Après l’accident dont a été victime son fils de 7 ans sur les pistes de ski, Nicolas Roussel réclame un durcissement des règles dans les stations de ski. Il a lancé une pétition en ligne, adressée au président de la République pour que l’on retire leurs forfaits aux skieurs dangereux.
Antoine Roussel, un petit garçon de 7 ans, a été fauché par un skieur le 8 février dernier à Bonneval-sur-Arc en Savoie, rapporte France 3. L’enfant venait d’être déposé à un cours de ski par son père, un habitant de Saint-Mandrier dans le Var.
« C’est comme rouler à 110 km/h dans une cour d’école »
« Sur une aire de dépose, il n’y a que des enfants. Skier à une telle vitesse, c’est comme rouler à 110 km/h dans une cour d’école », s’insurge le père d’Antoine. Il précise que le jour de l’accident, il a trouvé son fils « inanimé, le visage dans la neige, dans une mare de sang, pendant que son grand frère hurlait ‘Antoine est mort’ ».
L’enfant, souffrant de multiples fractures et d’un un œdème cérébral, avait été transporté en soins intensifs aux services pédiatriques de Grenoble. Même si Antoine s’en sort aujourd’hui « sans séquelles », ainsi que le précise son père, il est cependant « traumatisé ». « On a dû l’emmener voir un psychologue, au moindre bruit il sursaute », révèle le père de famille.
Nicolas Roussel, qui « skie depuis plusieurs années », trouve que les skieurs « vont de plus en plus vite ». Il pense que cela est dû à plusieurs facteurs, entre autres des pistes mieux damées, du matériel « plus simple à utiliser », mais également le port du casque. Cela « donne une sensation d’invulnérabilité », mentionne-t-il à France 3.
« Il n’y a pas de cadre légal pour définir si un skieur va trop vite »
Bien que les forces de l’ordre multiplient les interventions dans les écoles pour faire de la prévention sur ce sujet, les accidents de ski ne diminuent pas pour autant.
Lorsque le père de famille a déposé plainte, les gendarmes lui ont expliqué que « depuis 10 ans, le nombre d’accidents ne cesse d’augmenter et que cette année 2022 est encore pire ». Le SNOSM (Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne) a compté 70 décès sur l’ensemble des domaines skiables de France l’hiver dernier, alors même que les remontées mécaniques étaient fermées.
« Quand on intervient sur un accident on établit un procès-verbal, mais en amont, il n’y a pas de cadre légal pour définir si un skieur va trop vite », déplore auprès de France 3 Patrice Ribes, le commandant du Peloton de gendarmerie Haute Montagne de Savoie.
« On rentre dans la période électorale […]. C’est maintenant qu’il faut faire bouger les choses »
D’ailleurs, les jours précédents le drame, le skieur ayant percuté Antoine s’était déjà fait réprimander par les moniteurs de la station à deux reprises. Raison de plus pour faire réagir le Varois. Il souhaite « que les règles changent sur les comportements au ski », ainsi qu’il l’a souligné dans une pétition lancée en ligne. Celle-ci, intitulé « Pour le retrait des forfaits aux skieurs dangereux », a été adressée à Emmanuel Macron et a déjà recueilli plus de 13 000 signatures.
L’Élysée lui a répondu que le ministère des Sports se chargerait du dossier. Le père de famille ne veut rien lâcher car, a-t-il souligné, « on rentre dans la période électorale, les sujets s’amassent. C’est maintenant qu’il faut faire bouger les choses et ne pas attendre la prochaine saison ».
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