L’administration Biden a défendu sa politique en matière d’énergies alternatives comme un moyen de contrer la domination du régime chinois dans le domaine des minéraux critiques. Toutefois, ses détracteurs affirment que les politiques du président lui-même compromettent la quête d’indépendance énergétique des États-Unis.
Ces dernières semaines, le président Joe Biden a tenté de galvaniser la coopération internationale et de protéger les producteurs d’énergie nationaux dans le cadre d’une stratégie visant à « réduire les risques » dans les relations entre les États-Unis et la Chine. Comme l’a fait remarquer son conseiller John Podesta, les États-Unis sont « dans une position vulnérable » face à l’abondance des ressources de la Chine. Selon un rapport publié en juin par Nikkei Asia, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) cherche à remédier à cette vulnérabilité en publiant des lignes directrices qui aideraient les pays à éviter de dépendre de la Chine dans le secteur des énergies renouvelables.
Au niveau national, l’administration Biden tente de concurrencer la Chine en investissant massivement dans les infrastructures énergétiques et en se fixant des objectifs tels qu’une part de 50% des ventes de nouveaux véhicules attribuable aux véhicules électriques d’ici à 2030. Il n’est toutefois pas assuré que ces stratégies suffiront à remettre en cause la domination écrasante du régime chinois dans le traitement, l’exploitation et l’utilisation des minéraux critiques. Ces derniers jouent un rôle vital dans le développement de technologies clés associées au programme d’énergie propre, par exemple.
« Nous ne faisons rien pour nous aider nous-mêmes », déclare Steve Milloy, ancien conseiller de Trump à la Maison-Blanche, à Epoch Times. « Tout ce que nous faisons ne fait qu’aggraver la situation. » Selon M. Milloy, la succession récente de réglementations écologiques « nous rend dépendants de la Chine » et les objectifs « insensés » de Biden en matière de véhicules électriques sont impossibles à atteindre sans les ressources chinoises.
Le New York Times a récemment soulevé la question à savoir si le monde serait en mesure de « fabriquer une batterie de voiture électrique sans la Chine ». Il souligne aussi la part importante de ressources et de capacités de traitement nécessaires à de nombreux minéraux considérés comme « critiques » par l’U.S. Geological Survey en 2022. Il ne s’agit pas seulement des matières premières : la Chine domine également le secteur des produits finis, fabriquant 54% des voitures électriques et 66% des batteries.
Dans la course à l’armement aux « énergies propres », la Chine dépasse déjà rapidement les États-Unis, avec un marché des véhicules électriques en plein essor, dont les ventes devraient atteindre 6 millions d’unités. L’association chinoise des voitures particulières fait état de 486.000 livraisons de nouveaux véhicules électriques en juillet, soit 26,7% du marché des véhicules neufs, selon Bloomberg. Parallèlement, les nouvelles ventes de véhicules électriques aux États-Unis devraient atteindre 1 million de véhicules, ne représentant que 8,4% du marché.
L’administration Biden semble néanmoins confiante dans sa volonté de promouvoir les énergies propres. Selon le ministère américain de l’Énergie, les investissements de l’administration stimuleraient la croissance de l’emploi, alimenteraient 10 millions de véhicules électriques et « plus de 160 installations nouvelles ou agrandies de traitement de minéraux et de fabrication de matériaux ». Biden a également soutenu l’octroi de subventions et de crédits d’impôt visant à rendre les véhicules électriques plus abordables. Or, il est difficile de savoir dans quelle mesure les citoyens américains coopéreront. Selon un sondage de l’Associated Press, réalisé en avril, seuls 4 adultes sur 10 se disent assez susceptibles d’acheter un véhicule électrique pour prochaine voiture.
M. Milloy et Diana Furchtgott-Roth, directrice du centre pour l’énergie, le climat et l’environnement du groupe de réflexion conservateur Heritage Foundation, mettent également en garde contre les enjeux politiques potentiels liés à l’approbation des projets miniers.
« Nous n’avons pas le régime autoritaire de la Chine qui oblige les États et les gouvernements locaux à exploiter des mines dans des endroits où ils ne le veulent pas », explique Mme Furchtgott-Roth à Epoch Times. Selon elle, « la Chine n’a pas les mêmes préoccupations environnementales que nous. Il s’agit d’une autre raison pour laquelle nous rendons la Chine plus forte en y transférant nos activités manufacturières à forte consommation d’énergie. »
Inquiets de la puissance industrielle de la Chine, les législateurs américains ont également proposé, dans une démarche bipartisane, un projet de loi visant à rétablir les droits de douane sur l’industrie solaire. Or, le président Biden y a opposé son veto, estimant que les producteurs américains ne pouvaient se permettre de faire face à davantage d’incertitudes. « En ce qui concerne l’énergie solaire, depuis mon entrée en fonction, 51 nouvelles usines de fabrication d’équipements solaires ont été annoncées. Les États-Unis sont désormais en voie de multiplier par huit leur capacité de fabrication de panneaux solaires », a-t-il déclaré.
