Aix et Marseille, la Provence côté terre et mer

août 8, 2017 14:34, Last Updated: août 9, 2017 5:36
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Une nouvelle destination aérienne depuis Genève met les deux villes à moins d’une heure de trajet, avec en commun une lumière à nulle autre pareille : celle de la pierre blonde de la douce Aix-en-Provence et le bleu éclatant de Marseille.

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Marseille la grecque baignée de mer et de soleil a pourtant la topographie romaine, entourée des collines d’Aix, de Cassis ou encore d’Aubagne. Depuis Notre-Dame-de-la-Garde, le plus haut point de la cité phocéenne, pourtant seulement à 154 mètres d’altitude, le regard embrasse à 360 degrés les seize arrondissements, depuis le Vieux-Port et le Panier, là où tout commença après l’installation d’un comptoir hellène il y a vingt-six siècles.

Rendre visite à la Bonne Mère, y admirer la profusion d’ex-voto qui continue d’y affluer, reste sans doute la meilleure manière d’appréhender la seconde ville de France. Tout ici s’oppose à Paris et l’on se souvient qu’elle ne devint française qu’en 1480. Frondeurs, les Marseillais aiment à rappeler qu’avec ses 18 kilomètres incluant deux arrondissements dans les Calanques jusqu’à Cassis, la superficie est deux fois et demie supérieure à celle de Paris.

Et puis, il y a le soleil entêté trois cents jours par an. Et la mer, bien sûr, à l’omniprésence enivrante. Il faut emprunter tout ou partie de la corniche, admirer les «folies» parfois aux allures de petits Versailles, marcher sur la plage du Prophète ou du Prado, « construite avec les remblais de la construction du métro dans les années 80 », confie Silvie Allemand, responsable presse de l’Office du tourisme.

Balade au bord de l’eau

Tout ici ramène aux flots si bleus, d’où la ville a tiré sa richesse dès le Second Empire et la construction de l’actuel port Marseille-Fos, troisième plus grand de France. La crise des années 90 qui frappa durement la construction maritime semble un lointain souvenir, maintenant qu’au nord du Vieux-Port – aux allures d’éternelle carte postale depuis que la circulation en a été en partie chassée – s’élève le tout nouveau quartier Euroméditerranée. A propos du Vieux-Port, puisque de toute façon tout séjour ici y passe plusieurs fois, si vous avez du nez, vous finirez la soirée au bar de la bière La Cagole en admirant la vue sur les bateaux et la Bonne Mère, en compagnie d’habitués (parfois, il y a des people). Les vraies histoires marseillaises s’apprennent d’abord dans ce genre de circonstances …

Le Mucem, bijou architectural signé Rudy Ricciotti, marque fièrement l’entrée du port Pixabay.com
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Mais dirigeons-nous donc vers Euroméditerranée. Initiée par l’un de ses maires célèbres, Robert Vigouroux, en 1990, cette réhabilitation de 310 hectares de friches industrielles à l’abandon fut inaugurée en grande pompe en 2013, année de la Ville européenne de la culture. Son symbole, la tour de la compagnie maritime CMA CGM, dite tour Zaha Hadid, du nom de la célèbre architecte anglo-irakienne, se dresse du haut de ses 147 mètres, trait d’union entre la ville et le port autonome de la Joliette dans lequel mouillent en permanence quelques immenses paquebots. Mais Euro­méditerranée, c’est aussi les Docks et ses 190 boutiques, des cinémas, des logements, des espaces d’exposition comme le Musée Regards de Provence et son très agréable restaurant et, bien sûr, le Mucem ( musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée ). Ouvert lui aussi en été 2013, reposant littéralement sur l’eau, le Mucem est le premier musée national consacré aux cultures de la Grande Bleue. Et le premier construit en dehors de Paris. Sorte de casbah minérale enveloppée d’une dentelle en béton noir, cette construction étonnante aux parcours multiples, à l’architecture très moderne, s’insère parfaitement dans un ensemble bien plus ancien dont le fort Saint-Jean auquel il est relié par une passerelle très aérienne étirée à 20 mètres du sol. La balade autour des remparts et du musée vaut le détour, tout comme la visite des 400 m2 d’expositions muséales très modernes.

