L’ex-dirigeante civile de la Birmanie, Aung San Suu Kyi, jugée depuis juin après avoir été renversée en février par un coup d’Etat militaire, a témoigné mardi pour la première fois devant un tribunal de la junte, a-t-on appris auprès d’une source proche du dossier.
Selon cette source, la prix Nobel de la paix 1991, âgée de 76 ans et assignée à résidence à Naypyidaw lors du putsch, a « fourni elle-même ses déclarations à la cour » en réponse aux accusations d’incitation aux troubles publics dont elle fait notamment l’objet et pour lesquelles elle avait plaidé non coupable en septembre.
Poursuivie pour une série d’infractions
Outre les accusations d’incitation aux troubles publics, Mme Suu Kyi est poursuivie pour une série d’infractions – importation illégale de talkies- walkies, violation des restrictions liées au Covid-19, sédition, corruption…Elle risque des dizaines d’années de prison.
Le contenu de son témoignage mardi « ne peut pas être révélé » jusqu’à ce que le tribunal certifie ses déclarations, a précisé la même source en ajoutant que cela pourrait intervenir la semaine prochaine.
Médias interdites
Les médias se sont vu interdire l’accès au procès de Mme Suu Kyi qui se déroule à huis-clos dans un tribunal spécial de la capitale Naypyidaw.
Le principal avocat de l’ex-dirigeante, Khin Maung Zaw, avait annoncé mi-octobre ne plus avoir le droit de parler aux médias, aux diplomates étrangers et aux organisations internationales, relayant sur Facebook une ordonnance en ce sens du régime militaire.
Le putsch militaire du 1er février a mis fin à une brève parenthèse démocratique d’une décennie dans le pays. L’armée mène depuis une répression sanglante contre les opposants au coup d’Etat.
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