La microcéphalie se caractérise par la taille anormalement petite de la boîte crânienne par rapport au reste du corps. Elle se détecte le plus souvent dès la naissance. Cette malformation congénitale est plutôt rare, pourtant le Brésil a connu depuis quelques mois une augmentation soudaine de naissances de bébés présentant la microcéphalie. Sur les 3 millions de naissances par an, le Brésil ne connaissait jusqu’alors que 150 cas, mais depuis le mois d’octobre 2015, c’est bientôt 4.000 bébés qui seront nés microcéphales. Il apparaît que ce soit plutôt la pointe nord-est du pays qui soit le plus touché par ce phénomène.
En réponse à l’élévation incompréhensible du nombre de bébés à la tête ratatinée, l’OMS (Organisme mondial de la Santé) a déclaré l’état d’urgence, chose que cet organisme n’a fait que trois fois depuis 2007. Par ce biais, l’OMS souhaite que la communauté scientifique et les ressources au niveau mondial puissent se focaliser sur ce problème de santé publique.
La cause de cette augmentation soudaine reste inconnue. C’est pourquoi de nombreuses hypothèses sont soulevées et le principal suspect serait le virus Zika.
Jusqu’à présent, le Zika était considérée comme une affection transmise par les moustiques, avec des symptômes relativement bénins, en comparaison aux maladies que peuvent transmettre d’autres moustiques, telles que le paludisme, le chikungunya ou la dengue.
Ce virus a été pour la première fois identifié en 1947, dans le sang d’un singe, vivant dans une forêt à proximité d’Entebbe, en Ouganda. Jusqu’à une dizaine d’années, il y avait moins de 15 cas de personnes qui avaient contracté le virus.
Le Zika a néanmoins fait parler de lui en 2007, lorsque l’île de Yap (située dans le Pacifique sud, à l’est des Philippines) a rapporté les cas d’une dizaine d’habitants infectés par ce virus. En 2013 et 2014, les îles de Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ont connu une montée de ce que les professionnels de la santé croyaient être la dengue, jusqu’à ce que les tests ne révèlent le Zika. On a estimé à 20.000 le nombre de personnes contaminées, avant que la maladie ne disparaisse soudainement.
L’épidémie qui a suivi s’est manifestée avec plus de vigueur, en Amérique du sud. En décembre dernier, le ministère de la Santé estimait à 1,5 million le nombre de personnes infectées au Brésil. Le gouvernement a suggéré que le virus avait été introduit dans le pays, depuis l’Afrique ou les îles du Pacifique à l’occasion de l’évènement de la Coupe du monde 2014.
La rapide montée du Zika au Brésil, l’augmentation de la microcéphalie et les quelques cas répertoriés comme étant atteints de ces deux pathologies a poussé les autorités des États-Unis à émettre une alerte sanitaire, en recommandant aux femmes enceintes de ne pas se rendre au Brésil. D’autres pays, comme le Salvador, la Colombie et le Brésil sont allés jusqu’à déconseiller aux femmes de tomber enceinte, avant que les recherches scientifiques aient pu identifier les causes de cette mystérieuse apparition.
Le ministre brésilien de la Santé a avancé qu’il y avait « 100% de certitude que le virus du Zika soit en lien avec l’augmentation de cas de microcéphalie », mais tous ne sont pas du même avis. C’est le cas de la Colombie, qui elle aussi a connu un pic d’épidémie du virus Zika ces dernières années, mais sans augmentation similaire de cas de microcéphalie.
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