Une nouvelle étude montre que les confinements imposés en raison du Covid-19 ont nui à l’économie, accentué les inégalités et porté un préjudice disproportionné aux minorités et aux pauvres.
L’étude, intitulée « Unequal Opportunites, Unequal Outcomes : The Covid-19 Recession in Colorado » (Opportunités inégales, résultats inégaux : la récession due au Covid-19 dans le Colorado), a été rédigée par Paul Prentice et Jim Royal, stagiaire de recherche, et publiée par l’Independence Institute de Denver. Malgré le titre, les conclusions de l’étude vont bien au-delà du Colorado.
Paul Prentice et Jim Royal ont confirmé ce que d’autres chercheurs ont constaté : si certains décrets endiguent la propagation du Covid-19 – comme ceux qui imposent la fermeture des lieux de rassemblement, la distance sociale et le port du masque – les confinements ne le font pas.
Les auteurs ont présenté un graphique (pdf) qui illustre ce point. Sur l’axe horizontal figurent les 50 États, classés selon un « indice de rigueur », un système mis au point à l’Université d’Oxford pour mesurer la sévérité du confinement de chaque État. Sur l’axe vertical figure le nombre de décès dus au Covid-19 dans chaque État pour 100 000 habitants. Les résultats sont aléatoires et prouvent qu’il n’y a pratiquement aucun lien entre les confinements et la mortalité due au Covid-19.
Pendant la pandémie de grippe espagnole de 1919, les autorités ont souvent exigé la distanciation sociale, le port du masque, la modification des heures d’ouverture et de fermeture des lieux de rassemblement. Mais ils ont refusé de bloquer l’économie. L’inefficacité des confinements suggère que les responsables de la santé publique de 1919 avaient raison. L’épidémie de grippe espagnole a fait plus de victimes, mais cela était dû à une gravité plus grande de la maladie et au manque de produits pharmaceutiques.
Bien que les confinements n’aient apporté que peu de bénéfices sanitaires (voire aucun), ils ont causé d’énormes dommages économiques. Les États dont les gouverneurs étaient « progressistes » ont émis des ordres particulièrement sévères. Paul Prentice et Jim Royal montrent que plus le confinement est strict, plus le préjudice économique est important.
Comme d’autres gouverneurs « progressistes », Jared Polis, du Colorado, a émis de stricts décrets de fermeture. Certains de ces décrets étaient contradictoires, confus et inconstitutionnels, mais il les a prolongés à plusieurs reprises. Pourtant, les décrets de M. Polis n’étaient pas aussi sévères que ceux imposés par d’autres gouverneurs démocrates. Par exemple, il n’a pas totalement fermé les lieux de culte.
En conséquence, selon l’indice d’Oxford, le Colorado se rapproche de la valeur médiane du taux de sévérité de tous les des États américains. Le Colorado constitue de ce fait un bon exemple pour comprendre ce qui s’est globalement passé à travers les États-Unis.
Selon mes recherches de Paul Prentice et de Jim Royal, quelques mois après le premier décret de M. Polis, le PIB du Colorado a chuté de plus de 8 % et l’emploi a chuté de près de 15 %. Les répercussions ont touché certains plus que d’autres. Il a été beaucoup plus dur pour les petites entreprises, les minorités ethniques et les personnes relativement pauvres que pour les grandes entreprises, ou les personnes relativement riches.
Les petites entreprises ferment, les grandes entreprises prospèrent
Considérons d’abord les effets notables sur les entreprises commerciales : les petites entreprises du Colorado ont beaucoup souffert et beaucoup ont fermé.
« Selon les données compilées par le Opportunity Insights Economic Tracker, le nombre de petites entreprises ouvertes au Colorado en juin 2021 était inférieur de 43,2 % au niveau pré-pandémique de janvier 2020 », peut-on lire dans l’étude.
En revanche, les grandes entreprises de l’État ont prospéré.
« Au cours de la même période, le prix des actions a augmenté en moyenne de 61,4 % parmi les entreprises du classement Fortune 500 dont le siège est situé dans le Colorado. »
« Tant au niveau national qu’au Colorado, les grandes entreprises bénéficient d’une croissance rapide de leurs bénéfices et du prix de leurs actions alors que les petites entreprises ferment leurs portes. »
Ces résultats sont des plus inquiétants : premièrement, parce qu’ils montrent les inégalités ; deuxièmement, en raison de l’effet dévastateur sur les familles ; et troisièmement, parce que les petites entreprises sont plus innovantes que les grandes. La perte d’un si grand nombre de petites entreprises risque d’être dévastatrice pour l’innovation à venir – et donc pour la vie américaine à venir.
