À 24 ans, Luc Montigaud a déjà relevé de nombreux défis au cours de sa vie. En situation de handicap depuis sa naissance, il est atteint de dystonie, une maladie neurologique qui entraîne des troubles de la motricité et de l’éloquence. Il vient de réaliser son plus gros challenge sur une durée de 99 jours. Son objectif ? Parler de la dystonie mais aussi « montrer la personne derrière le handicap ».
Si vous n’avez pas encore entendu parler de la dystonie, c’est parce qu’il s’agit d’une maladie rare qui ne touche que 70.000 personnes en France. Luc Montigaud est atteint de cette maladie neurologique suite à une complication lors de sa naissance. La dystonie n’a jamais empêché ce jeune homme qui habite à Auriol dans les Bouches-du-Rhône de réaliser ses rêves les plus fous.
Enfant, il a commencé par pratiquer le judo à l’âge de 3 ans alors qu’il ne pouvait même pas marcher. Ce fut le début d’une grande histoire de résilience et d’encouragements de la part de son professeur, Bruno Requena, qui lui avait dit à l’époque : « Tu ne marches pas, qu’à cela ne tienne, tu feras les exercices au sol », rapporte le journal La Provence. L’enfant a été jusqu’à la ceinture noire et le professeur de judo l’a accompagné toute sa vie.
La vie de Luc a été ponctuée de toutes sortes de défis qu’il s’est donnés, que ce soit participer à un concours d’éloquence (qu’il a gagné malgré ses troubles d’éloquence) ou encore à un triathlon « alors qu’il ne savait pas courir, peu faire du vélo et encore moins nager » cinq mois auparavant, apprend-on sur le site Internet de son tour de France, Autour de Lucio.
50 km par jour : 10 km en course à pied et 40 km à vélo
Cet automne et en ce début d’hiver, le nouveau défi que Luc vient de réaliser est encore plus fou : un tour de France en duathlon. L’aventure a duré 99 jours, du 3 septembre au 10 décembre dernier. Le projet a été divisé en 76 étapes de 50 km par jour, l’amenant à parcourir 10 km de course à pied et 40 km à vélo par étape, pour un total de 3285 km.
Tout est parti d’une blague de sa mère qui lui a dit un jour, à force de le voir courir : “Toi, un jour tu feras le Tour de France”. Elle ne croyait pas si bien dire. « Ça a pris deux ans, entre cette blague et le jour du départ », s’amuse le jeune homme en entrevue auprès de nos confrères de Ouest-France lors de son passage à Deauville.
Sensibiliser au handicap en entreprise
Le défi sportif est important pour Luc, mais il tient avant tout à utiliser cette visibilité pour parler de sa maladie et sensibiliser au handicap en entreprise. Le jeune homme est en effet bien placé pour en parler. Il a eu des expériences montrant que le sujet du handicap est encore tabou. « On n’ose même pas vous poser la question en entretien, alors que c’est flagrant », raconte-t-il.
Heureusement, le sportif a également eu des expériences très positives en entreprise, comme en témoignent son employeur actuel ou encore celui qui l’a reçu pour un stage lors de ses études de master en marketing et management des activités de services à l’IAE Aix-Marseille. Les deux entreprises sont d’ailleurs partenaires du tour de France de Luc.
Le soutien de l’entreprise Welcome Family compte beaucoup pour le jeune homme qui y travaille. « Dès mon entretien d’embauche, je leur ai parlé de ce projet et ils m’ont dit qu’ils allaient m’accompagner. Ils en ont fait un vrai projet d’entreprise », explique-t-il, reconnaissant, au site Monde des grandes écoles.
Du côté d’Arche MC2, la tutrice de Luc, Anne-Laure Richard, témoigne des bienfaits pour l’entreprise d’avoir accueilli le jeune homme en stage : « Avoir Luc à nos côtés pendant six mois a été une vraie chance pour tous ! Deux ans plus tard, on parle encore de Luc !”
« J’irai au bout »
Au cours de son tour de France, Luc a profité de sa nouvelle notoriété pour parler du handicap et de sa maladie, démontrant à quel point le fait de recruter une personne en situation de handicap est une chance pour une entreprise. Il a récolté des dons pour la recherche sur la dystonie et a même été accueilli par la présidente de l’Assemblée nationale.
« Ce tour de France est un moyen de casser les codes et de casser les barrières du handicap. Derrière la maladie, il y a des hommes. Je veux montrer la personne derrière le handicap », assure l’Auriolais.
La dernière étape de l’aventure l’a ramené dans sa ville d’Auriol où il a été accueilli sur scène par la maire Véronique Miquelly, selon La Provence. Le jeune homme, ému aux larmes, s’est exclamé : « Je n’y crois pas ! »
En plein milieu de son aventure, Luc Montigaud avait assuré : « J’irai au bout et ce n’est sans doute pas le dernier projet que je mène. Je vois bien que ça touche les gens ». Au cours de toutes ces heures à courir et à faire du vélo, nul doute que des idées ont germé dans l’esprit de ce jeune homme inspirant. À suivre !
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