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Des manifestations éclatent dans le Xinjiang puis dans toute la Chine contre la politique zéro Covid

novembre 28, 2022 12:53, Last Updated: novembre 28, 2022 14:15
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Des manifestations massives ont éclaté vendredi dans la région du Xinjiang, à l’extrême ouest de la Chine. Les frustrations de longue date face à la politique zéro Covid très stricte du pays ont atteint un point critique. En ligne, certains prétendent que les restrictions auraient fait obstacle à l’évacuation d’un immeuble en feu.

De multiples vidéos provenant d’Urumqi, la capitale du Xinjiang, et partagées sur les réseaux sociaux, montrent des manifestants en colère contre la politique zéro Covid draconienne du Parti communiste chinois (PCC).

La foule scande, poing en l’air : « Fin au confinement ! »

Dans une vidéo provenant d’un quartier ouïghour, on entend des tirs.

Dans une autre vidéo, des habitants portant le drapeau du PCC sont rassemblés devant un bâtiment de l’administration locale d’Urumqi et réclament la levée des confinements. Certains crient : « Mourons ensemble ! »

247ChinaNews a également partagé une vidéo sur Twitter. On y voit un fonctionnaire sortir pour parler à la population devant le bâtiment du gouvernement d’Urumqi.

« Quand le confinement va-t-il être levé ? », lance un homme.

« Nous ne déconfinerons pas… C’est pour la sécurité de tous », répond Ma Zhijun, secrétaire adjoint du comité municipal du Parti d’Urumqi.

Epoch Times n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de ces vidéos.

L’incendie d’un appartement fait dix morts

Les manifestations d’Urumqi font suite à l’incendie dans un immeuble de la ville, survenu jeudi, qui a tué dix personnes, dont trois enfants.

Après l’incendie, les commentaires circulant sur les médias sociaux chinois, laissaient entendre que les restrictions imposées par la pandémie ont aggravé la tragédie en retardant l’intervention des secours. Certains ont également fait valoir que les résidents n’ont pas pu quitter le bâtiment assez rapidement, les portes d’évacuation étant verrouillées.

Li Wensheng, chef du service d’incendie local, a déclaré qu’une voie étroite envahie de voitures avait entravé l’accès des camions pompiers. Les portes d’évacuation du bâtiment n’étaient pas verrouillées, selon lui, et les restrictions Covid-19 n’avaient en aucun cas constitué un obstacle.

« La capacité de certains résidents à se sauver eux-mêmes était trop faible… Ils n’ont pas réussi à s’échapper », a déclaré M. Li, selon le Washington Post.

Beaucoup ont contesté ses explications. Exprimant leur frustration face à la politique zéro Covid, ils ont fait valoir que les restrictions de circulation avaient entraîné l’abandon de véhicules dans les rues.

Veillée au chandelle organisée à Pékin en hommage aux victimes de l’incendie d’Urumqi, le 28 novembre 2022. (Photo by MICHAEL ZHANG/AFP via Getty Images)

Sur Weibo (le Twitter chinois) les utilisateurs ont décrit l’incident comme une tragédie résultant de l’insistance des autorités chinoises à faire respecter sa politique zéro Covid et comme une situation pouvant malheureusement toucher n’importe qui désormais. Certains déploraient les similitudes avec l’accident meurtrier d’un bus de quarantaine survenu en septembre.

« N’y a-t-il pas quelque chose sur lequel nous pouvons réfléchir pour apporter des changements ? » disait un note devenue virale sur WeChat vendredi, remettant en question le narratif officiel concernant l’incendie de l’immeuble.

Le zéro Covid continue

Les médias chinois ont défendu la politique zéro Covid, voulue par Xi Jinping, en affirmant qu’elle permettait de sauver des vies et évitait l’engorgement du système de santé.

Depuis, des manifestations de ralliement ont éclaté dans de nombreuses villes à travers la Chine, notamment à Pékin puis à Shanghai. Au lieu de pancartes aux slogans acérés, les manifestants brandissaient des feuilles toutes blanches pour dénoncer la censure.

Une manifestante brandit une feuille toute blanche alors qu’elle manifeste contre la politique zéro Covid à Pékin, le 27 novembre 2022. (NOEL CELIS/AFP via Getty Images)

Malgré les contestations croissantes à l’encontre de cette politique sévère et de son impact grandissant sur l’économie, les autorités chinoises ont garanti qu’elles la poursuivraient.

Une manifestation a également eu lieu à Shanghai le 27 novembre (HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

La région du Xinjiang, où vivent quelque 10 millions de Ouïghours, a été soumise à l’un des plus longs confinements imposés par la Chine. Parmi les 4 millions d’habitants d’Urumqi, nombreux sont ceux qui n’ont pas pu quitter leur domicile pendant une période allant jusqu’à 100 jours.

Les gouvernements occidentaux et les groupes de défense des droits de l’homme accusent depuis longtemps Pékin d’abus à l’encontre de cette minorité ethnique principalement musulmane du Xinjiang. Le régime condamnerait notamment les Ouighours aux travaux forcés dans des camps d’internement. Les dirigeants chinois ont démenti à plusieurs reprises ces accusations.

Reuters a contribué à cet article.

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