L’homme est par nature un être électrique. L’électricité fait battre notre cœur, contracte nos muscles et facilite les signaux dans notre système nerveux, ce qui nous permet de penser, de sentir, de bouger et d’interagir avec le monde qui nous entoure.
Les neurones, en particulier, sont des cellules hautement électriques, mais notre nature énergétique va bien au-delà de notre cerveau. La compréhension de cette nature électrique nous aide à comprendre les différentes clés de la santé et les différents facteurs contribuant à la maladie.
À l’intérieur de notre corps
Les médecins s’appuient sur la mesure de notre activité électrique pour diagnostiquer différentes maladies. Un électrocardiogramme (ECG) mesure l’électricité du cœur, par exemple. Des stimuli électriques sont générés dans l’oreillette droite du cœur, appelée nœud sinusal ou nœud sinoatrial.
En fonction de variables telles que l’âge, la condition physique, la taille et le poids, le cœur produit des impulsions électriques 60 à 100 fois par minute. Cette énergie électrique permet au cœur de se contracter et de pomper le sang dans notre corps.
D’autres façons dont le corps utilise l’électricité sont encore en cours de découverte et d’exploration.
Des recherches menées par Michael Levin, professeur de biologie à l’université Tufts et directeur du Tufts Center for Regenerative and Developmental Biology, ont démontré que les schémas électriques constituent une sorte de schéma directeur qui guide le développement embryonnaire. Cette recherche suggère également qu’une meilleure compréhension de ce phénomène pourrait permettre de mieux comprendre la régénération des membres et des organes, la cicatrisation des plaies et la prévention du cancer.
Le corps dépend de petites impulsions électriques pour d’innombrables fonctions. Et ce que l’on pourrait décrire comme un phénomène électrique est l’un des facteurs les plus courants vers la maladie. Ce phénomène est le radical libre, un atome ou une molécule auquel il manque un électron, ce qui lui confère une charge positive. Cette charge lui permet de « voler » un électron à un autre atome ou molécule. Cette instabilité est liée à d’innombrables processus pathologiques dans l’organisme. Les antioxydants présents dans les aliments sont bénéfiques pour l’organisme car ils peuvent fournir un électron et neutraliser cette menace.
En dehors de l’organisme
Mais les antioxydants ne sont pas le seul moyen d’apporter des électrons supplémentaires à l’organisme. Les êtres humains sont constitués principalement d’eau et de minéraux tels que le calcium, le phosphore, le potassium et le soufre, ce qui fait de nous d’excellents conducteurs. Le bon fonctionnement de nos cellules dépend de cette qualité et de leur capacité à conduire les signaux électriques.
Notre nature électrique inhérente et notre qualité de conducteur nous permettent de capter l’énergie électrique du monde qui nous entoure.
Il se trouve que nous vivons sur une source abondante d’énergie électrique : notre Terre. La surface de la Terre constitue une réserve illimitée et continuellement renouvelée d’électrons libres que nous pouvons absorber dans notre corps.
Il est intéressant de noter que ces électrons proviennent en fait du soleil, un autre exemple des effets de notre étoile la plus proche sur notre bien-être. Certains de ces électrons atterrissent directement sur la Terre, tandis que d’autres sont temporairement retenus à 100 km au-dessus de la surface de la Terre, dans l’ionosphère. L’ionosphère libère périodiquement ces électrons sous forme d’éclairs qui transfèrent les particules chargées négativement à la surface de la Terre.
La Terre est conductrice d’électricité et peut nous transmettre ces électrons, à une condition toutefois : nous devons être en contact direct avec la surface de la Terre. Nous devons être en contact direct avec la planète pour les recevoir. Tout comme l’isolation en plastique d’un fil électrique maintient l’électricité contenue, il en va de même pour le plastique de la semelle de nos chaussures.
Le moyen le plus simple d’absorber ces électrons libres est de marcher pieds nus sur le sol, dans l’herbe, sur une plage — ou de nager dans une étendue d’eau naturelle. Ces gestes nous mettent littéralement à la terre, permettant à notre corps de régler un déséquilibre d’électrons. La recherche a montré que ce processus peut avoir un large éventail d’effets physiologiques et psychologiques, notamment la réduction de l’inflammation, la fluidification du sang, la prévention des maladies dégénératives, l’amélioration du sommeil, la réduction de la douleur et l’amélioration de nombreux processus biologiques de l’organisme.
Mise à la terre
Ce processus d’échange d’électrons avec la Terre est appelé « mise à la terre » ou earthing, et un nombre important de recherches démontrent ses effets physiologiques bénéfiques, selon une revue des recherches disponibles menée il y a plus de dix ans. Publiée dans The Journal of Environmental and Public Health, cette étude qualifie la mise à la terre de « facteur environnemental étonnamment positif et négligé en matière de santé ».
« Des preuves de plus en plus nombreuses suggèrent que le potentiel négatif de la Terre peut créer un environnement bioélectrique interne stable pour le fonctionnement normal de tous les systèmes de l’organisme. En outre, les oscillations de l’intensité du potentiel terrestre peuvent être importantes pour régler les horloges biologiques qui régulent les rythmes corporels diurnes quotidiens, tels que la sécrétion de cortisol », peut-on lire dans le rapport.
La connexion à la terre a des effets physiologiques profonds, notamment sur le système cardiovasculaire et la viscosité du sang.
