ÉCONOMIE

Crise du prêt-à-porter : les enseignes Sergent Major et Du Pareil Au Même résistent en prenant un nouveau départ

novembre 8, 2024 9:21, Last Updated: novembre 8, 2024 9:21
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La violente crise que traverse le prêt-à-porter en France ne fait pas que des victimes : Sergent Major et Du Pareil Au Même devraient survivre grâce à un plan proposé par la direction et récemment accepté par la justice.

« Après 18 mois de combat et avec l’approbation du tribunal nous repartons d’un bon pied en espérant que les choses se passent le mieux possible et qu’on soit moins tributaires des évènements négatifs », a déclaré jeudi à l’AFP le fondateur et dirigeant Paul Zemmour.

C’est ce dernier qui a lancé en 1986 Sergent Major, enseigne haut-de-gamme de vêtements pour enfants, dont la première boutique a vu le jour en 1987. En 2006, le groupe acquiert Natalys Paris, marque fondée en 1953, et en 2016 achète Du Pareil Au Même.

Mais il y a quelques mois, ces trois enseignes pour bambins ainsi que leur maison mère Générale pour l’Enfant (GPE), ont été placées en redressement judiciaire, très affectées par « les crises sociales, la pandémie de Covid-19, la crise énergétique et l’inflation », avait expliqué le groupe en 2023. « Nous avons perdu entre 400 et 500 emplois depuis le début de la pandémie », a confirmé jeudi Paul Zemmour.

À fin septembre 2024, Générale pour l’Enfant employait 1234 salariés en France et 403 à l’étranger, et possédait 565 points de vente dans le monde dont 377 en France, selon une décision de justice du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) datée du 31 octobre et consultée par l’AFP.

250 points de vente fermés

Parmi l’une des raisons qui ont mis le groupe en difficulté : la pandémie de Covid-19. La crise sanitaire a contraint le groupe à baisser le rideau pendant 152 jours sur 2020-2021, lui faisant perdre un chiffre d’affaires de près de 84 millions d’euros, selon le tribunal de commerce de Bobigny, alors que celui de la holding avoisinait les 220 millions à fin 2023.

Le groupe a donc dû tailler dans les effectifs et les magasins. Ainsi, 250 points de vente ont déjà été fermés, « principalement en France », a chiffré M. Zemmour. Mais le tribunal, outre les mouvements sociaux des gilets jaunes et ceux contre la réforme des retraites, pointe également du doigt un contrôle fiscal en 2021 de GPE et d’une filiale chypriote ayant abouti à un versement de 9,2 millions d’euros. Il a aussi mentionné une dépréciation en 2022 de 12 millions d’euros de stocks « en raison d’une erreur dans le suivi informatique ».

Un plan de redressement « sérieux »

Toutefois, ce n’est pas la fin des chemisettes légères à fleurs, ni des robes BCBG pour fillettes puisque le tribunal a jugé que le projet de plan de redressement apparaissait « sérieux » et que les prévisions d’un retour à la rentabilité dès 2024 étaient « raisonnables ».

Ce plan se fonde sur des apports financiers (de plus de 10 millions d’euros) et « une réduction significative du montant du passif du groupe » avec près de 190 millions d’euros de créances « abandonnées » sur 270 millions d’euros de passif, chiffre le tribunal.

Camaïeu, Kookaï, Gap France, Don’t Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, Princesse Tam Tam, Kaporal, IKKS… Le prêt-à-porter traverse une crise violente  depuis plus d’un an. Elle a été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2100 salariés qui avait fortement marqué les esprits.

(Photo MAGALI COHEN/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Certaines entreprises ont coupé dans les effectifs et fermé des magasins, comme Pimkie. D’autres avaient été placées en redressement judiciaire, comme Naf Naf ou Kaporal. Outre Camaïeu, la liquidation a été prononcée pour San Marina ou Burton of London plus récemment.

Ces marques bien connues des centres-villes français ont souffert d’un cocktail détonant : pandémie, inflation, hausse des prix de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires, mais surtout concurrence de la seconde main et de la « fast fashion ».

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