Ce mercredi 7 juillet, le tribunal correctionnel de Paris a prononcé des peines de quatre à six mois de prison avec sursis contre 11 jeunes gens jugés pour avoir participé au cyberharcèlement de Mila, après la publication par l’adolescente d’une vidéo polémique sur l’islam.
« On a gagné et on gagnera encore. Ce que je veux, c’est que tous ensemble on n’arrête jamais de baisser les bras, qu’on continue de se battre (…) et je ne veux plus jamais qu’on fasse culpabiliser les victimes », a déclaré Mila à la sortie du tribunal.
Pour leurs messages haineux, le ministère public a demandé le 6 juillet à l’encontre des prévenus une « peine d’avertissement » : trois mois d’emprisonnement avec sursis pour trois d’entre eux, poursuivis pour harcèlement, et six mois de prison avec sursis pour neuf autres, renvoyés pour harcèlement et menaces de mort. La relaxe a été sollicitée pour un treizième prévenu, au bénéfice du doute.
Le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 7 juillet à 09h00. À la barre, ces jeunes gens de 18 à 29 ans, pour la plupart sans antécédents judiciaires, ont en majorité reconnu être les auteurs des messages mais contesté avoir su qu’ils participaient à un « raid » numérique visant Mila. Plusieurs prévenus ont été condamnés en outre à verser à la jeune femme la somme de 1500 euros en raison des souffrances qu’elle a endurées et à 1000 euros chacun pour les frais d’avocats.
« Le réseau social, c’est la rue »
« Nous vous considérons responsables des dommages causés à Mila », a souligné le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert, en rendant son jugement. « Le réseau social, c’est la rue. Quand vous croisez quelqu’un dans la rue, on s’interdirait d’insulter quelqu’un, de le menacer, de se moquer. Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux », a insisté le magistrat.
Un « raz-de-marée de haine »
La vie de cette adolescente iséroise a « basculé en janvier 2020 quand, répondant à des injures sur les réseaux sociaux » sur son orientation sexuelle, elle publie une vidéo véhémente sur l’islam « dans les strictes limites » de la liberté d’expression, a rappelé le procureur. La déflagration est immédiate et les « conséquences réelles » pour Mila, alors âgée de 16 ans et demi : cible d’un « raz-de-marée de haine », elle est contrainte de quitter son lycée et de vivre sous protection policière.
Les onze jeunes gens condamnés, hommes et femmes âgés de 18 à 29 ans, étaient jugés pour avoir diffusé quelques-uns des milliers de messages de haine et des menaces de mort contre Mila. Les prévenus sont poursuivis pour un unique message posté anonymement sur les réseaux sociaux à la suite de la publication de cette vidéo : « qu’elle crève », « tu mérites de te faire égorger sale pute », « que quelqu’un lui broie le crâne par pitié ».
Mila a reçu, selon son avocat Richard Malka, quelque « 100.000 messages » haineux.
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