Le changement climatique et l’explosion démographique à l’échelle de la terre mettent en danger la sécurité nutritionnelle de nombreuses populations. C’est ce qu’annonce le Forum économique mondial (FEM) dans un article publié le 17 janvier. L’organisation reste cependant optimiste, proposant des solutions alimentaires comme les alternatives à la viande d’origine végétale, les insectes et « la viande cultivée directement à partir de cellules animales ».
Les systèmes alimentaires mondiaux ont représenté 34% des émissions de gaz à effet de serre en 2015, selon la revue scientifique Nature Food. En couplant cela avec le nombre croissant d’humains sur la planète, qui a dépassé les huit milliards, le FEM souligne que « nous avons besoin de toute urgence de technologies et de méthodes durables pour améliorer nos systèmes alimentaires actuels et l’utilisation des terres pour l’agriculture ».
L’organisation averti que nous avons atteint les limites de nos « frontières planétaires » et que le cœur du problème réside dans nos « préférences alimentaires pour les aliments à base de bétail ». Les biotechnologies – un vaste secteur allant de la modification de l’ADN aux vaccins pour animaux – pourraient constituer la solution.
Les exhortations du FEM à renoncer à la consommation de viande suscite de nombreuses oppositions de par le monde.
Aux États‑Unis, le représentant Mike Flood (Parti républicain ‑ Nebraska) a tweeté le 19 janvier :« Les mondialistes sont de nouveau à l’œuvre – poussant leurs plans pour orienter le monde vers un régime végan tandis qu’ils rêvent de mettre fin à la production de viande. »
« Si le FEM veut apprendre comment nourrir plus de gens de manière plus efficace », a ajouté Mike Flood, « il devrait se rendre au Nebraska, là où ça se passe, afin que les gens qui font le travail puissent leur montrer comment c’est fait. »
Outre les plantes, le FEM envisage la biotechnologie comme une solution potentielle.
L’homme a manipulé la nature à son avantage tout au long de l’histoire, explique le FEM, en sélectionnant certaines plantes et certains animaux pour obtenir des caractéristiques souhaitables. Des avancées telles que la modification du génome ne sont que la dernière version de ce processus.
Une des entreprises mentionnées dans l’article, BIOMILQ, a mis au point « le premier lait pour nourrissons cultivé en laboratoire à partir de cellules mammaires ». Selon le site Web de l’entreprise, les cellules mammaires sont placées dans « un micro‑environnement qui recrée des conditions similaires à celles du sein », dans lequel les cellules s’organisent en une structure permettant la création de lait.
BIOMILQ appartient à des femmes et assure que le lait est « cultivé dans des conditions sûres ».
Viande cultivée en laboratoire
Roslin Tech est une autre startup de biotechnologie mentionnée par le FEM et travaille à la culture de viande comestible en laboratoire. Basée à Édimbourg, en Écosse, la société a mis au point une technologie permettant de « reprogrammer » des cellules animales en cellules souches pluripotentes, c’est‑à‑dire des cellules capables de se régénérer et de « donner naissance à toutes les cellules des tissus de l’organisme ».
Après avoir reçu un financement de série A de 13,6 millions de dollars (12,5 millions d’euros)en novembre dernier, la startup affirme être en production et distribuer actuellement son produit en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, mais pas auprès des consommateurs. Les milliardaires Bill Gates et Richard Branson ont tous deux investi dans diverses entreprises de viande cultivée en laboratoire.
Autrefois extrêmement coûteuse, cette alternative à la production de viande est devenue nettement moins chère. Par exemple, le premier hamburger de bœuf de culture en 2013 a coûté plus de 210.000 dollars à produire. Il est depuis tombé à un peu moins de 10 dollars à partir de 2019.
Ces produits pourraient bientôt arriver dans nos assiettes.
La Food and Drug Administration (FDA), par exemple, a récemment approuvé le premier produit alimentaire issu de la culture cellulaire, plus précisément du poulet créé en laboratoire. Approuvé en novembre 2022, la FDA a déterminé que l’aliment est sûr grâce à une série de tests concernant la durée de conservation, la valeur nutritionnelle et les méthodes de modification génétique.
En réponse aux inquiétudes concernant d’éventuels effets génétiques imprévus, la FDA a déclaré que les risques étaient « faibles dans une mesure acceptable et bien compris » et que des effets secondaires graves n’étaient pas encore apparus au cours des vingt dernières années de recherche sur la modification localisée de séquence génomique.
Le FEM a salué la décision de la FDA qui « ouvre la voie à un nouveau régime alimentaire respectueux de l’environnement ». En revanche, l’organisation a critiqué l’approche de l’Union européenne (UE), jugée trop prudente.
« Malgré l’intérêt croissant du public et les entreprises émergentes dans ce domaine, le long processus d’autorisation préalable à la mise sur le marché a conduit à une situation où aucune entreprise n’a demandé l’approbation de produits à base de viande cultivée en Europe », a déclaré le FEM.
Un porte‑parole de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) a rejeté ces accusations. Il affirme que les entreprises de viande cultivée peuvent faire une demande par le biais de leur programme d’aliments nouveaux, qui a suscité un intérêt considérable de la part d’autres entreprises. L’AESA n’a toutefois reçu aucune demande pour des produits à base de viande cultivée au moment de la publication de l’article.
L’UE limite la quantité d’aliments génétiquement modifiés pouvant être importés et cultivés dans le pays. De nombreux produits agricoles fabriqués aux États‑Unis sont interdits dans l’UE en raison des additifs qu’ils contiennent.
Insectes
Personne n’ignore que le FEM propose une autre alternative au bétail : les insectes.
Dans un article publié en février dernier, intitulé « Cinq raisons pour lesquelles manger des insectes pourrait réduire le changement climatique », l’organisation fait valoir que les insectes devraient être adoptés en remplacement des protéines animales traditionnelles en raison de leur empreinte écologique plus modérée. L’article vante également la teneur élevée en protéines de certains insectes, en particulier les chenilles, dont une étude a révélé qu’elle était supérieure à celle du bétail.
Citant Amrou Awaysheh, professeur de gestion des opérations et de la chaîne d’approvisionnement à la Kelley School of Business de l’université de l’Indiana, le FEM a fait valoir que la concentration plus dense de protéines que l’on trouve dans les chenilles pourrait être nécessaire pour soutenir la population mondiale croissante.
« D’ici 2050, la terre comptera près de 10 milliards d’habitants. La demande en protéines dépassera nos capacités à en fournir. »
Certains écologistes ont reproché au FEM de proposer des solutions extravagantes au changement climatique, alors que nombre des élites présentes à la réunion annuelle refusent de réduire leurs propres émissions de carbone.
« L’Europe connaît les journées de janvier les plus chaudes jamais enregistrées et les communautés du monde entier sont aux prises avec des phénomènes météorologiques extrêmes amplifiés par la crise climatique », a déclaré Klara Maria Schenk, chargée de campagne à Greenpeace, dans un communiqué publié le 13 janvier. « Pendant ce temps, les riches et les puissants affluent à Davos dans des jets privés ultrapolluants et socialement injustes pour discuter du climat et des inégalités à huis clos. »
« Les chercheurs ont découvert que tous les vols en jet privé à destination et en provenance des aéroports desservant Davos pendant le Forum économique mondial 2022 ont causé un total de 9700 tonnes de dioxyde de carbone, soit l’équivalent des émissions d’environ 350.000 voitures moyennes en une semaine. »
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