Israël étend la “zone de sécurité” au nord de Gaza

L'État juif a émis des avertissements d'évacuation dans la région jeudi, ce qui a entraîné le départ de centaines d'habitants

Par Guy Birchall
5 avril 2025 15:17 Mis à jour: 6 avril 2025 01:19

Les troupes israéliennes ont avancé dans une zone du nord de Gaza pour étendre ce qu’elles appellent une « zone de sécurité » autour de l’enclave palestinienne, ont déclaré vendredi les Forces de défense israéliennes (FDI).

Cette annonce intervient quelques jours seulement après la révélation par le gouvernement israélien de son intention de s’emparer de vastes zones de la bande de Gaza par une opération dans le sud.

Les soldats qui mènent l’opération à Shejaia, une banlieue située à l’est de la ville de Gaza, dans le nord de l’enclave, laissaient les civils sortir par des itinéraires organisés, a déclaré l’IDF.

Israël a émis des avertissements d’évacuation dans la zone jeudi, ce qui a permis à des centaines d’habitants de partir, certains transportant leurs affaires à pied, d’autres sur des charrettes tirées par des ânes, des bicyclettes ou des camionnettes.

Des Palestiniens transportent leurs biens et leurs effets personnels le long de la route côtière al-Rashid, reliant le nord de la ville de Gaza à Nusseirat, dans le centre du territoire palestinien, le 4 avril 2025. (Eyad BABA / AFP) (Photo par EYAD BABA/AFP via Getty Images)

Les autorités sanitaires dirigées par le Hamas ont déclaré que les forces israéliennes avaient tué au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, lors d’une frappe aérienne sur un établissement scolaire de la ville de Gaza où s’étaient réfugiées des familles déplacées.

Les FDI ont déclaré que le bâtiment de l’école Dar Al-Arqam, dans le quartier de Tuffah à Gaza, avait été utilisé comme centre de commandement et de contrôle par le Hamas et ont accusé les terroristes de dissimuler délibérément leurs bases dans des infrastructures civiles.

Le Hamas nie opérer parmi les civils.

Des centaines de milliers de Palestiniens ont quitté leur domicile ces derniers jours, dans l’un des plus grands exodes massifs de la guerre, alors que les forces israéliennes s’efforcent d’étendre le territoire qu’elles contrôlent.

Des enfants palestiniens blessés et un bébé reçoivent un traitement médical à l’hôpital Ahli Arab (Maamadani), suite à une frappe israélienne sur une école dans le quartier d’al-Tuffah dans la ville de Gaza, le 3 avril 2025. (OMAR AL-QATTAA/AFP via Getty Images)

À la limite sud de la bande de Gaza, les troupes israéliennes se sont massées autour de la ville de Rafah, déjà lourdement bombardée.

Israël a laissé planer une certaine ambiguïté quant à ses objectifs à long terme pour les zones actuellement situées dans la « zone de sécurité ».

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré le 2 avril dans un communiqué écrit que l’offensive « s’étendait pour écraser et nettoyer la région des terroristes et de l’infrastructure terroriste et pour capturer de vastes zones qui seront ajoutées aux zones de sécurité de l’État d’Israël ».

Certains habitants de Gaza estiment que l’objectif est de dépeupler définitivement la région.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré mardi qu’Israël mettait également en place un nouveau corridor de sécurité.

Le corridor Morag reliera la frontière israélienne à la mer, entre Rafah et Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. Il porte le nom d’une ancienne colonie juive située entre les deux villes et qui a été évacuée en 2005.

« Ce sera le deuxième corridor Philadelphie, un corridor Philadelphie supplémentaire », a déclaré M. Netanyahou dans un communiqué publié par le gouvernement, faisant référence à la bande de sécurité qu’Israël a établie le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte pour mettre un terme à la contrebande d’armes et aux mouvements terroristes du Hamas.

Au cours des 15 premiers mois de combat, Israël a également établi le corridor de Netzarim, coupant la ville de Gaza et la bande nord du reste de la bande de Gaza.

Les FDI en ont repris le contrôle au cours des combats récents.

« Nous sommes en train de diviser la bande de Gaza et d’augmenter la pression pas à pas pour qu’ils nous rendent nos otages. Et tant qu’ils ne nous les donneront pas, la pression augmentera jusqu’à ce qu’ils le fassent », a assuré M. Netanyahou.

(Epoch Times)

Les FDI ont déclaré que de nombreux militants avaient été tués et qu’ils avaient démantelé des infrastructures, notamment un centre de commandement et de contrôle du Hamas.

Les Palestiniens affirment que l’objectif ultime d’Israël est de déplacer définitivement la population de Gaza, conformément à un plan évoqué par le président américain Donald Trump visant à transformer l’enclave en un centre de villégiature au bord de la mer contrôlé par les États-Unis.

L’État juif affirme qu’il encourage les Palestiniens qui le souhaitent à partir volontairement.

Les troupes de Tsahal ont repris leurs opérations à Gaza le 18 mars, après une trêve de deux mois, et les ministres ont fait savoir que l’opération se poursuivrait aussi longtemps que les 59 otages encore détenus à Gaza par le Hamas ne seront pas restitués.

Israël a confirmé qu’au moins 35 d’entre eux sont morts, laissant un maximum de 24 survivants.

Le groupe terroriste, qui dirige l’enclave, affirme qu’il ne libérera les otages que dans le cadre d’un accord mettant un terme définitif à la guerre.

Dan Berger a contribué à la rédaction de cet article.

Avec Reuters

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