Epoch Times a contacté l’administration Biden pour commentaires.
Le coût de l’écologie
La promesse du régime chinois de parvenir à la carboneutralité d’ici 2060 place la Chine parmi les puissances internationales qui affichent d’audacieuses ambitions en matière de protection du climat. Cependant, le comportement véritable de la Chine suscite des doutes quant à l’intérêt du pays et sa capacité à mettre en œuvre un tel programme.
Selon des projections récemment publiées par l’AIE, la Chine est en tête du développement des énergies propres, atteignant 55% de la capacité mondiale d’ici à 2024. Pourtant, on s’attendait à ce que la production de charbon atteigne un niveau record l’année dernière. Au niveau mondial, on s’attend également à ce que les investissements dans les énergies alternatives dépassent ceux dans les combustibles fossiles, même si la consommation mondiale devrait atteindre un niveau record en 2022.
Il est possible que l’un alimente l’autre, car la transition spectaculaire de la Chine vers les véhicules électriques nécessitera davantage d’énergie produite à partir du charbon, selon une analyse du groupe ANZ rapportée par Bloomberg. On ne sait pas encore dans quelle mesure la transition vers les véhicules électriques réussira. Toutefois, on s’attend à ce qu’elle réduise considérablement les émissions de GES par le remplacement de véhicules conventionnels gourmands en essence. Suprenamment, malgré les réformes climatiques ambitieuses telles que celle de l’adminstration Biden, les Nations unies (ONU) estiment que la cadence n’est pas assez rapide. Au cours des années qui ont suivi l’accord de Paris en 2015, l’ONU a publié un rapport après l’autre, avertissant que le monde était en retard dans la réduction des émissions.
Selon les critiques, l’Accord de Paris et d’autres initiatives similaires sont voués à l’échec et infligent de graves préjudices financiers. Ces commentaires interviennent dans un contexte où les États-Unis ont, une nouvelle fois, été contraints de relever le plafond de la dette qui est en grande partie entre les mains du régime chinois. Le dernier accord sur le plafond de la dette a réduit les analyses d’impacts environnementaux dans le cadre des processus d’autorisation. Il n’est toutefois pas assuré que cela suffise à construire le type d’infrastructure nécessaire à la libération de pays, stratégiquement et financièrement, de la domination de la Chine.
Les membres du Congrès ont examiné des options telles que les énergies renouvelables et le nucléaire. Toutefois, selon Benjamin Zycher, spécialiste de l’économie et membre de l’American Enterprise Institute, les États-Unis devraient exploiter leurs ressources en pétrole et en gaz naturel, ce à quoi les démocrates s’opposnt pour des raisons environnementales.
Si l’administration a vanté les prétendus avantages économiques des transitions « vertes », elle a également laissé entendre que les impacts économiques étaient secondaires en présentant le climat comme une question « existentielle » qui devrait être traitée au moyen d’outils tels que l’Accord de Paris.
Plus récemment, l’administration a vendu des concessions dans le Golfe, apparemment dans le cadre de sa loi sur la réduction de l’inflation. Il est difficile de calculer comment l’exploration pétrolière et gazière prendrait assise dans l’économie actuelle. Toutefois, des études indiquent différents résultats sur la question. Selon une étude commandée par l’American Petroleum Institute, un groupe d’intérêt pour le pétrole et le gaz naturel, une croissance du PIB de 149,2 milliards de dollars est estimée sur 20 ans, dans le cas d’une autorisation à l’accès à l’est du golfe du Mexique [pour l’exploitation des énergies fossiles].
La Heritage Foundation a tenté d’évaluer les impacts environnementaux et économiques de réformes énergétiques ambitieuses. Elle constate que les changements d’émissions demeurent très faibles alors que la dévastation financière est importante. Plus précisément, elle intègre une taxe sur le carbone dans un modèle basé sur les données de l’Energy Information Administration. Elle constate qu’elle entraînerait la suppression de millions d’emplois ainsi qu’une perte de 7,7 milliards de dollars de PIB sur une période de 18 ans. Elle constate également que même si les États-Unis éliminaient toutes leurs émissions, les températures mondiales en seraient atténuées que de moins de 0,2 degré d’ici à 2100. Si tous les pays de l’OCDE éliminaient également leurs émissions de gaz à effet de serre, l’atténuation ne serait que de 0,5 degré Celsius.
Publiée l’année dernière, cette étude a basé ses scénarios sur la réintégration, ou non, des États-Unis à l’Accord de Paris. Cela s’ajoute à un environnement international plus large faisant pression sur les pays pour réformer radicalement leur économie dans l’intérêt de la protection du climat.
« Tout cet effort de planification centrale de l’énergie, des transports [et] du réseau électrique est voué à l’échec », déclare M. Zycher à Epoch Times. « La seule question est de savoir à quel point ces efforts seront économiquement destructeurs et la réponse est qu’ils ne seront pas insignifiants. »
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