Une petite étude, publiée dans le Journal of Alternative and Complementary Medicine, a examiné les effets de deux heures de mise à la terre sur la charge électrique des globules rouges et les effets de cette charge sur l’agglutination des globules rouges. L’étude a révélé que la mise à la terre augmentait la charge de surface des globules rouges, ce qui réduisait la viscosité du sang.
« La mise à la terre semble être l’une des interventions les plus simples et pourtant les plus profondes pour aider à réduire le risque cardiovasculaire et les événements cardiovasculaires », ont rapporté les auteurs.
Le Dr Stephen Sinatra, cardiologue réputé décédé en 2022, intégrait la médecine conventionnelle à des approches complémentaires fondées sur la nutrition, le corps et l’esprit et le mode de vie. Le Dr Sinatra a participé à la plupart des premières recherches sur les bienfaits de la mise à la terre.
« Dans le corps, ces électrons ont un effet anti-inflammatoire parce qu’ils réduisent l’activité des radicaux libres qui causent l’inflammation et la douleur chronique », écrit le Dr Sinatra dans un article publié sur son site web.
« L’énergie des électrons libres obtenue grâce à la mise à la terre contribue également à maintenir l’équilibre des circuits électriques innés de votre corps. Tous ces effets de la mise à la terre sont extrêmement bénéfiques pour la santé cardiaque ».
La mise à la terre peut atténuer ou éliminer les symptômes des troubles liés à l’inflammation, réduire le stress, modérer la variabilité du rythme cardiaque, améliorer l’activité du système nerveux et réduire la sécrétion d’hormones de stress, a-t-il écrit.
Parmi les autres avantages, citons l’amélioration du fonctionnement des systèmes fondamentaux : cardiovasculaire, respiratoire, circulatoire et nerveux.
Pour de nombreuses personnes, il y a également une réduction de la douleur chronique, écrit le Dr Sinatra.
Une autre étude confirmant ces résultats a été publiée dans le Journal of Inflammation Research en 2015. Elle a examiné les effets de la mise à la terre sur l’inflammation, la réponse immunitaire, la cicatrisation des plaies et la prévention et le traitement des maladies auto-immunes chroniques et inflammatoires.
« La mise à la terre réduit la douleur et modifie le nombre de neutrophiles et de lymphocytes circulants, et affecte également divers facteurs chimiques circulants liés à l’inflammation », ont écrit les chercheurs.
Un article de synthèse publié dans Explore en 2020 note que la mise à la terre réduit la douleur, l’inflammation et le stress et améliore la circulation sanguine, le sommeil et la vitalité. L’article décrit la mise à la terre comme un « facteur largement négligé dans la santé et la guérison ».
Une étude publiée en 2022 a même montré que le fait de se connecter à la Terre améliorait les résultats pour les malades du Covid-19 : 71 patients atteints de Covid-19 ont reçu pour instruction d’avoir un contact direct avec la terre ou un appareil de connexion (de mise à la terre) pendant 15 minutes à 6 heures par jour. Les chercheurs ont conclu que la mise à la terre avait des effets curatifs et préventifs significatifs et qu’elle permettait de réduire la durée de la maladie.
Une étude particulièrement convaincante publiée dans Neonatology en 2017 portait sur 26 bébés prématurés d’une unité de soins intensifs néonatals reliés à des fils de mise à la terre. La mise à la terre a permis de stabiliser le rythme cardiaque des bébés. En outre, leur tonus vagal — considéré comme une mesure vitale de la santé des nourrissons — a augmenté de 67% lorsqu’ils ont été mis à la terre.
Le mode de vie moderne et notre déconnexion
Nos ancêtres passaient une grande partie de leur temps à l’extérieur et avaient des contacts fréquents avec la Terre, mais la plupart des êtres passent des jours, des semaines ou des mois sans contact direct avec la Terre. Certains ne passent presque jamais de temps à l’extérieur.
Nos chaussures sont également très différentes : les semelles en cuir deviennent conductrices d’électricité lorsqu’elles sont humidifiées, par la sueur ou une autre manière.
« Grâce à ce mécanisme, chaque partie du corps peut s’équilibrer avec le potentiel électrique de la Terre, stabilisant ainsi l’environnement électrique de tous les organes, tissus et cellules », écrivent les auteurs de l’étude de 2012 sur la mise à la terre.
Le Dr Emily Splichal, podologue, spécialiste du mouvement humain et experte en science des pieds nus et en rééducation, a déclaré par courriel à Epoch Times que le fait d’être pieds nus avait des avantages qui allaient au-delà de la mise à la terre.
« Être pieds nus est un excellent moyen de soutenir la fonction naturelle du pied et du corps. La liberté de mouvement des articulations, la stimulation sensorielle et le renforcement des pieds sont autant d’avantages de la marche pieds nus. La peau de la plante des pieds contient des milliers de nerfs qui jouent un rôle important dans la perception de nos pieds et de notre posture, ainsi que dans le contrôle de l’équilibre et du mouvement. »
Dernières réflexions
Avec tous les problèmes de santé que nous connaissons, il est incroyable de penser que quelque chose d’aussi simple et efficace que la mise à la terre n’a pas encore reçu plus d’attention de la part du grand public. Avec notre volonté constante de repousser les limites de la science et de la médecine pour améliorer nos vies, il est parfois judicieux de s’asseoir et de réfléchir à notre lien fondamental avec le monde naturel. Si nous le faisons, nous découvrirons peut-être qu’une source importante de santé et de bien-être se trouve juste sous nos pieds.
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