Les minorités ont été particulièrement touchées par les confinements
L’étude de Prentice-Royal a également révélé que la charge du confinement au Colorado pesait de manière écrasante sur les minorités et les pauvres. Plus précisément :
– Parmi les quatre principaux secteurs économiques du Colorado, le plus touché, et de loin, est celui des « loisirs et de l’hôtellerie » – précisément le secteur qui verse les salaires les plus bas et emploie le plus grand pourcentage de travailleurs hispaniques. C’est aussi le secteur qui se remet le plus lentement du confinement.
– Dans les semaines qui ont suivi le confinement, les travailleurs gagnant moins de 40 000 $ (35 000 €) par an représentaient plus de 38 % de tous les licenciements.
– Si l’emploi s’est relativement bien maintenu parmi les ménages gagnant plus de 75 000 $ (6 600 €) par an, « le pourcentage de Coloradiens dont le revenu du ménage est inférieur à 75 000 $ et qui travaillent a fortement chuté pour atteindre moins de 50 % au printemps 2020″
– Le confinement a été entaché par une augmentation stupéfiante d’overdoses, en particulier chez les Hispaniques et les Afro-Américains.
– Les pics d’anxiété et de dépression ont été les plus importants parmi les pauvres.
– Au début du confinement, les Coloradiens les plus pauvres et les plus riches reportaient leurs procédures médicales au même rythme. Mais, au fur et à mesure que le confinement progressait, les personnes l’écart s’est creusé et les plus pauvres ont dû reporter leur prise en charge de manière bien plus importante que le plus riches.
– Parmi les groupes raciaux, les Blancs ont initialement reporté davantage de procédures médicales que les Noirs et les Hispaniques. Au fur et à mesure du confinement, cette tendance s’est inversée. En mai et juin, les Noirs et les Hispaniques ont reporté deux fois plus de procédures que les Blancs.
– Les résultats scolaires ont chuté dans tous les groupes, mais de façon disproportionnée chez les pauvres et les défavorisés.
Les « progressistes » nuisent à ceux qu’ils prétendent aider
Derrière la tragédie de ces événements, on recèle une certaine ironie : les responsables politiques « progressistes » disent se soucier des inégalités économiques. Cependant, leurs politiques favorisent l’inégalité, et leurs carrières politiques en tirent parti. Selon un think tank libéral, les États bleu foncé [démocrates] de New York, du Connecticut, du Nevada, du Massachusetts, de la Californie, du New Jersey et de l’Illinois représentent 7 des 10 premiers États en termes d’inégalité de revenus. Si Washington D.C., bleu foncé, était un État, il se classerait au 11e rang.
Bien que les « progressistes » ne cessent de jouer les démagogues contre les « grandes entreprises » et les « riches », leurs politiques ne servent qu’à les favoriser. Pourquoi ? Parce qu’une économie dominée par un nombre minimum d’acteurs est plus facile à contrôler. Il est également plus facile et plus rentable de s’adapter aux riches que de gagner le soutien politique de ceux qui ont des moyens modérés.
Paul Prentice et Jim Royal ont mis en évidence certaines des distorsions politiques dans les ordres de confinement des « progressistes ». Comme l’a observé le juge Neil Gorsuch (pdf), ces décrets étaient également imprégnés d’autres mesures politiquement déviantes : de nombreuses petites entreprises (dont les propriétaires ont tendance à être conservateurs) ont été contraintes de fermer, mais les cabinets d’avocats (qui ont tendance à être plus libéraux) ont été autorisés à rester ouverts. Les magasins de cannabis (majoritairement orientés à gauche) sont restés ouverts, mais les bureaux de tabac (majoritairement conservateurs) ont été fermés. Les médias (majoritairement libéraux) ont pu poursuivre leurs activités, mais les lieux de culte (dont le réseau est diversifié) ont été fermés. Les enseignants et les fonctionnaires (pour la plupart libéraux) ont bénéficié de congés payés, tandis que les employés des restaurants n’ont reçu aucune aide.
Beaucoup affirment que les « progressistes » souhaitent voir les États-Unis ressembler davantage à l’Europe. C’est faux. Ils veulent que les États-Unis ressemblent davantage aux pays corrompus et dysfonctionnels du tiers monde – des pays de grandes inégalités sociales, où la vie est dominée par ce qu’Ayn Rand appelait « l’aristocratie de l’influence »
Le Covid-19 a offert aux politiciens de gauche un moyen d’avancer vers leurs objectifs. Leurs confinements ont paralysé la puissance économique américaine, accru le fossé entre les riches et les pauvres, et profité à leurs amis tout en punissant leurs opposants. Et ensuite, ils ont prétendu compenser en distribuant des aides gouvernementales.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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