Depuis là, on peut se diriger vers le Panier, en passant par l’une des meilleures adresses de Marseille, le Glacier du Roi. Dans ce vieux quartier, le plus ancien de la ville, le contraste avec Euroméditerranée est saisissant, avec ses entrelacs de charmantes ruelles un brin «boboïsées» et souvent très fleuries par les habitants ou les propriétaires de boutiques aux noms très étudiés. Pour les amateurs de Plus belle la vie, petit détour obligatoire par le Bar 13e qui a inspiré le Bar des 13 Coins de la série dans un imaginaire quartier du Mistral. On y tombe aussi sur la Vieille Charité, bâtisse protégée par André Malraux où les mendiants et indigents du XVIIe ont laissé la place à la seconde plus importante collection archéologique française après Paris.

Aix-en-Provence, la charmante petite voisine

L’aéroport de Marseille Provence, où arrive le nouveau vol Easy Jet depuis Genève, est situé à mi-chemin entre Marseille et Aix-en-Provence. Aix la bourgeoise, tournée vers la terre, cité parlementaire et première ville fondée par les Romains dans l’Hexagone, que tout oppose et en même temps réunit à la foisonnante Marseille, populaire, première ville de France, marine et donc grecque. Si aujourd’hui les deux cités cultivent un certain antagonisme, il est un peu de façade, tant leurs destins – notamment touristiques – sont proches. La «Belle Endormie» reste une charmante petite ville de Provence à la douce lumière que capta si bien Cézanne. Sur les hauteurs de la ville, dans le dernier atelier du célèbre peintre, trône encore son large chapeau et son vieux tablier. La grande verrière donne sur un jardin d’oliviers. Pour apercevoir la montagne Sainte-Victoire, il faut grimper jusqu’au sommet de la colline. Et puis le barrage Zola, construit par le père de l’écrivain qui fut camarade de classe de Cézanne au lycée Miguet entre 1852 et 1856, en plein quartier Mazarin et ses 165 hôtels particuliers. «Débarquant de Paris, Emile Zola ne parlait pas provençal et était un peu perdu. Cézanne, dont le père était encore marchand de chapeaux juste derrière, en haut du cours Mirabeau, devint rapidement son ami», raconte entre mille histoires Frédéric Paul, guide conférencier.

La fontaine de la Rotonde au centre-ville d’Aix-en-Provence. Pixabay.com

Un petit parfum d’Italie jusque dans la majestueuse fontaine de la Rotonde. «Aix est aussi appelée la ville aux mille fontaines. Il y en a cent sept pour être précis.» Une halte au café Les Deux Garçons s’impose. Plus vieux de la ville (1792), les plus grands noms s’y sont attablés avant vous et l’intérieur est classé monument historique.

Carnet pratique

Easy Jet a inauguré cet été une nouvelle ligne aérienne entre Genève et Marseille. Pratique et rapide. Départs les mardis, jeudis et samedis. www.easyjet.ch

Pour ne pas faire de jaloux, un coup de cœur nocturne pour chaque ville. A Aix-en-Provence, impossible de ne pas succomber aux Lodges Sainte-Victoire, hôtel de grand charme sur les hauteurs. La restaurant Saint-Estève et sa brigade menée par le chef étoilé Mathias Dandine offrent une soirée de rêve pour les papilles comme pour les yeux depuis sa terrasse enchanteresse à la vue magnifique.

A Marseille, les adresses sont nombreuses, mais ne pas déguster une vraie bouillabaisse dans le délicieux petit port du vallon des Auffes serait dommage. Notamment chez le mythique Fonfon qui, malgré sa présence dans tous les guides, reste excellent et accueillant.

Version originale : Aix et Marseille, la Provence côté terre et mer 

Article republié avec l’aimable autorisation de Migrosmagazine.

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