Une femme de la Caroline du Sud qui recherchait le bonheur dans les hommes et l’alcool pour échapper à la douleur d’un foyer violent s’est retrouvée enceinte à 22 ans.
Pour la première fois de sa vie, son ancienne position pro-choix était remise en question. En revoyant un film de son cours de biologie au lycée, elle a pris conscience d’une réalité qui a changé sa vie : son futur bébé était un être humain vivant et méritait une chance de vivre.
Deborah DeClue, aujourd’hui âgée de 45 ans, est née dans le sud de la France et a grandi en Caroline du Sud. Elle vit aujourd’hui à Asheville, en Caroline du Nord, avec son mari, Richard, âgé de 43 ans, auteur et conférencier pour le ministère catholique Word on Fire Institute. Ensemble, ils élèvent les trois enfants de DeClue, âgés de 15, 13 et 10 ans, issus de son premier mariage.
Serveuse et mère au foyer, Mme DeClue est en contact par une adoption ouverte avec son enfant biologique la plus âgée, Gina, âgée de 23 ans.
Je fonctionnais par la peur
Les parents de Mme DeClue ont divorcé lorsqu’elle avait 6 ans. Son père est retourné en France et s’est remarié, sa mère s’est également remariée. Le fils adolescent de son beau-père, qui avait deux fois son âge, l’a exposée à la pornographie et a abusé d’elle dans la maison familiale.
« C’était très traumatisant. J’avais environ 7 ans », a confié Mme DeClue. « Je n’ai pas l’impression que cela a été traité de manière appropriée, ou que cela a été même abordé. Cela m’a donc causé beaucoup de problèmes. »
À 14 ans, Mme DeClue, sa jeune sœur et sa mère, à nouveau divorcée, ont déménagé dans une autre ville où elles ont dû lutter contre la pauvreté. Mme DeClue a cherché le réconfort dans l’alcool et la validation dans les bras d’hommes plus âgés, dont l’un l’a emmenée au Planned Parenthood pour obtenir des pilules contraceptives. Mme DeClue a reçu un diagnostic d’anxiété et de dépression et a abandonné le lycée, travaillant comme strip-teaseuse avec le soutien de sa mère jusqu’à ce qu’elle soit désillusionnée par l’industrie.
À 22 ans, elle a trouvé un nouvel emploi dans un magasin d’aliments naturels à Columbia, en Caroline du Sud, où elle a rencontré un collègue du même âge. Après seulement trois mois, elle est tombée enceinte.
« Il a été très gentil et a simplement dit : ‘Préviens-moi tu veux faire quelque chose’, parce qu’il avait déjà été dans cette situation », a-t-elle dit. « Nous sommes allés le dire à ma mère (…) elle a immédiatement paniqué. Elle ne nous a pas soutenus, n’a pas fait preuve d’empathie et a tout de suite dit : ‘Fais ce que tu as à faire, tu dois aller directement au Planning familial’, sous-entendant qu’il fallait se faire avorter. »
Mme DeClue a pris rendez-vous, disant : « C’était juste la peur et l’adrénaline. Il n’y avait rien de rationnel. C’était juste cette influence extérieure, ma mère qui me disait d’y aller, et moi qui avais trop peur de m’opposer, ou même de m’arrêter et de réfléchir. Je fonctionnais par la peur (…) à cause de la façon dont j’ai été élevée et de ma santé mentale à l’époque. Quand vous avez un parent qui est en colère contre vous, ce n’est pas drôle. »
Le cadeau de temps
Mme DeClue se souvient que le personnel du Planned Parenthood lui a demandé si elle voulait voir l’échographie. Elle a refusé, « trop effrayée » pour regarder. Elle a ensuite passé dix minutes dans une pièce avec une femme pour discuter de ses options, mais elle se souvient que la conversation était « brève et impersonnelle ».
« Je ne peux pas dire qu’une femme dans cette position puisse vraiment réfléchir clairement à ces options en dix minutes », a-t-elle expliqué. « Je pense qu’elle m’a remis deux ou trois petites brochures, puis je suis allée au bureau. On m’a dit : ‘Vous ne pouvez pas prendre de rendez-vous avant quatre semaines parce que vous êtes au tout début [de la grossesse]’. J’ai été vraiment surprise. »
Mme DeClue remercie Dieu que la pilule d’avortement précoce n’était pas disponible à l’époque. Elle prend donc rendez-vous pour un avortement le mois suivant. Elle était loin de se douter que le cadeau de temps la ferait changer d’avis.
Sa mère était la plus forte voix pro-choix de sa famille. Dans les années 1960, sa mère avait grandi dans une école catholique, où elle avait appris que l’avortement était mal, mais où un professeur renégat prêchait le contraire. Comme la plupart de ses camarades étaient également pro-choix, Mme DeClue s’est sentie soudain choquée par leur nonchalance.
« Je savais que c’était un enfant, c’était mon enfant », a-t-elle dit, se souvenant d’un documentaire qu’elle avait vu dans un cours de biologie au lycée, Le miracle de la vie, qui lui est revenu à la mémoire à ce moment-là.
« Il montrait le développement à partir du stade embryonnaire, et je savais donc que le bébé avait déjà un battement de cœur. Je n’arrêtais pas de dire : ‘Comment puis-je programmer la mort de ce bébé ? C’est déjà un être humain avec un battement de cœur !’ »
Mme DeClue a demandé à une amie une copie du DVD et a regardé le film à nouveau, en pleurant. « J’ai réalisé que c’est à cela que ressemble mon bébé. L’avortement n’est pas une option. Je ne peux pas tuer ce bébé », a-t-elle dit.
