Des navires liés au sabotage de câbles retournent en Chine ou disparaissent des systèmes de suivi

Par Andrew Thornebrooke
8 mars 2025 07:03 Mis à jour: 9 mars 2025 07:20

Certains navires opérant depuis la Chine communiste ont changé d’identité numérique ou ont désactivé leur système d’identification.

Des cargos accusés de saboter des câbles de fibre optique sous-marins se sont réfugiés en Chine ou ont disparu des services de suivi ces dernières semaines.

Le Yi Peng 3, un vraquier chinois, est soupçonné d’avoir sectionné deux câbles de communication essentiels en mer Baltique en novembre dernier, en traînant son ancre sur plus de 160 kilomètres selon un tracé en zigzag.

La marine danoise a surveillé le navire un temps, tandis qu’une équipe internationale tentait de négocier avec le gouvernement communiste chinois pour pouvoir le fouiller dans le cadre d’une enquête sur un possible sabotage.

Cependant, après un interrogatoire de certains membres d’équipage, le Yi Peng 3 a brusquement quitté la zone de son propre chef et n’a pas été intercepté, faute de juridiction en eaux internationales.

Les autorités internationales peinent encore à élucider les intentions du navire.

Selon son système d’identification automatique (AIS), le Yi Peng 3 et son équipage sont désormais de retour en Chine, à l’ancre dans le port de Qinzhou.

De la même manière, le Newnew Polar Bear, battant pavillon de Hong Kong, est désormais amarré à Zhoushan, en Chine, après avoir été accusé d’avoir coordonné avec un porte-conteneurs russe le sabotage d’un gazoduc et de deux câbles de fibre optique reliant la Finlande à l’Estonie en octobre 2023.

À l’époque, l’Estonie avait demandé aux autorités du Parti communiste chinois (PCC) l’autorisation d’enquêter à bord et d’interroger l’équipage, mais cette requête avait été rejetée.

Près d’un an plus tard, Pékin a affirmé avoir mené sa propre enquête, concluant que les dommages avaient été causés accidentellement lors d’une forte tempête.

L’Estonie et la Finlande poursuivent néanmoins leur enquête criminelle sur l’incident.

D’autres navires opérés par la Chine et soupçonnés de sabotage ont, quant à eux, complètement disparu des radars.

Le Shunxin 39, aussi connu sous le nom de Xing Shun 39, un cargo appartenant à une entreprise basée à Hong Kong, est suspecté d’avoir endommagé l’un des 14 câbles reliant Taïwan au continent asiatique en 2023.

Alertée par un opérateur télécom local, la Garde côtière taïwanaise a envoyé un navire sur place, confirmant que l’un des câbles sous-marins au large de la côte nord de l’île avait été endommagé.

La Garde côtière a établi une communication radio avec le cargo mais n’a pas pu le fouiller en raison du mauvais temps.

Les autorités ont alors ordonné au Shunxin 39 de se diriger vers le port de Keelung pour enquête. Toutefois, le navire a continué sa route vers la Chine.

La situation a été compliquée par le fait que le Shunxin 39 semblait être équipé de deux, voire trois dispositifs AIS, l’identifiant successivement comme un navire chinois, tanzanien et camerounais.

Les données GPS obtenues par les autorités taïwanaises montrent que le navire a croisé plusieurs câbles sous-marins, probablement en traînant son ancre pour les sectionner.

Peu après, en janvier de cette année, le Shunxin 39 a désactivé son système d’identification en direction de la Chine et n’a plus émis de signal depuis – ou bien navigue désormais sous une nouvelle identité.

Quelques jours après la disparition du Shunxin 39, un autre cargo, le Bao Shun, battant pavillon mongol mais exploité par la Chine, a été repéré effectuant des trajectoires en zigzag au large de Taïwan. Il a été repoussé par la Garde côtière après avoir activé et désactivé son AIS à plusieurs reprises.

Le Bao Shun est revenu un mois plus tard, traversant les eaux territoriales taïwanaises le 30 janvier et passant au-dessus de plusieurs câbles sous-marins.

Bien qu’il ait accosté à Taïwan plus de 50 fois au cours des trois dernières années, le Bao Shun n’a enregistré qu’une seule escale ailleurs : un bref passage à Hong Kong en janvier après avoir été repoussé par les autorités taïwanaises.

D’après les dernières données AIS, le Bao Shun se trouve actuellement dans le détroit de Taïwan.

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