Le groupe informatique français lourdement endetté Atos, qui a présenté son cadre de refinancement à ses créanciers lundi, est à la recherche de 1,2 milliard d’euros et prévoit de convertir en actions près de la moitié de sa dette, selon des informations de Bloomberg et des Echos.
Contacté par l’AFP, Atos, qui doit communiquer sur ce plan avant l’ouverture de la Bourse de Paris mardi matin, n’a pas fait de commentaire lundi soir. Le groupe entend également repousser l’échéance de remboursement d’une autre partie de sa dette, notamment obligataire, selon ces médias, qui citent des sources anonymes.
D’après Les Echos, les propositions des créanciers sont attendues le 26 avril et les banques du groupe ont accepté de débloquer une enveloppe de 400 millions d’euros de prêts.
Atos, qui est l’un des piliers technologiques des Jeux olympiques 2024 à Paris, est plombé par une dette colossale s’élevant à près de 4,6 milliards d’euros, dont 3,65 milliards d’euros d’emprunts et d’obligations à rembourser ou refinancer d’ici fin 2025. L’entreprise, qui a perdu 80% de sa valeur boursière en un an, est assistée par une mandataire ad hoc dans sa procédure amiable de conciliation avec ses créanciers et veut restructurer sa dette d’ici juillet.
Plusieurs partenaires extérieurs sur les rangs
Atos a vu deux opérations qui devaient lui apporter de l’argent frais (la vente de ses activités historiques d’infogérance, Tech Foundations, au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et celles de « big data » et sécurité, BDS, à Airbus) s’effondrer coup sur coup ces dernières semaines.
La piste d’un découpage de ses activités n’est toutefois pas enterrée. M. Kretinsky serait toujours intéressé, selon la Lettre, qui lui prête une alliance avec l’entreprise canadienne CGI. Quant au français Dassault Aviation, en partenariat avec le groupe de conseil en ingénierie Astek, il serait sur les rangs pour les activités BDS.
David Layani, premier actionnaire d’Atos à travers sa société Onepoint, veut lui conserver tous les actifs du groupe. Il doit présenter son projet au conseil d’administration fin avril.
La société d’investissement Butler Industries lui a apporté son soutien dimanche, ce qui a permis au titre d’Atos de grimper de près de 19% à la Bourse de Paris lundi, clôturant à 2,31 euros.
L’État, lui, s’engage à « garantir que les activités les plus stratégiques, sensibles d’Atos » (notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française) restent « sous pavillon français », a réitéré le Premier ministre Gabriel Attal à l’Assemblée nationale mercredi.
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