Le plus grand soulagement
Ayant décidé de ne pas avorter, elle ne savait toujours pas quoi faire. Deux semaines avant l’avortement prévu, la mère de Mme DeClue a parlé par hasard à sa tante au téléphone.
« C’est alors que Dieu est intervenu », a-t-elle dit. « Ma mère a dit à ma tante que j’étais enceinte. Ma tante lui a dit qu’elle avait vraiment voulu avoir un autre bébé, mais que, pour une raison ou une autre, elle ne pouvait pas tomber enceinte à nouveau. Elle a dit : ‘Nous aimerions adopter le bébé’. Je n’ai pas hésité une seconde, j’ai ressenti le plus grand soulagement de ma vie. »
La tante de Mme DeClue a déménagé sa nièce enceinte à Berkeley, en Californie, pour qu’elle vive à proximité pendant les quatre derniers mois de sa grossesse. Elle a reçu des conseils professionnels, et sa tante et son oncle ont choisi une agence d’adoption pour gérer une adoption ouverte, ce qui signifie que l’enfant serait pleinement informé de sa situation familiale.
« Elle peut me contacter et je peux la contacter (…) Rien n’est caché à l’enfant », a souligné Mme DeClue. « On m’a rappelé à plusieurs reprises que je ne pouvais pas changer d’avis (…) [mais] c’était la première fois de ma vie que je me sentais très confiante dans ce que je faisais, dans ce que je savais être juste. Cela m’a apporté beaucoup de paix. »
Mme DeClue a vécu un accouchement traumatisant et a dû subir une césarienne en urgence après un travail long et douloureux. Son rétablissement a été rendu plus difficile par la douleur d’abandonner son bébé, mais elle savait avoir fait le bon choix. Elle et les parents de son bébé ont choisi un nom ensemble : Gina.
« J’ai choisi de l’allaiter pendant les deux premiers jours pour qu’elle bénéficie d’une immunité naturelle », a dit Mme DeClue. « Lorsque nous avons quitté l’hôpital, c’était très difficile, car je devais rentrer chez moi, dans mon appartement, et rester seule avec mon petit ami. Je voulais juste voir Gina à la maison, je voulais la voir dans son berceau (…) mais je ne pouvais pas.
« Je comprends tout à fait maintenant, mais c’était douloureux. J’ai pleuré, mais on s’en remet, c’est tout simplement la meilleure chose qui soit de la voir dans sa famille. »
Bien que Mme DeClue ne partage pas les mêmes croyances religieuses ou politiques que les parents adoptifs de Gina, elle croit qu’ils ont élevé Gina dans « le meilleur environnement ». Mme DeClue a vu Gina pour la dernière fois lors de la remise de son diplôme au lycée en 2017, et sait qu’elle se porte bien. Après trois ans d’école d’art à San Francisco, Gina a décroché un excellent emploi en tant qu’artiste d’animation et adore travailler à la maison.
Nous avons été créés dans un but précis
Il a fallu que Mme DeClue soit elle-même enceinte pour qu’elle change de position, passant de pro-choix à pro-vie. Lorsque Gina a eu un an, Mme DeClue a déménagé en Caroline du Nord et a commencé à aller à l’église. Aujourd’hui, elle est une alliée active du mouvement pro-vie.
Elle dit : « J’ai commencé à me rendre dans les cliniques d’avortement pour prier, ou pour aider à donner des conseils sur le trottoir (…) Je me suis vraiment sentie attirée par cela parce que je sais que les femmes qui y vont ne le font pas nécessairement parce qu’elles veulent être là (…) la plupart du temps, elles sont terrifiées et ne savent pas quoi faire d’autre. »
Mme DeClue s’est finalement mariée et était « très ouverte à la vie », sachant qu’elle voulait plusieurs bébés. Elle a été surprise par l’ampleur de la réticence de son ex-mari et de la société. « J’ai remarqué que dans notre société, on se demande si vous avez les moyens de vous offrir un autre enfant. C’est tellement répandu (…) Nous étions pauvres, mais je m’en fichais. Pourquoi aurais-je rejeté une telle bénédiction ? C’est l’une des rares choses que je ne regrette pas, d’avoir les enfants que j’ai », a-t-elle déclaré.
« Ma foi a joué un rôle énorme, car ce n’est qu’au début de la trentaine que j’ai réalisé que la contraception était un élément si important de tout le mouvement pro-vie, et que la contraception sème en quelque sorte la mentalité selon laquelle on peut simplement jeter la vie. »
Le premier mariage de Mme DeClue s’est terminé par un divorce et elle a épousé Richard cinq ans plus tard, en 2019. En raison de leur âge, le couple n’a pas eu d’enfants, mais Mme DeClue est plus heureuse que jamais dans sa famille recomposée aimante et fidèle. Elle espère sincèrement que toute femme ayant une grossesse non planifiée comprendra qu’elle a la force de choisir la vie pour son bébé.
« Vous ne sauvez pas votre vie en tuant quelqu’un d’autre, et vous ne déterminerez pas le cours de votre vie en faisant cela », a-t-elle dit. « Vous ne savez pas ce que cette vie pourrait devenir. Vous ne comprenez pas le potentiel que cette personne a, malgré les circonstances (…) tout le monde a quelque chose à donner dans sa vie. Et nous sommes créés dans un but précis. »
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