Les principaux républicains de plusieurs commissions de la Chambre des représentants des États-Unis tirent la sonnette d’alarme sur une série de dispositifs mystérieux qui semblent avoir été installés par la Chine sur des grues à conteneurs utilisées dans l’ensemble du réseau portuaire américain.
Les législateurs affirment que de nombreux modems sans fonction connue ont été découverts sur des grues « ship-to-shore » (STS : navire à terre), utilisées pour décharger les marchandises des plus grands ports du pays.
Les grues en question ont toutes été fabriquées par Shanghai Zhenhua Heavy Industries (ZPMC), une filiale de l’entreprise publique China Communications Construction Co.
Les législateurs ont également noté que l’usine de ZPMC se trouvait à proximité de l’usine de construction navale la plus avancée de Chine, où le régime construit ses porte-avions et abrite des capacités de renseignement de pointe.
Dans une lettre (pdf) adressée au président de ZPMC, les législateurs américains veulent savoir ce que font ces modems cellulaires installés sur des grues et dans la salle des serveurs d’un port maritime des États-Unis, où se trouvent des pare-feu et des équipements de mise en réseau.
« Ces dispositifs ne contribuent pas à l’exploitation des grues STS ou de l’infrastructure maritime et ne font partie d’aucun contrat existant entre ZPMC et le port maritime américain d’accueil », a précisé la lettre.
« Les commissions craignent fortement que cette proximité avec le principal chantier naval [de l’armée chinoise] ne donne à des entités malveillantes du PCC [Parti communiste chinois], dont ses agences de renseignement et ses services de sécurité, la possibilité de modifier des équipements maritimes à destination des ports américains, de les exploiter en vue de dysfonctionnements, ou de faciliter le cyber-espionnage, compromettant ainsi la sécurité des infrastructures maritimes essentielles des États-Unis. »
Le contre-amiral John Vann, qui dirige le Cyber Command des garde-côtes américains, a déclaré le mois dernier à la presse que plus de 200 grues fabriquées en Chine étaient utilisées dans les ports et les installations réglementées des États-Unis.
Les équipes de cyberprotection des garde-côtes avaient alors évalué la cybersécurité ou recherché des menaces sur 92 de ces grues, a-t-il précisé.
C’est une enquête actuellement menée par le Congrès américain sur le fonctionnement des grues fabriquées en Chine et utilisées dans les ports américains qui a permis de faire cette découverte.
Bien que l’enquête soit toujours en cours, les commissions ont identifié des points préoccupants concernant les relations entre le ZPMC et le PCC, notamment après la découverte récente de logiciels malveillants chinois sur des infrastructures vitales liées au système portuaire.
Une autre enquête sur la cybersécurité a révélé la présence de connexions actives sur certains des modems en question avec des composants opérationnels des grues STS, ce qui laisse supposer qu’ils peuvent être contrôlés à distance par un dispositif dont personne ne soupçonnait auparavant l’existence.
S’adressant aux journalistes le mois dernier, Anne Neuberger, conseillère adjointe de la Maison Blanche en matière de sécurité nationale, a déclaré que les grues étaient conçues pour être entretenues à distance, ce qui les rendait vulnérables à ce type d’exploitation.
« De par leur conception, ces grues peuvent être contrôlées, entretenues et programmées à distance », a déclaré Mme Neuberger. « Ces caractéristiques rendent les grues fabriquées en Chine potentiellement vulnérables à l’exploitation. »
Ainsi, la lettre laisse entendre que tous les ports maritimes américains équipés de grues ZPMC pourraient déjà être compromis par le PCC, ou risquent de l’être.
Le colonel à la retraite John Mills a affirmé à Epoch Times que les grues constituaient une extension de l’opération mondiale de cybercriminalité du PCC, qui pourrait être utilisée pour semer le chaos aux États-Unis en cas d’invasion de Taïwan par la Chine.
« Ces grues à conteneurs ne sont pas des grues », a déclaré M. Mills. « Ce sont des terminaux IP d’un système de collecte de renseignements à l’échelle internationale. »
À cette fin, il a indiqué que les dispositifs opérationnels et de sécurité des grues pouvaient probablement être neutralisés à distance. Ainsi, le PCC pourrait éventuellement tromper l’une des grues géantes en déplaçant son contrepoids de manière à ce qu’elle s’écrase sur des navires ou des conteneurs des ports les plus fréquentés du pays.
Pour compliquer encore le problème, il a ajouté que la nature spécifique des grues de chargement et de leur programmation fait qu’il est peu probable qu’une réponse cybernétique adaptée pour sécuriser les systèmes soit créée de sitôt.
Pour contrer la menace à long terme, a-t-il ajouté, les États-Unis devraient s’assurer de fabriquer ces équipements vitaux sur leur propre territoire.
« Au fur et à mesure que les choses évoluent, ils [le PCC] vont commencer à frapper des ensembles de cibles dans le cyberespace. Les grues portuaires en sont un parfait exemple. »
« C’est dire l’importance de fabriquer ces produits dans notre pays. Si vous voulez réduire la menace chinoise, commencez à fabriquer ces produits localement. »
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