moins 100 millions de personnes, bien que ses crimes ne soient pas complètement recensés et que cette idéologie persiste toujours. Epoch Times s’attache à exposer l’histoire et les croyances de cette doctrine, qui a servi de base à la tyrannie et à la destruction des peuples depuis son émergence. On peut trouver la série complète de ces articles dans la rubrique « Histoire cachée du communisme » et dans « Comment le Spectre du communisme dirige le monde« .
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