C’est dans la capitale de la République démocratique du Congo que s’est achevée, samedi 4 mars, la tournée africaine d’Emmanuel Macron. À Kinshasa, le président français et son homologue Félix Tshisekedi ont tenu une conférence de presse mouvementée.
Avant son étape finale en RDC, Emmanuel Macron s’est arrêté au Gabon, en Angola et au Congo-Brazzaville. Son objectif : donner un nouveau cap à sa politique africaine en construisant un nouveau partenariat. Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, il s’est entretenu avec son homologue Félix Tshisekedi qui n’a pas manqué de lui rappeler les doutes émis par la France quant à la légitimité de son élection.
Un premier point d’achoppement que le président français a tenté d’esquiver en faisant porter la responsabilité aux médias. Une justification qui n’a pas plu à Tshisekedi : «le compromis à l’africaine, c’est Le Drian, c’est pas la journaliste», a immédiatement rétorqué le président de la RDC rappelant ainsi les propos de l’ancien ministre français des affaires étrangères, tenus le 4 février 2019 au sujet des élections en RDC, au micro de France Inter.
Condamner et sanctionner le Rwanda ?
Lors de la conférence de presse de samedi à Kinshasa, Félix Tshisekedi a demandé à la France de condamner plus fermement le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 et a demandé d’envisager des sanctions. Réponse d’Emmanuelle Macron : «Depuis 1994, c’est pas la faute de la France—pardon de le dire dans des termes aussi crus, vous n’avez pas été capables de restaurer la souveraineté, ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays, c’est aussi une réalité. Faut pas chercher des coupables à l’extérieur dans cette affaire».
«La Françafrique n’existe plus»
De son côté, le président de la République du Congo a demandé à la France de changer de regard sur l’Afrique : « ça doit changer dans la manière de coopérer avec la France et l’Europe. Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non toujours avec un regard paternaliste avec l’idée de savoir toujours ce qu’il faut pour nous. La Françafrique n’existe plus. Nous devons instaurer une politique égale à égale ».
Emmanuel Macron a d’ailleurs lui-même officiellement entériné la fin de l’idée de la Françafrique le 2 mars au Gabon. Lors d’un discours prononcé à Libreville , il a en effet déclaré que l’ère de la « Françafrique » était « révolue » et que la France était désormais un « interlocuteur neutre » sur le continent, comme le rapporte TF1. Reste maintenant à voir comment ce nouveau rapport se traduira sur le terrain de la coopération.
Mais en attendant, d’après des informations de France Info et France Inter, le président français aurait rendu discrètement visite au prix Nobel de la paix Denis Mukwege, potentiel candidat à la prochaine élection présidentielle en RDC, et ce juste avant sa rencontre officielle avec Tshisekedi lors de la conférence de presse.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.