L’État estime à environ 10.000 le nombre de déplacés ukrainiens qui sont rentrés dans leur pays après avoir été accueillis en France, a annoncé lundi à l’AFP le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi.
« On pense qu’environ 10.000 (déplacés ukrainiens) sont repartis à fin septembre, d’après les cartes d’allocation pour demandeurs d’asile désactivées », explique le directeur général de l’Ofii, qui livre la première estimation de ce mouvement de départ, près de huit mois après le début de la guerre en Ukraine.
Pour recouper les données liées à cette allocation, offerte aux réfugiés ukrainiens même s’ils ne sont pas à proprement parler des demandeurs d’asile, les autorités ont aussi observé « une perte dans les renouvellements de protection temporaire », le régime inédit accordé par les Européens à ces déplacés et renouvelable tous les six mois.
« L’hiver va être rude en Ukraine »
Depuis début septembre, les Ukrainiens sont donc appelés progressivement à renouveler leur document, ce qui offre un premier aperçu du mouvement de retour.
« Cela correspond à ce qu’on voit depuis le début de cette crise, à savoir qu’une partie des déplacés ukrainiens arrive avec l’objectif de rentrer dans leur pays dès que possible, tandis que d’autres sont dans des allers-retours entre la France et l’Ukraine », a déclaré Didier Leschi.
Ce mouvement de départ coïncide également avec un net ralentissement des arrivées, « 180 en moyenne » sur les derniers jours, poursuit-il.
Les autorités ukrainiennes, elles, « souhaitent que les réfugiés reviennent, mais pas maintenant, parce qu’elles pensent que l’hiver va être rude en Ukraine », a expliqué lundi lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale le député Nicolas Metzdorf (Renaissance), fraîchement revenu de ce pays où il a évoqué les « modalités de retour » de ces déplacés avec ses homologues ukrainiens.
« Les Ukrainiens craignent un afflux (de population) de retour qui va poser des soucis. Ils nous disent : « Ce dont on a besoin, c’est que vous les gardiez encore, parce qu’on ne peut pas les accueillir dans des conditions optimales » », a raconté le député de Nouvelle-Calédonie, rapporteur des missions asile et immigration du projet de loi finances 2023.
Le flux de réfugiés « continue d’augmenter »
Si les flux de réfugiés ukrainiens arrivant en France ralentit, leur nombre « continue d’augmenter » sur le territoire français, note le député.
Alors qu’ils étaient 18.800 fin juin, le nombre d’élèves ukrainiens scolarisés en France (de la maternelle à la Terminale) s’établit à 19.236 au 27 septembre, selon les derniers chiffres fournis à l’AFP lundi, par le ministère de l’Éducation nationale.
« On estime qu’on sera aux environs de 120.000, 130.000 personnes sur le sol français à la fin de l’année », a repris le député Metzdorf.
Environ « 107.000 » déplacés ukrainiens sont pour l’heure toujours couverts par l’allocation pour demandeurs d’asile délivrée par l’Ofii, indique pour sa part le directeur de l’Ofii Didier Leschi, qui estime à 27 millions d’euros par mois cette aide versée aux Ukrainiens depuis la guerre.
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