La ministre de l’Éducation Nicole Belloubet s’est rendue mardi au lycée Ravel à Paris pour soutenir le proviseur visé par des menaces de mort après une altercation avec une élève pour qu’elle enlève son voile, et elle a déploré des « attaques inacceptables ».
« Nous sommes venus dans cet établissement pour apporter notre plein et entier soutien au chef d’établissement qui a fait l’objet d’attaques, sur les réseaux sociaux notamment », des attaques « absolument inacceptables », a déclaré la ministre à l’issue d’une visite au lycée Maurice-Ravel, situé dans le 20e arrondissement de Paris.
Mercredi dernier, le proviseur de cet établissement avait « rappelé à trois élèves l’obligation de retirer leur voile dans l’enceinte du lycée », selon les éléments de l’enquête. « L’une d’elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation », avait détaillé vendredi le parquet à l’AFP.
Dans la foulée, des menaces de mort à l’encontre du proviseur ont été constatées en ligne. « Dès lors que nous avons eu connaissance des faits, nous avons vraiment réagi pour former un bouclier de protection autour de l’établissement et de ses personnels », a déclaré mardi Nicole Belloubet.
« Une série de mesures » a été prise pour protéger le proviseur, a ajouté la ministre, « de la protection fonctionnelle à un travail sur les réseaux sociaux, en lien avec la plateforme Pharos » (plateforme française de signalement des contenus illicites en ligne), en passant par « la sécurisation de l’établissement ».
« À aucun moment il n’y a eu de violence »
L’élève de BTS a raconté au Parisien avoir été « tapée violemment au bras » par le proviseur, des messages sur les réseaux sociaux ont fait état d’une gifle. Interrogée sur cette gifle, la directrice de l’académie de Paris Valérie Baglin-Le Goff a répondu : « Ce n’est pas comme ça que les choses se sont déroulées. »
« Reçue de nouveau hier avec sa famille, cette élève a reconnu qu’elle n’a pas été giflée. Le proviseur lui a simplement demandé d’enlever son voile. Et comme elle ne l’entendait pas, il lui a mis une main sur le dos. Mais à aucun moment il n’y a eu de violence telle que ça a pu être relayé par certains médias », a insisté la directrice académique, aux cotés de la ministre.
Lundi, quelque 150 chefs d’établissements parisiens (collèges, lycées) se sont rassemblés devant la Sorbonne à Paris en soutien au proviseur du lycée Maurice-Ravel.
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