Lorsqu’ils ont débarqué sur les rives du Mexique, les conquérants espagnols du 16e siècle ont pu découvrir une civilisation aztèque bien sophistiquée.
Si les armes et les armures d’acier des Européens et leurs chevaux leur permettaient de dominer les populations locales, la culture guerrière aztèque, quant à elle, disposait d’une arme unique en son genre qui faisait peur aux conquistadors : le macuahuitl.
Certaines armes de guerre des Aztèques telles que les arcs et flèches, les lances, les massues et boucliers étaient déjà connues des Espagnols, mais la découverte du macuahuitl agit comme un choc leur jetant l’effroi.
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Le macuahuitl, cette simple planchette de bois en forme de batte de cricket, plate et large d’un côté, munie d’une mince et longue poignée de l’autre, est devenu une icône des guerriers d’Amérique centrale. Taillé dans du chêne ou du pin, le bois était décoré de motifs complexes. Le macuahuitl mesurait 30 à 90 cm de long, a rapporté le site américain ThoughtCo.
Ce qui a rendu cette arme si redoutable, ce sont ses morceaux d’obsidienne (roche volcanique vitreuse) aiguisés comme des lames de rasoir, qui étaient placés dans une rainure le long de ses bords et y étaient fixés avec du bitume, une colle naturelle. Selon l’historien Marco Cervera Obregón, chaque morceau d’obsidienne mesurait environ 2,5 cm de long, selon le site Web d’histoire The Vintage News.
Selon un compagnon du plus grand des conquistadors, Hermán Cortés, le macuahuitl était capable de causer d’horribles blessures. Il décrivit comment, avec cette arme, les Aztèques étaient capables de tuer les chevaux des espagnols d’un seul coup :
« lls ont des épées en bois de ce genre, faites comme une épée à deux mains, mais avec la garde plus courte ; environ trois doigts de largeur. Les bords sont rainurés, et dans les rainures, ils insèrent des couteaux en pierre, qui coupent comme une lame de Tolède (ville espagnole reconnue comme l’une des plus belles villes de fabrication de lames dans le pays) »
« J’ai vu un jour un Indien se battre avec un homme à cheval, l’Indien a asséné au cheval un tel coup dans la poitrine qu’il lui a ouvert les entrailles, tombant raide mort. Et le même jour, j’ai vu un autre Indien donner un coup dans le cou à un autre cheval, s’effondrant mort à ses pieds. »
Un autre homme aurait vu l’arme parvenir à bosseler l’armure métallique des Espagnols.
Les anthropologues modernes sont cependant sceptiques, selon The Vintage News. Bien que pouvant causer des dommages considérables, le mecuahuitl ne serait pas conçu pour tuer, la lame ne pénétrant pas assez profondément.
Le côté plat de l’arme en bois servirait aussi à porter des coups non mortels. Les Aztèques étaient connus pour capturer des prisonniers vivants pour les utiliser comme sacrifices humains dans leurs temples afin d’apaiser leurs dieux. Des rituels terrifiants étaient pratiqués, les prêtres découpant les cœurs encore palpitants de leurs victimes, le sang coulant et couvrant littéralement les marches du temple.
D’un point de vue tactique, ils étaient conçus pour le combat rapproché ; dès que l’ennemi s’était trop rapproché et n’était plus à portée des flèches ou les lances, le macuahuitl pouvait être utilisé au corps-à-corps même dans la jungle épaisse.
Les Aztèques extrayaient l’obsidienne et, en utilisant la technique du taillage, créaient un bord tranchant comme un rasoir.
Regardez une démonstration de cette technique dans la vidéo ci-dessous, montrant une tentative récente de construction d’un macuahuitl en utilisant des matériaux similaires à l’époque :
Le grand navigateur Christophe Colomb était également fasciné par cette arme de guerre emblématique. Il emporta avec lui divers spécimens d’armes aztèques en Espagne, dont le macuahuitl.
De cette époque, un macuahuitl subsista et fut déposé dans l’armurerie royale de Madrid. Malheureusement, il a été perdu dans un incendie qui a éclaté en 1884, selon le Vintage News.
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