Le 19 mai, le ministre de la Sécurité publique Marco Mendicino a annoncé que le Canada avait décider de bannir les entreprises de télécommunications chinoises Huawei et ZTE de son infrastructure sans fil 5G.
En vertu de cette nouvelle directive, les entreprises canadiennes ne pourront pas déployer des équipements fabriqués par ces entreprises dans leurs réseaux 4G et 5G, et devront retirer les équipements déjà installés.
« Il existe de nombreux acteurs hostiles qui sont prêts à exploiter les vulnérabilités de nos défenses. Nous devons redoubler d’efforts », a déclaré M. Mendicino lors d’une conférence de presse à Ottawa.
« C’est pourquoi notre gouvernement a procédé à un examen de sécurité étendu et approfondi des technologies de télécommunications sans fil 5G, notamment des fournisseurs de services qui représentent un risque élevé pour l’intégrité de notre secteur des télécommunications. »
Avec cette décision tant attendue, le Canada rejoindra enfin ses partenaires du renseignement, les Five Eyes. L’alliance comprend cinq pays : États‑Unis, Royaume‑Uni, Australie, Canada, Nouvelle‑Zélande. Tous sauf le Canada avaient déjà interdit Huawei ou annoncé le retrait progressif de son équipement dans les réseaux sans fil nationaux.
Alors que le Canada a passé des années à étudier la question, les principales entreprises canadiennes de télécommunications sans fil se sont tournées vers les sociétés européennes Ericsson et Nokia pour obtenir des équipements 5G.
Les entreprises canadiennes sont désormais tenues de supprimer tout équipement 5G Huawei ou ZTE d’ici juin 2024, et tout équipement 4G d’ici décembre 2027. L’acquisition de nouveaux équipements 4G ou 5G auprès de Huawei ou ZTE sera interdite à compter de septembre 2022.
M. Mendicino a également annoncé que son gouvernement déposerait à court terme un projet de loi visant à protéger le système de télécommunications et les infrastructures essentielles du Canada.
Le ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie a déclaré dans un communiqué que la technologie des deux entreprises chinoises « présente de nouveaux problèmes de sécurité que des acteurs malveillants pourraient exploiter. »
« Dans les systèmes 5G, les services sensibles seront toujours plus décentralisés et mis en ligne afin de réduire la latence, grâce à quoi le nombre de dispositifs qu’elles connecteront augmentera également de manière exponentielle. »
« Compte tenu des répercussions potentielles en cascade sur l’économie et la sécurité qu’une violation de la chaîne logistique des télécommunications pourrait entraîner, les alliés ont pris des mesures pour leur permettre d’interdire le déploiement des produits et services de Huawei et ZTE dans leurs réseaux de télécommunications 5G. »
Les préoccupations concernant Huawei portent sur ses liens avec l’armée chinoise que l’entreprise nie régulièrement. Les sceptiques rappellent que le problème dépasse le géant technologique Huawei dans la mesure où la législation chinoise oblige absolument toutes les compagnies du pays à participer à la collecte de renseignements du gouvernement. En d’autres termes, toutes les entreprises chinoises sont mobilisées pour informer les services de renseignements du régime.
Certains responsables américains ont signalé au Wall Street Journal en 2020 que Huawei était en mesure d’accéder secrètement à des réseaux sans fil dans le monde entier par des portes dérobées, ce que le groupe fait depuis plus de dix ans maintenant. Encore une fois Huawei nie régulièrement ces accusations.
Le Canada a longtemps différé sa décision d’autoriser ou non l’infrastructure de Huawei dans son réseau 5G. À de multiples reprises, les États‑Unis ont publiquement averti que le fait de ne pas interdire l’entreprise pourrait avoir un impact sur la volonté de Washington de partager des renseignements, craignant que les échanges ne soient compromis.
Rappelons que les relations entre la Chine et le Canada sont complexes.
Tout le monde se souvient des mesures de rétorsion lancées par la Chine contre le Canada après que les autorités canadiennes ont arrêté Meng Wanzhou, la directrice financière de Huawei, également la fille du fondateur de Huawei, suite à une demande d’extradition américaine en décembre 2018.
Pour faire libérer Meng Wanzhou, Pékin avait arbitrairement fait arrêter deux ressortissants canadiens en Chine, Michael Kovrig et Michael Spavor, pour procéder à un échange. Cette diplomatie des otages avait provoqué un tollé international.
Finalement, les deux hommes ont été libérés en septembre dernier une fois que Mme Meng a conclu un accord de poursuites différées avec le département américain de la Justice, a été libérée du Canada et accueillie en héroïne en Chine.
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