Schizophrène et « dans un contexte social précaire », une femme âgée de 29 ans comparaît depuis le 18 janvier devant la cour d’assises de Bobigny pour des violences envers son nourrisson de 4 mois, mort en 2019 du syndrome dit « du bébé secoué ».
Le 20 juin 2019, les secours interviennent dans une station de métro de Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis à l’appel de Ouarda M., une jeune femme qui dit que son fils est tombé dans les escaliers en glissant du siège où il n’était pas attaché.
Youssef, son nourrisson de 4 mois, est pris en charge à l’hôpital Necker dans un état grave. Il décèdera dix jours plus tard, victime du « syndrome du bébé secoué ». Son corps présentait un ensemble d’hématomes et plusieurs lésions caractéristiques de cette maltraitance, mortelle dans 10% des cas.
Très vite durant l’enquête, Ouarda M. reconnaît être à l’origine de coups sur son enfant, qu’elle date de la veille des faits. « Elle reconnaît 5 ou 6 gifles et des coups sur le torse » de son enfant, a expliqué mardi à la barre un enquêteur de la Brigade de protection des mineurs.
« C’est une femme ‘borderline’ ayant agi dans un contexte social précaire et un contexte clinique dépressif qui avait débordé en violences », diront d’elle les experts qui ont procédé à son examen psychiatrique.
Un parcours chaotique
Le premier jour du procès a permis de retracer le parcours chaotique de l’accusée, née et grandie en Espagne et confiée par sa mère aux voisins durant son enfance.
Dans son box, elle dit avoir été victime de maltraitance de la part de ses tantes maternelles, de viols à l’âge adulte par plusieurs hommes et été forcée à se prostituer. Diagnostiquée schizophrène à 18 ans, elle ne suit pas scrupuleusement ses traitements contre cette maladie mentale.
« Je prenais des drogues, cannabis, cocaïne, alcool, ça m’a rendue malade, comme une perte de contrôle », décrit la jeune femme en passant une main dans ses cheveux noirs lissés. Dans un récit décousu et avec l’aide d’une interprète hispanophone, elle raconte avoir subi deux avortements, sur conseils des médecins, au vu de sa schizophrénie.
Mais lors de sa troisième grossesse, en 2018, elle désire garder l’enfant. Mais son petit-ami, avec qui elle vivait à Tarragone, dans le nord-est de l’Espagne, ne veut pas de cet enfant et devient violent. Elle s’en sépare et revient à Barcelone chez sa mère, présente à l’audience.
En arrivant en France en décembre 2018, elle est enceinte de huit mois.
– « Pourquoi ne pas être restée en Espagne ? », lui demande Muriel Josié, la présidente de la cour.
– « On voulait me prendre mon fils », répond l’accusée, vêtue d’un jean et d’un haut en mousseline blanc.
Arrivée en région parisienne, elle est rapidement prise en charge par le Samu social. Elle logera dans un hôtel social à Sevran puis à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis.
Dans sa chambre « sommaire », selon les termes de la présidente, pas de lit pour enfant ni de biberon, une plaque de cuisson posée à même le sol devant un réfrigérateur presque vide et des boîtes de lait en poudre.
Elle encourt trente ans de réclusion criminelle
Poursuivie pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur et par ascendant », Ouarda M. encourt trente ans de réclusion criminelle, vingt ans si les juges considèrent que son discernement était altéré.
Le verdict est attendu vendredi.
Lundi, le gouvernement a lancé une campagne de sensibilisation contre le syndrome du bébé secoué.
Plus d’un enfant par jour en France est diagnostiqué comme souffrant du syndrome du bébé secoué. Dans un cas sur dix, le nourrisson décède et dans les trois quarts des cas, il en subira des séquelles toute sa vie (paraplégie, cécité, épilepsie, trouble cognitif, retard psychomoteur, autisme…).
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